Avec la nouvelle version 8 annoncée aujourd’hui, DxO Optics Pro continue sa marche en avant. Les corrections optiques automatiques ont longtemps constitué la spécificité la plus marquante du logiciel. Elles continuent à en être un point fort, d’autant que DxO Labs a grandement accéléré la production de modules depuis l’an dernier : déjà 9000 sont disponibles, l’objectif étant d’atteindre les 20000 modules en 2013 ! Mais le champ d’excellence d’Optics Pro s’est considérablement étendu. Avec les versions 5 puis 6, le logiciel a pris le leadership de la lutte contre le bruit, et l’a conservé, même si Lightroom a comblé une bonne partie de son retard. Pour cette version 8, DxO Labs a porté son effort sur le contrôle des tonalités, avec notamment un nouvel outil nommé DxO Smart Lighting dont la puissance est impressionnante. Plusieurs autres améliorations ont également été apportées, le tout restant placé sous le signe de l’automatisation afin d’offrir un outil proposant une interprétation par défaut de haute qualité. Ainsi, pour bien des photos, l’intervention du photographe se réduira à quelques ajustements mineurs.

Je vous propose de faire un rapide tour d’horizon des nouveautés de cette nouvelle version.

La place que tiennent les logiciels d'Adobe dans les médias spécialisés, qu'il s'agisse des magazines papier ou des sites web à forte audience, fait régulièrement l'objet de discussions houleuses. La dernière en date s'est déroulée sur le site du Monde de la Photo à la suite de l'annonce du nouveau magazine WorkFlow. Après un premier snipe à 3h du matin, un tir groupé de 10 réponses a crépité entre 5h46 et 9h01 pour "approuver à 100%" le commentaire initial sur l'air de "Marre de Photoshop, parlez de Gimp !". Ce genre d'attaques concertées est un classique chez les tenants des logiciels libres. Je pense qu'elles sont largement contre-productives, surtout quand sont avancés des arguments qui affirment qu'en privilégiant Photoshop, on se rend complice des pirates qui crackent le logiciel. Si le ridicule ne tue plus, il nuit passablement à la cause que l'on prétend défendre.

Cela étant, la question mérite d'être posée : les logiciels d'Adobe ont-ils une prégnance trop importante dans les médias spécialisés français ? On se limitera ici aux logiciels qui concernent de près ou de loin la photographie, c'est-à-dire Photoshop et Lightroom.

Un nouveau firmware est disponible pour plusieurs reflex Sony Alpha et NEX. Au menu, une nouveauté qui réjouira tous ceux qui lancent des enregistrements vidéo sans le vouloir, et ce d'autant plus s'ils utilisent peu ou pas du tout le mode vidéo de leur appareil. Dans le menu de Personnalisation des Alpha et dans les paramètres principaux du menu Réglage des NEX figure désormais une option de désactivation du bouton MOVIE !

Les Alpha 37, 57, 65 et 77 voient également s'allonger la liste des objectifs bénéficiant de corrections optiques. Ont été ajoutés les SAL30M28, SAL50F14, SAL2470Z, SAL2875, SAL70400G, SAL70200G, SAL35F14G et SAL1635Z. Le NEX-7 bénéficie de plusieurs améliorations dont deux sont significatives : l'extension des possibilités du bracketing continu grâce à l'ajout des options 1 IL, 2 IL et 3 IL (qui seront précieuses pour les amateurs de HDR) et l'amélioration de la qualité d'image en grand-angle. Les NEX-6 et NEX-5R bénéficient du Fast Hybrid AF sur plusieurs nouvelles optiques : SEL1855, SEL55210, SEL18200 et SEL24F18Z. Notez qu'il s'agit de firmwares pour les optiques et non pour les boîtiers.

Les firmwares sont disponibles au téléchargement sur le site support de Sony : v1.01 pour le NEX-7, v02 pour le NEX-6 et le NEX-5R, v1.06 pour les Alpha 77 et Alpha 65 et v1.03 pour les Alpha 57 et Alpha 37. Suivez scrupuleusement la procédure de mise à jour. Pour vous aider, je signale que Sony Alpha Spot a mis en ligne une vidéo de démonstration.

Dans le cadre de sa collaboration avec dpreview, DxOMark a évalué la qualité des appareils photo embarqués dans les smartphones afin de les situer par rapport aux compacts. Le résultat est intéressant : le meilleur smartphone actuel est au niveau du meilleur compact d'il y a cinq ans. Il faut tout de même rappeler que le Nokia 808 Pureview a été conçu pour la photo et qu'il est très supérieur aux autres smartphones. Il n'est donc pas vraiment représentatif de l'offre actuelle, mais le constat est là : en termes de qualité d'image, les smartphones sont, ou vont devenir, des appareils photo de bon niveau. Seconde information donnée par DxOMark, le nombre de photos prises avec des smartphones pourrait bien dépasser dès cette année celui pris avec des appareils photo compacts. Le site donne donc deux informations, l'une qualitative, l'autre quantitative, et pose logiquement la question du devenir des compacts classiques. J'ai déjà évoqué cette question dans une chronique Idées fausses il y a un peu moins d'un an, mais beaucoup de choses ont changé dans l'intervalle. Il n'est donc pas inutile d'y revenir, car force est de constater que la photo au smartphone est un phénomène de société qui devrait s'installer durablement, au-delà de l'effet de mode actuel.

En ces temps difficiles pour la presse papier, le pari est audacieux : lancer un nouveau magazine entièrement consacré au flux de production d'images, autrement dit à tout ce qui advient après le déclenchement. Qui d'autre que le Monde de la Photo pouvait oser cela ? Le magazine dispose d'une équipe rédactionnelle de choc sur ces sujets qui ont déjà une forte prégnance dans sa ligne éditoriale. La tentation d'en faire un objet à part entière est évidente, la difficulté étant d'en faire un objet entièrement à part...

Je pense que ce nouveau magazine arrive au bon moment : les photographes ont largement pris conscience qu'en numérique, l'acte photographique ne se limite pas à la prise de vue, même s'il traîne encore l'idée fausse que le traitement d'images est un bidouillage illégitime, voire une tricherie. Seuls ceux qui ne connaissent pas la réalité du processus de création d'un Jpeg par le boîtier pensent encore cela. Qu'un magazine se consacre entièrement au flux de production d'images est donc une très bonne chose. Reste à savoir à qui s'adresse WorkFlow et quelle sera sa ligne éditoriale. Un premier numéro est toujours un peu spécial, mais il donne forcément de nombreux éléments de réponse.

Le Sony RX100 est le premier compact expert à tenter de résoudre la quadrature du cercle photographique : un grand capteur dans un boîtier ultra-compact. L'annonce récente du Sony RX1 plein format montre qu'on peut pousser la logique encore plus loin, mais on ne se situe alors plus exactement dans la même gamme de prix.

La notion de grand capteur dans un boîtier à peine plus épais que le Canon S100 doit bien sûr être relativisée : il s'agit d'un modèle dit 1", plus petit qu'un APS-C, mais bien plus grand que celui des compacts classiques ou experts de même gabarit. Ses dimensions sont identiques à celles du capteur qu'embarquent les compacts à objectifs interchangeables Nikon 1, dont le gabarit est bien plus important.

Le gain en qualité d'image est-il bien réel, notamment à hauts ISO ? DxOMark, qui mesure objectivement le potentiel d'un capteur, a apporté un important élément de réponse en plaçant le RX100 nettement devant ses concurrents avec un score qui approche ceux des reflex. Restait à vérifier ce que l'on peut obtenir en pratique avec le RX100, en développant ses Raw avec les deux logiciels qui le prennent en charge actuellement : Lightroom et DxO Optics Pro. Intéressante également, la comparaison avec le Jpeg direct. Tel est le programme du jour, en attendant une prise en main complète à l'issue de plusieurs semaines d'utilisation (y compris dans les salles de théâtre). Merci de bien vouloir lire le préambule avant de prendre connaissance des résultats.

Adobe Labs avait proposé dès le mois d'août une prise en charge du nouveau compact expert Sony RX100 dans une version 4.2 Release Candidate. Depuis ce matin, la version définitive est disponible et prend en charge 23 nouveaux appareils parmi lesquels on découvre avec grand plaisir trois autres boîtiers Sony : l'Alpha 99, le NEX-6 et le NEX-5R qui ne sont pourtant pas encore disponibles en magasin. Difficile d'aller plus vite qu'Adobe qui grille cette fois tous ses concurrents ! Cette mise à jour concerne également Camera Raw qui passe en version 7.2 pour Photoshop CS6 et Photoshop Elements 11.

Je prépare actuellement un article comparatif sur les Raw du RX100 développés avec les logiciels qui le prennent en charge. Vous verrez que les résultats sont assez stupéfiants à hauts ISO...

Pour compléter l'information du jour, voici la liste des appareils nouvellement pris en charge : Canon EOS 650D, Canon EOS M, Fuji XF1, Fuji X-E1, Fuji F800EXR, Leaf Credo 40, Leaf Credo 60, Leica S, Leica D-LUX 6, Leica V-LUX 4, Nikon P7700, Nikon 1 J2, Nikon D600, Panasonic G5, Panasonic LX7, Panasonic FZ200, Pentax K-30, Samsung EX2F, Sony NEX-5R, Sony NEX-6, Sony Alpha 99 et Sony RX100.

La nouvelle que vient d'annoncer dpreview devrait ravir tous les photographes intéressés par les tests de matériels : une collaboration vient de se mettre en place entre le fameux site dédié au matériel photo et DxO Labs. L'annonce semble ne concerner que les tests optiques, mais elle pourrait également s'étendre aux capteurs à en croire Jérôme Ménière, PDG de DxO Labs  : "Nous sommes très heureux de fournir à dpreview notre technologie de mesure pour tester les appareils photo et les optiques. Le style et la créativité de l'écriture de dpreview rendent accessibles y compris aux débutants des concepts photographiques complexes. Ils sont le complément parfait des mesures scientifiques de DxOMark".

Je me suis souvent navré du protocole de test de dpreview, notamment de la présentation calamiteuse de certains résultats dont on retrouve des captures d'écran sur bien des sites et forums dédiés à la photo, avec à la clé de lourdes erreurs d'interprétation. Je veux croire que dans le cadre de cette collaboration, les ingénieurs de DxO Labs sauront convaincre dpreview d'y renoncer.

C'est donc peut dire que je me réjouis qu'un site comme dpreview se dote enfin d'un protocole de test digne de leur popularité et de leur influence.

Photoshop Elements 11 est de sortie. Il s'agit d'une version "impaire" qui suit la sortie du grand frère Photoshop et lui emprunte généralement une partie de ses nouveautés. La version 9 avait fait un sacré bond en avant en intégrant les masques de fusion et en embarquant la nouvelle version de Camera Raw (partagée avec Lightroom 3). C'est donc avec impatience qu'on attendait de savoir ce qu'il en serait pour ce 11e opus.

Las... Rien de décisif cette fois, du moins pour les utilisateurs avancés. On peut tout de même citer l'intégration de la fonction avancée d'amélioration du contour qui permet notamment de détourer des cheveux avec une relative simplicité. À signaler également la disponibilité de Camera Raw 7 avec sa nouvelle modalité de gestion des tonalités (la même que celle de Lightroom 4), mais toujours avec des fonctionnalités bridées.

En revanche, l'interface a été revue pour offrir une prise en main progressive aux débutants. Trois types d'affichage des outils sont désormais disponibles : rapide, guidée et expert. L'idée est bonne et l'ergonomie des différentes interfaces est plutôt réussie (j'en ferai une présentation détaillée lorsque j'en trouverai le temps). De quoi encourager le grand public à sauter le pas et à investir dans Photoshop Elements 11. Seulement voilà... Une fois de plus, la politique commerciale d'Adobe est, pour dire les choses poliment, incompréhensible...

Une semaine sans article. Vous l'aurez compris, je suis une fois de plus débordé. Là, je reviens d'un shooting théâtre où j'avais emporté l'Alpha 77, le NEX-7 et le... RX100. Eh oui, j'ai osé confronter le petit bijou de Sony aux redoutables conditions de lumières des salles de théâtre. Je n'ai pas encore derushé, mais j'en parlerai dans la prise en main que je finirai bien par mettre en ligne un jour... :-(

En attendant, je fais une petite parenthèse dans l'écriture d'un dossier pour le prochain numéro de Compétence Photo afin vous présenter le contenu du dernier Chasseur d'Images. La rédaction a profité des vacances pour faire un petit ajustement de maquette plutôt réussi, avec notamment une meilleure organisation des rubriques. Dans son édito, GMC annonce une fréquence plus élevée de tests de terrain en complément des mesures du Ci-Lab. C'est une bonne initiative qui, s'agissant du matériel, cible ce qu'un magazine mensuel peut apporter de plus pertinent à son lectorat. La course au scoop est en effet perdue d'avance face à la réactivité du web, et c'est une très bonne chose que le magazine ait cessé de regretter la perte de cette prérogative. La valeur ajoutée d'un magazine qui publie son 347e numéro (!) est clairement ailleurs...