Déc
30
2011
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Écrit par Patrick Moll
En 2010 et surtout 2011, la photographie numérique a été fortement chamboulée par l'intrusion de deux nouveaux types d'appareils sur un marché structuré depuis des décennies autour des compacts et des reflex. Là où les bridges, apparus rapidement lors de l'avènement du numérique, n'ont pu se faire qu'une petite place au soleil, l'arrivée massive des smartphones et des compacts hybrides a de bonnes chances de modifier fortement la donne dans les années à venir.
Depuis quelques mois, la photo au smartphone fait le buzz sur le net et parfois même dans les magazines spécialisés, un journaliste s'étant récemment hasardé dans un éditorial à prédire qu'à terme, il ne restera plus que les smartphones et les reflex. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on soit assailli de chiffres sur le nombre d'images prises avec un iPhone et publiées sur certaines galeries en ligne. Le phénomène est indéniable, au point qu'une dénomination lui a été donnée : la phonéographie.
Comme le titre de cet article le suggère, la photographie au smartphone est de mon point de vue un phénomène marginal, non en termes de quantité d'utilisateurs ou d'images, mais d'impact sur le marché traditionnel de la photo, comme a pu l'être le Polaroid. À la différence importante que la diffusion des smartphones est considérable quand celle du Polarod était bien plus confidentielle.
Pour tenter une prospective sur le devenir du marché de la photo et sur la place que pourrait prendre les smartphones, il me semble important d'interroger les usages et les motivations des photographes. Comme il est bien délicat de catégoriser les usages tant ils sont nombreux et peuvent se cumuler, je vais prendre le problème à l'envers et les examiner au travers du potentiel des différents types de matériel actuellement disponibles. Si je donne dans cet article ma vision des choses, lisez-le d'abord comme une invitation au débat.