Déc
08
2011
Parmi les idées fausses qui circulent dans le petit monde de la photographie, il en est une dont la prégnance est indexée sur la densité de pixels des capteurs de nos appareils photo. Sur les forums et autres lieux de débat, combien de fois ai-je lu cette question angoissée : “Il a l’air bien, ce boîtier, mais j’ai peur que mes objectifs ne passent plus”.
Ce sujet a été plusieurs fois abordé en commentaires sur Alpha-numérique, l’un de nos lecteurs taquins s’étant même laissé aller à ironiser sur cette crainte que les objectifs “partent en autocombustion” face à un capteur à trop forte définition... ;-)
Il était sans doute temps de faire un article pour contribuer à l’extinction de cette inquiétude infondée. Nous allons élargir le propos à la notion de perception de la netteté, dont les fondements ont été progressivement rongés par le pixel peeping, cette auscultation maladive des images en zoom 100% qui aboutit trop souvent à des conclusions erronées.
Idée fausse # 6 : le mythe des objectifs qui ne "passent plus"

Ce sujet a été plusieurs fois abordé en commentaires sur Alpha-numérique, l’un de nos lecteurs taquins s’étant même laissé aller à ironiser sur cette crainte que les objectifs “partent en autocombustion” face à un capteur à trop forte définition... ;-)
Il était sans doute temps de faire un article pour contribuer à l’extinction de cette inquiétude infondée. Nous allons élargir le propos à la notion de perception de la netteté, dont les fondements ont été progressivement rongés par le pixel peeping, cette auscultation maladive des images en zoom 100% qui aboutit trop souvent à des conclusions erronées.
Comme j’aime beaucoup les analogies, je vous en propose une pour initier le sujet. Imaginez que vous ayez un jour acheté une belle pompe à eau que vous avez plongée dans votre puits pour arroser votre jardin. Vous avez acheté un tuyau normal et vous êtes globalement satisfait de l'ensemble : le débit est suffisant pour un arrosage de bonne qualité. Et puis un beau jour, dans un magasin de bricolage, vous trouvez le tuyau de vos rêves, avec GPS (Gicleur à Propulsion Synchrone) et HDR (Haut Débit Régulé), mais dont la section est deux fois plus grande que celle de votre tuyau actuel. Vous vous demandez alors si votre pompe serait capable d'alimenter un si gros tuyau, mais vous vous dites qu'au pire, le débit sera identique. De fait, vous n'avez gagné que quelques pour cent de débit parce que votre pompe n'est pas assez puissante, mais comme vous n'aviez pas vraiment besoin de plus, il n'est pas utile de changer la pompe et tout va pour le mieux...
Et bien, voyez-vous, c'est le même principe pour les optiques (la pompe) et le capteur (le tuyau). Si vous avez un objectif capable de distinguer un certain niveau de détails nets et d'alimenter parfaitement un capteur de 12 Mpx, il sera toujours capable de faire de même face à un capteur de 24 Mpx. En revanche, rien ne dit qu'il pourra distinguer un niveau de détails encore plus fin, et donc de produire une image nette de plus grand format.
Mais en avez-vous réellement besoin ? Si cet objectif produisait de beaux tirages A4 avec votre ancien boîtier, il fera de même avec le nouveau. Qu'il ne puisse pas satisfaire les exigences supplémentaires du nouveau boîtier dans l'optique d'un plus grand tirage, c'est sans doute dommage, mais ce n'est un problème que si vous ambitionniez de profiter au maximum de la forte définition de votre nouvel appareil.
La réalité est un peu plus complexe, mais c'est ce principe qu'il faut retenir, comme dans l'analogie jardinière : le nouveau capteur (ou le gros tuyau) ne sera peut-être pas exploité au maximum de ses capacités, mais à une taille de tirage ou de visualisation identique, il ne produira pas un résultat moins bon.
Hélas, que risque-t-il de se passer une fois votre nouveau boîtier acheté ? Vous allez vous empresser de faire une même photo avec l'objectif vissé sur l'un puis sur l'autre appareil. Ensuite, vous allez ouvrir les images sur votre ordi, passer en zoom 100% pour les examiner à la loupe et là... horreur, désespoir : l'image est moins nette avec le nouveau boîtier, mon objectif ne passe pluuuuuuus !
Évidemment qu'elle est moins nette, puisque vous observez des détails bien plus fins en ayant activé le zoom 100% de votre visionneuse ou de votre éditeur d'image. C'est le contraire qui serait étonnant (ou alors signé Zeiss ou Leica). En pratique, lorsque votre image sera redimensionnée pour un tirage papier ou pour être affichée sur un écran Full-HD, ce niveau de détails mal défini disparaîtra et il ne restera que les détails de plus grande échelle bien définis.
Pour visualiser cela, je vous propose une illustration tirée de mon livre sur le format Raw. Regardez ces deux images :


Il s'agit d'un extrait d'une photo en zoom 100% auquel j'ai appliqué un léger flou d'objectif avec Photoshop pour détériorer les fins détails qui contribuent à l'impression de netteté en taille de visualisation maximale. La petite image est exactement la même, je l'ai juste redimensionnée... et c'est tout (faites l'expérience si vous doutez). L'impression de netteté de la petite image est bien plus grande, simplement parce que les détails fins mal définis de la grande image ont disparu dans le redimensionnement. Il ne reste que les détails moins fins qui, eux, ont toujours été bien définis, même s'ils ne peuvent contribuer qu'à la marge à l'impression de netteté de la grande image (ce rôle est dévolu à des détails plus fins).
Voici donc une simulation de la vision d'une même photo prise avec un vieux reflex 6 Mpx et un tout récent à 24 Mpx. Sans conscience de ce que je viens de tenter d'expliquer, vous allez conclure de ces deux images examinées à 100% de la résolution offerte par leurs capteurs respectifs que l'objectif qui passait très bien en 6 Mpx ne passe plus en 24 Mpx. Or, c'est faux, et c'est tout le drame du pixel peeping mal interprété, maladie de nos temps numériques...
Comme je l'ai dit plus haut, c'est un peu plus compliqué que cela dans la réalité. Ce raisonnement suppose notamment que la qualité intrinsèque des capteurs soit équivalente, ce qui n'est pas toujours le cas. Par ailleurs, le redimensionnement s'accompagne d'effets secondaires qu'il faut parfois corriger en ajoutant une pointe d'accentuation si on veut faire une comparaison équitable (c'est d'ailleurs ce que font souvent les spoolers d'impression quand on leur envoie un gros fichier destiné à être imprimé en petit format). C'est donc l'idée générale qu'il faut retenir, car pour traiter scientifiquement le sujet, il faudrait introduire des notions d'analyse spectrale et autres joyeusetés mathématiques hors de propos ici.
Pour résumer cette idée fausse, un objectif qui donne un bon résultat en A4 sur un boîtier 6 Mpx continuera à produire le même bon résultat en A4 avec un 12 MPx, un 24 Mpx, et plus si affinités. Il faudra seulement veiller à faire un redimensionnement de bonne qualité en lui injectant la petite dose d'accentuation de sortie requise après ce genre d'opération.
Ne mettez pas au rebut les objectifs que vous estimez trop moyens pour des boîtiers récents. Si vous ne leur en demandez pas plus qu'avant, ils continueront à le donner. Je viens de faire le test extrême en vissant sur mon Alpha 77 un valeureux, mais médiocre Minolta 28-80 gris (que j'ai conservé en souvenir d'une époque révolue). Et bien je vous assure que je peux faire un A4 convenable avec la photo que j'ai prise, ce qui était déjà son maximum à l'époque argentique. Évidemment, le Zeiss 24-70/2.8 fait mieux en A4 et continue à assurer son rang en A3 et en A2, tandis que le 28-80 délivre une superbe bouillie de pixels à ces tailles de tirage. Mais pour qui ne tire pas au-delà du A4, le Zeiss est presque un luxe inutile. Presque...
Dans un couple boîtier/objectif, l'un des deux est l'élément limitatif du système. Aux débuts du numérique, c'était clairement les capteurs, avec leur faible définition et leur filtre passe-bas souvent très puissant. Sur les boîtiers de nouvelle génération, ce sera souvent l'objectif, car rares sont ceux capables d'alimenter parfaitement un capteur de 18, 20 ou 24 Mpx. Mais on ne verra jamais un capteur exigeant limiter ou nuire à un objectif moyen : moyen il est, moyen il restera. On pourrait aller jusqu'à caractériser le potentiel d'un objectif en termes de taille de tirage. Tel objectif a un potentiel A4, tel autre fournira des détails fins nets jusqu'au A2, etc. Là encore c'est plus complexe que cela, mais c'est quelque chose que l'on peut retenir en première approximation.
J'en profite pour signaler que le raisonnement est le même pour le bruit numérique : il sera forcément plus important en zoom 100% sur un boîtier fortement défini que sur un boîtier doté de moins de pixels. En conclure que le boîtier fortement défini est plus bruité est une erreur d'analyse de niveau zéro que, hélas, on peut croiser sous des plumes dont on attend franchement autre chose.
A bientôt pour une autre idée fausse...
Commentaires
J'espère que le propos est clair malgré les inévitables approximations qu'il faut faire pour percevoir l'essentiel.
Traitement antireflet de la lentille arrière insuffisant par rapport à la lumière réfléchie par le capteur? Je ne sais pas mais des problèmes similaires avait déjà été relevés par un magazine au début du numérique. A noter un macro Sigma de même focale, mais plus récent, ne pose aucun problème.
JCL
Mais c'est vrai qu'on pourrait aborder dans un autre article les problèmes de réflexion sur le capteur ou la pignonerie qui claque à cause des moteurs AF trop puissants des boîtiers actuels.
C'est en effet une caractéristique que j'ai éliminé de mon analogie... :wink:
Un des arguments de l'augmentation du nombre de pixels est, au delà d'une plus grande taille de tirage possible (peu de personnes impriment en A3 ou A2), est de pouvoir rogner les photos pour "zoomer" au delà de ce que peut notre objectif. Grâce au capteur 24mp, on peut rogner notre image et conserver un nombre suffisant de pixels. Qui ne l'a jamais fait ? Face à 24mp, on est plus souvent tenté par un plus grand "zoom" que par une plus grande impression...
Or, dans ce cas là, quand on zoome, on dégrade la qualité de l'image finale car la netteté apportée par l'objectif devient limitée. Alors là, avoir un objectif de qualité est un vrai plus.
Entre imprimer plus grand et zoomer plus, les limites de qualité ont la même origine. Je suis d'accord. Mais d'un point de vue utilisateur, il est normal qu'il soit frustrant d'avoir 24mp sans pouvoir imprimer plus grand, mais surtout sans pouvoir rogner un peu nos images...
Si on ne peut ni imprimer plus grand, ni rogner un peu plus l'image, ni changer aucune de nos habitudes et de nos attentes, alors, à part gagner un peu en dynamique d'image, les 24Mp n'apportent plus grand chose... C'est normal que quand on investisse dans du matériel neuf, on s'attende à ce qu'il nous permette de faire un peu mieux que notre précédent boitier, non ?
Ce qui est déjà un plus par rapport à l'ancien boitier, et ce sera utile, en attendant d'acquérir de nouvelles optiques meilleures !
24Mp c'est donner l'opportunité au photographe de tirer en grand format.
Avec le numérique, le photographe amateur, qui n'a aucune obligation de résultat, possède tout le temps nécessaire pour soigner sa photo au moment ou il appuie sur le bouton (image au cul du boitier, histogramme et tous les gadgets embarqués qu'on trouve actuellement). Donc pourquoi vouloir faire le boucher et trancher dans les pixels ? ou est le plaisir de la photographie ? A ce compte là, quand nos boitiers atteindront les 50Mp, autant investir dans un unique 16mm et composer l'image, tranquille, assis confortablement devant notre ordinateur... Désolé, mais pour moi ce n'est pas de la photographie.
Effectivement, tu peux regretter !
Avant tout, je ne parle pas de transformer un 16mm en téléobjectif... soyons raisonnable. De plus, amateur ou professionnel, personne n'est parfait, et même sans obligation de résultat, on n'a pas toujours le temps nécessaire à la prise photographique. Il est alors parfois bien utile de pouvoir rogner une image, au même titre que changer son exposition ou bien sa température. Et au moment de retravailler la photo, avoir un objectif à fort pouvoir séparateur ainsi qu'un capteur à haute dynamique est un plus indéniable ! Mais si pour toi, tes photos de concert sont toujours parfaites du premier coup, alors il ne me reste plus qu'à te féliciter !
Bonne continuation
Si essayer de faire les choses proprement, avec un minimum d'investissement personnel et de travail c'est ne pas faire preuve d'humilité, soit ! J'assume et le revendique. Au moins, je mens pas quand je montre une photo. Qu'elle soit bien ou pas, au moins, elle représente ce que je sais faire !
Ta posture était fréquente au temps de l'argentique où ceux qui voulaient se la péter imprimaient leurs images avec les bords du film, pour afficher leur supériorité. Je pensais que cela n'était qu'un mauvais souvenir en numérique...
Tu ne devrais pas sombrer dans cette médiocre provocation, Math, car ce n'est pas en dévalorisant les autres que tu valoriseras ton travail de photographe. Ta vérité n'est que la tienne. Si tu estimes qu'il faut mettre des orties fraîche dans son slip pour qu'une démarche photographique soit considérée comme noble, c'est ton problème, pas celui des autres... :wink:
Je ne dévalorise personne, je donne juste mon point de vue. Et je pense qu'on tombe rapidement dans la facilité du numérique à créer une image le cul assis sur son fauteuil et une souris (voir une tablette graphique) à la main. Même si la post-prod est une étape essentielle dans la création d'une photo, il ne faut pas croire qu'elle va la créer de A à Z.
Toi tu défends le raw, l'evf et je ne sais quoi d'autre. Moi, c'est la pratique. Dans les deux cas, on est face à des gens qui ne sont pas d'accord avec nous et qui nous trouve arrogant. Comme tu le dis, c'est notre vérité et que la notre (perso, je ne suis pas convaincu de l'evf, par exemple). Quand on décide de militer, c'est toujours face à un mur.
Ça me rappelle les discussions avec les animaliers sur le forum, mais à l'époque, tu étais du "bon" côté, Math... :wink:
La photographie a toujours été "deux étapes"; une prise de vue et un travail de laboratoire! Elle a été inventée comme ça.Le recadrage en laboratoire est une pratique qui concernait la presque totalité des photos développées en argentique,a plus ou moins grande échelle!Ce que vous appelez "un problème du photographe" a permit a des artiste tel qu'Andy Warhol de faire tourner a l'infini la variante d'un seul et même cliché...Vous confondez "le plaisir" et "votre plaisir"...soit,vous avez le droit de vous astreindre a ce jeu débile qui consiste a croire que la contrainte est révélatrice de talent! n'oubliez pas cependant que votre plaisir n'est que second face a celui de ceux qui contemplent vos images. Et dommage pour ceux qui n'auront pas pris leur loupe le jour de vos expositions.La raison première de l’existence de la photographie est bien de montrer "quelques chose".Peut importe le moyen .Le spectateur qui contemple une image et ressent une émotion a cette vue n'a que faire de la manière dont elle a été réalisée.
Et j'ai aussi découvert le terme de "pixel peeping". Je ne regarde quasiment jamais mon image à un niveau de détail de 100%, sauf quand j'ai un peu du mal à régler le niveau de détail sur un raw. Je n'en vois franchement pas l’intérêt, en tout cas, dans le type de photos que je prends et dans 95% des photos d'autres personnes que je visionne.
Visionner à 100%, c'est un peu se flageller. On observera toujours des défauts, et c'est un piège pour "le mieux est l'ennemi du bien".
Je rajouterai bien une précision dans votre propos au niveau des tirages: à quelle distance faut-il regarder le tirage A4/A3/A2/... pour le voir net ?
Plus généralement, et sans entrer dans des considérations mathématiques complexes, on pourrait introduire une notion de densité de pixels + distance regardée.
Lors de la présentation du fameux écran "Retina display" de l'iPhone 4, Steve Jobs disaient qu'on ne distinguent plus les pixels (= photo nette) à 330 ppi. Si on veut être précis il faudrait ajouter la distance à laquelle on regarde l'écran du téléphone. Disons 50 cm par exemple.
Est-ce que c'est la même distance que vous utiliser dans vos calculs pour dire que le tirage photo sera net ? Ou bien 1 m ? Ou plus ?
J'avoue que j'ai la flemme de faire les calculs moi-même
Si on conserve un angle de vue constant, donc si on recule à mesure que l'image s'agrandit, on peut tirer une image dans toutes les tailles, on aura toujours la même sensation de netteté, alors que si on se rapproche des images fortement agrandies, c'est le désastre...
Pour ne pas compliquer la compréhension, je suis resté dans un contexte de visualisation à la même distance, mais j'ai abordé la problématique sous plusieurs angles dans mes bouquins et dans le hors-série sur le format Raw.
Mais apparemment ce n'est pas encore gagné :roll::
Héhé ça me dit quelque chose ça !
Merci pour ce petit texte qui, espérons-le, fera avancer le schmilblick...
Ps : très bon l'équipement du tuyau... je veux le même :wink:
Et oui, je me suis un peu amusé avec l'analogie du tuyau et de la pompe...
Cette article si je peux me permettre peut s'apparenter à l'excellent dossier que vous avez écrit dans compétence photo "optimisez la netteté de vos images" et de la relation entre la distance de visualisation et la perception de la netteté.
Et oui, je ne rate pas une occasion d'enfoncer ce clou, mais la route risque d'être longue encore...
Ou bien ... pour assouplir les cerveaux raides ?
Et puis, hein le puits ... c'est pour obscurcir les idées trop nettes ?
Ou s'exercer à la photo sous-marine ?
je pars m'offrir un Lomo...
Au fait : excellent article une fois encore; idem pour l'article "netteté" dans Compétence photo.
Joyeux Noël !
C'est sur que le moyen-format est tentant dans l'absolu, mais pour un photographe de théâtre comme moi, ce serait une catastrophe : profondeur de champ microscopique et capteur calamiteux à haute sensibilité. Dommage... et tant mieux pour mon portefeuille... :wink:
Le moyen format pour du théâtre en plein air l'été, sur des sites archéologiques illustres...cela ne vous tenterait pas (surtout avec le rendu si spécifique des grands capteurs)?
Et puis, le bruit (1600 iso) n'est pas si mauvais sur la nouvelle génération de dos, surtout ramené à des tailles de tirages inférieurs ou égaux au A2 (sans parler des perds des rip...).
Enfin, la PDF sur les petits capteurs des MF numériques (S2, Pentax 645D, H4D40, etc.) n'est pas si éloignée de celle du A900 à focale comparable...
Bref, j'espère que ce "mythe" sur le champ d'application du MF s'effritera à son tour...au travers de votre plume.
Si on remplace maintenant le signal (temporel) capté par un microphone par le signal (spatial) transmis par un objectif photo, et que l’on digitalise ce signal avec un capteur bien défini, on fait également une forme de sur-échantillonnage, et en un sens c’est pour un mieux aussi !
Bref un capteur bien défini va révéler le plein potentiel d’un objectif, même si cet objectif est un "vieil" objectif. Certains objectif de l’ère Minolta vissés sur les meilleurs boitiers Sony ont encore des beaux jours devant eux, même aux yeux des fanatiques du "pixel peeping" ! Vrai, non :wink:
Les objectifs Minolta ont en effet de beaux jours devant eux, du moins ceux qui ne présentent pas de problème de réflexion sur le capteur à grande ouverture (j'ai dû tristement me séparer de plusieurs d'entre eux pour cette raison). Il m'en reste encore 3 principaux : le 100/2, le 200/4 macro et le 200/2.8 G HS. Trois merveilles sur n'importe quel capteur Sony, même le 24 Mpx !
l'image vaudra ce que vaut le maillon le plus faible de la chaine.
donc dans l'ordre le papier ( qualité-taille), l'imprimante, le couple obj/capteur
Désolé :j'ai fait bref et très grossier
:roll:: je me souviens du temps de l'argentique des test de séparation sur objectif nu : combien était bon?
Au temps de l'argentique, un film était un film, la boîte autour n'ayant guère d'importance, donc les objectifs pouvaient être testés indépendamment. Ce n'est plus possible en numérique, ce qui complique la tâche des acheteurs comme testeurs...
En fin de compte, si j'ai bien saisi, il est souhaitable que la définition de l'objectif avoisine celle du capteur de manière à ce qu'aucune des deux ne constitue un facteur limitatif pour l'autre. L'ennui c'est qu'on ne connaît ni l'une ni l'autre de ces données au moment de l'achat. On ne peut que supposer en s'inspirant des tests parus ici ou là... lesquels tests sont souvent peu cohérents entre eux, pour ne pas dire contradictoires. Bon week-end à vous. J.B.
Cependant, sur le sujet abordé ici, j'ai remarqué que, pour certains objectifs, les capteurs les plus pixelisés (munis du filtre AA idoine) ont tendance à mettre en évidence les soucis éventuels d'artefacts colorés violets ("purple fringing") pour les sujets très contrastés, même lorsqu'on resample l'image à une taille de tirage constante (pour ne pas tomber dans le piège du 100% peeping). Alors que ce défaut de l'optique pouvait passer parfaitement inaperçu avec un capteur moins dense en pixel !
Pour preuve :
- cette image issue d'un A77, ramenée à 16 MP par rééchantillonnage classique, montre des transitions noir/blanc violacées :
http://gbotet.perso.sfr.fr/A55vsA77C1/AA77hVFAI00100C1CresR.jpg
- alors que la photo de la même cible prise avec le même objectif (un Sigma 70 mm f/2.8 macro ouvert à f/5.6), mais sur un A55 cette fois (16 MP natifs) ne montre pas ce défaut :
http://gbotet.perso.sfr.fr/A55vsA77C1/AA55hVFAI00100C1Cres.jpg
Notes :
Les images sont issues des Raw d'Imaging Resource :
A77 : AA77hVFAI00100.ARW dispo sur http://www.imaging-resource.com/PRODS/AA77/AA77A7.HTM
A55 : AA55hVFAI00100.ARW dispo sur http://www.imaging-resource.com/PRODS/AA55/AA55THMB.HTM
Elles ont été ensuite dérawtisées par mes soins avec Capture One Pro 6.3, et pour celle du A77, downsamplée en Tif avec Photoshop Bicubic de base.
J'aimerais avoir ton avis sur ce phénomène qui est présent de façon récurrente, et le seul bémol qui me fait hésiter à sauter le pas du 24 MP en APS.
cdlt,
GBo
Le problème vient du redimensionnement et non du capteur. Pour vous en convaincre, créez un nouveau fichier dans Photoshop et tracez une ligne noire de 1 px sans lissage. Redimensionnez votre image et observez le résultat. L'épaisseur du trait passe à 2 px, avec une légère atténuation de la teinte. On a donc une impression de renforcement alors que le problème aurait dû être réduit ou, à tout le moins, pas accru.
C'est le même problème pour tous les motifs contrastés de très faible épaisseur, et il n'y a guère de solution sinon faire appel à des algorithmes sophistiqués qui ne sont pas disponibles par défaut dans Photoshop... :confused:
Car je viens de faire la manip de la ligne de 1 pixel, c'est édifiant. Cependant cela fait quasiment pareil avec un algo plus sophistiqué qui utilise le filtre Lanczos disponible avec convert.exe de ImageMagick. Connais-tu le nom des algos qui minimiseraient ce problème ?
Merci,
GBo
Est il envisageable d'inclure dans la bibliothèque d'objectifs Alpha une indication du type A5+3MP/A4+ 6MP/A3+12MP/A2+24MP/A1+48MP permettant de déterminer si un objectif permettrait, avec un capteur de définition suffisante, un tirage de tel ou tel format ? Cela serait un plus non négligeable lors du choix d'un objectif pour telle ou telle utilisation, tout en sachant que c'est approximatif selon certains autres détails (que j'aimerais également connaitre car l'article n'y fait qu'une vague allusion).
Ou a défaut s'il existe un moyen de le savoir soi même, je serais heureux de le connaitre.
Merci !!
On réfléchit à une solution simple, mais pas sûr qu'il y en ait... :confused:
La question que vous posez est différente, et la réponse n'a rien d'incompatible. Vous ne partez plus d'un objectif moyen mais d'un excellent objectif. En effet, un capteur de faible définition n'en tirera pas le meilleur parti.
On rejoint la règle générale indiquée dans l'article : la qualité d'image est limitée par le maillon le plus faible. Dans mon exemple, c'est l'objectif, dans le vôtre, c'est le capteur.
D'ailleurs le choix de mon boitier s'est fait en ce constat : ai-je besoin de 24mpx ou bien 16 me suffirons ? force est de constater qu'a 14 mpx mes optiques a part mon zeiss montrent tous leur faiblesses evidentes et que j'utilise beaucoup pour le mode vidéo, 24 seraient pour frimer tout au plus ^^
non pas que je sois contre la course aux pixels mais ca ne sert a rien de pivilegier ce critere tant il est important de bien comprendre tout les tenant et aboutissants, merci donc de ces deux articles
Je ne suis d'ailleurs pas sûr d'être d'accord avec ce que vous écrivez quand vous parlez de faiblesses qui augmentent avec la définition des capteurs. C'est factuellement vrai, mais seulement si on examine les images en pixel peeping. Or, mon article mets justement en garde contre cela, en rappelant que ce n'est pas parce qu'on passe d'un capteur 12 Mpx à un capteur 24 Mpx qu'on va changer ses habitudes de taille de tirage. Les comparaisons doivent donc se faire à taille de tirage identique, ce qui change radicalement les choses.
Pour illustrer la complexité de ces questions et le danger de ne l'examiner que sous un seul angle, je reprends un de vos propos : "ai-je besoin de 24mpx ou bien 16 me suffirons ?". Réduire cette question à un simple besoin comptable de pixels peut faire passer à côté de choses importante : la dynamique et la profondeur de couleur qui sont meilleures sur le capteur 24 Mpx. Au final, choisir le capteur 16 Mpx a un seul avantage : réduire le volume de stockage. Côté définition, qui peut le plus peut le moins, et côté dynamique et profondeur de couleur, le 24 Mpx est devant. Êtes-vous bien sûr d'avoir fait le bon choix ? :wink:
Je pense que dire qu'il y a "un" maillon "faible" est un peu limitatif. Et en plus il faut analyser avec des pincettes.
Pour l'analogie du CD audio. Pour pouvoir enregistrer correctement un signal à 20khz, il faut au minimum 40khz. (double de la fréquence). C'est la base de la théorie du signal. Et on comprends donc pourquoi le standard a choisit 44,1Khz. A l'inverse c'est pour ça que les enregistrements haute qualité type 96 ou 192Khz n'intéréssent personne. On trouve peu de HP, et aucun humain capable d'apprécier de telles fréquences.
[...]
Pour être sur d'exploiter au mieux une optique, il faut que le capteur ai une résolution bien supérieure à ce que peut définir l'optique. Et inversement, pour exploiter au mieux un capteur, il faut une optique qui ai une définition bien supérieure à ce dernier.
Pour les optiques, je me rappelle le test du récent K5-IIs sans filtre passe bas. Focus numérique a effectué le test avec l'optique de base du kit. Et ils ont vu un gain avec la suppression du filtre passe bas. Certes au centre, et dans certaines conditions, mais le gain était là.
Pourtant on parle d'une optique qui est proposée avec presque tous les pentax, et se négocie d'occase entre 50 et 100€.
Si un zoom bas de gamme montre un gain, quelle limite va avoir la focale fixe de base type 50mm proposée à 100-200€ à l'ouverture optimale ? Quelle sera la limite d'une optique macro? Peut être finalement qu'on peut tous exploiter 30MP au moins dans certains cas...
Évidement, en longue focale, la plupart du temps, c'est vraiment l'optique qui va être limitante peu de gens ayant les moyens de sortir plusieurs milliers d'euros pour un objectif au top.
Et en soirée, avec les isos à gogo, c'est le capteur qui va souffrir.
Que l'analyse doive être faite avec des pincettes est en revanche une évidence, mais il ne s'agit pas ici d'un article destiné à une revue scientifique à comité de lecture. Le traitement du signal est mon pain quotidien au boulot, mais mon objectif ici est seulement de lutter contre les idées fausses les plus courantes en essayant d'être accessible au plus grand nombre. Pas sûr que parler de fréquence de Nyquist ou de repliement de spectre serve la cause que je défends. Ceux qui connaissent ces notions n'ont pas besoin d'article sur ce sujet...
Pour ce qui est du filtre passe-bas, il fait partie du dispositif et n'est pas la moindre cause de perte d'information. Il est là pour lutter contre l'aliasing et le moiré, et on doit bien faire avec. Comme il fait partie du dispositif, savoir ce que l'on gagnerait s'il n'était pas là est une information qui nourrit la curiosité intellectuelle, mais qui est fort peu opératoire...
Votre idée fausse est justifiée et est nécessaire. Je suis ok.
Mais c'est très simplifié, et dans de nombreux cas une optique même bon marché pourra exploiter bien plus que 12 ou 16MP, en particulier dans des conditions optimales. Ouverture pour laquelle l'objectif s'en sort le mieux, éviter les bout de range pour un zoom...
Pour moi on est plus dans un système ou chaque composant influe sur la qualité finale. Le capteur, l'optique, les éventuels filtres mis sur l'optique, le filtre passe bas, l'électronique, les paramètres de prise de vue (focale, ouverture...), le bougé du photographe...
Changer le capteur apportera quand même quelque chose, même si ce n'est pas autant qu'on aurait pu espérer...
Et si les optiques sont vraiment très mauvaises, on pourra probablement y remédier en achetant une ou 2 focales fixe ou un zoom de qualité.
que recommandez vous le sony NEX 6 avec APS 16mpix
et l'objectif 16-50
ou le RX100 avec 20 mpix et objectif ZEISS ??
Après, tout dépend de l'usage que vous comptez en faire. Si c'est pour l'avoir toujours dans la poche, ou en complément d'un reflex, le RX100 est clairement le meilleur candidat. Si c'est pour un usage avancé ou sans disposer de reflex, mieux vaut opter pour le NEX-6, surtout avec le nouveau 16-50 qui est à la fois compact et de bonne qualité.
Pour ma part, j'ai choisi de ne pas choisir : j'ai des reflex, un NEX-7 et un RX100, chacun étant adapté à des contextes différents de prise de vue. Mais c'est une solution beaucoup plus onéreuse...
Bonjour,
Je me questionnais encore hier de ce qu'il était advenu de la création photographique depuis le passage au numérique tellement ce monde a ouvert de portes inaccessibles sous l'argentique.
Nous disposons ainsi de nombreux logiciels et je note au passage que les professionnels en use et en abuse.
Alors oui à la création au moment de la prise de vue mais pourquoi se priver d'un recadrage alors qu'il était déjà pratiqué sous l'agrandisseur.
Après il y a la possibilité de créer des ambiances, pas toujours maîtrisable à la prise de vue.
Bonne journée
Alain Beard
J'avais omis de dire que veace a un capteur plus definit, la marge du stabilisateur s'en trouve un peu plus importante, tests fairs sur un a57 et un a77, c'est flagrant, malheureusement, c'est plus stable mais plus sujet au rolling shutter. Je m'eloigne du sujet, pour la video les capteur plus definit pose d'autres problemes comme le moirage et l'aliasing meme si les boitiers gèrent tout de même bien ce dernier point
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