C'est peu dire que je n'aime pas le mot "retouche". Je l'entends toujours dans une acception négative, car je sais que dans l'esprit de nombreuses personnes, qu'elles soient photographes ou non, une photo retouchée est quelque part une photo truquée, puisque l'orignal a été modifié. Ce sujet, qui a le don de me hérisser le poil, fera sous peu l'objet d'un nouvel opus de la série "idées fausses".

En attendant, c'est le titre qu'a choisi le Monde de la Photo pour son nouveau hors série. C'est à n'en pas douter plus concis et plus vendeur que le "Guide du traitement d'images". Mais c'est peut-être un peu dommage, car le magazine risque de se fondre dans la masse de ces publications sans intérêt qui saturent les linéaires. Or, il ne s'agit pas ici de faire du photomontage vu et revu ou de coller des zigouigouis partout à coup de brosses Photoshop, tant s'en faut. Ce hors série rassemble quatre grands dossiers sur des sujets fondamentaux pour les photographes : le développement des fichiers Raw, le traitement du bruit, la conversion en noir et blanc et la création HDR.

Ces sujets, les lecteurs réguliers et de longue date du Monde de la Photo les connaissent déjà, puisqu'ils ont été publiés dans des numéros antérieurs. Ce genre de "best of", que Benjamin Favier nomme Bookazine, est souvent mal considéré par la profession. J'en comprends les raisons, mais si règle il y a, ce hors-série en est clairement une exception.

Cet article présente le protocole de test qui servira à tester la colorimétrie des boîtiers Sony Alpha et NEX. Il ne présente donc pas d'intérêt majeur en lui-même, mais il servira de référence aux articles à venir. Il s'agit ici de présenter les outils et les méthodes disponibles dans ce domaine peu fréquenté par les journalistes professionnels.

Il faut dire que l'entreprise n'est pas simple, car elle exige au préalable une réponse à la question " "Qu'est-ce qu'une bonne colorimétrie ?" S'il s'agit de représenter le plus fidèlement possible la réalité, je vous le dis d'emblée : peu de boîtiers et peu de logiciels se verront attribuer un satisfecit. Les constructeurs comme les photographes se sont mutuellement habitués à des rendus flatteurs qui font fi des couleurs réelles. "On" veut que le ciel soit bien bleu et l'herbe bien verte, et tant pis pour la conformité à la scène photographiée, la réalité n'étant pas toujours à la hauteur des espérances. La recette utilisée par les constructeurs contient plusieurs ingrédients aux premiers rangs desquels figure l'augmentation de la saturation et, dans une moindre mesure, celle du du contraste. C'est notamment pour cette raison que les photographes qui s'essaient au format Raw sont surpris de voir que le Jpeg directement produit par leur appareil est plus "beau" que le rendu par défaut de leur Raw (les logiciels de développement proposant souvent des colorimétries plus neutres). Les mesures d'erreurs permettent de savoir qui est dans le vrai, et surtout de déterminer si les écarts aux couleurs théoriques sont problématiques ou acceptables.

La vie est ainsi faite que des tests infructueux ont parfois des conséquences aussi positives qu'inattendues. C'est ce qui s'est produit il y a quelques semaines alors que je testais différentes lampes d'éclairage continu pour du packshot et de la photo studio. J'ai acheté une variété de modèles afin d'évaluer leur qualité pour les usages auxquels je les destine. Ce n'est pas celle que j'ai finalement choisie qui est au coeur de mon propos, mais l'une des recalées : la Walimex Daylight Spiral 50W.

Ayant trouvé son spectre un peu limité pour une préservation parfaite des couleurs, je me suis demandé ce que j'allais pouvoir en faire. Bien qu'étant profondément allergique aux lampes basse consommation, j'ai tenté de la fixer à mon plafonnier en remplacement de mon halogène (qui engloutit 250W depuis des lustres, si j'ose dire). Et là, le choc. Après une brève durée de mise en route, une belle lumière blanche à fort pouvoir éclairant a illuminé la pièce au sein de laquelle se trouvent mon bureau et mes écrans. L'étrangeté de bénéficier d'une lumière du jour en pleine nuit a vite fait place à l'évidence que cette solution est idéale pour la photo. Elle garantit en effet un éclairage stable en prenant le relais de la lumière du jour quand arrive le soir, et assure une validité continue du calibrage des écrans (qui tient compte de l'éclairage ambiant). De plus, la promesse d'un équivalent 250W pour une consommation de seulement 50W est bel et bien tenue, sans ces désagréments visuels qui m'avaient fait fuir les lampes basse consommation.

Pour l'anecdote, j'ai mesuré une température de couleur plus proche de 5000K que des 5400K annoncés, mais c'est un détail. Cette Walimex (qui coûte à peine 30 € sur Amazon) est loin d'être la seule candidate, beaucoup de marques photo proposant des modèles de même type (à des prix fortement variables). Et si vous tentiez le coup ?

Sony annonce la disponibilité de la version 1.05 du firmware des Alpha 77 et 65. Cette mise à jour améliore la réactivité de ces boîtiers sur deux plans. En premier lieu, la manipulation :

• visualisation automatique des images plus rapide, sans affichage du message “traitement”,

• réduction du délai entre la pression sur le bouton Off et l’arrêt effectif de l’appareil,

• meilleure réactivité des roues codeuses avant et arrière et de la molette de sélection du mode de prise de vue.

La précision et la réactivité de l'autofocus sont également améliorées, notamment pour les mises au point sur des zones peu contrastées. Cette amélioration sera particulièrement sensible avec le télézoom Sony 500 mm f/4.

Enfin, le processeur des boîtiers prend en charge les corrections optiques automatiques pour six nouveaux objectifs :

Pour installer le nouveau firmware, il faut suivre scrupuleusement les indications fournies par le constructeur. Voici les liens de téléchargement pour l'Alpha 77 et pour l'Alpha 65. Choisissez la version du firmware correspondant à votre système d'exploitation.

Les nouveaux reflex plein format de Canon et Nikon font naturellement la Une du numéro d'avril du Monde de la Photo, et bénéficient d'un examen en avant-première.

Je n'ai pas vraiment perçu en quoi Canon "frappe un grand coup" avec le 5DMkIII, comme le titre MDLP, tant ce boîtier semble dans la parfaite continuité de son prédécesseur (qui, lui, avait en revanche frappé un grand coup). Mais est-il besoin d'une révolution quand on part d'une base aussi aboutie, à laquelle on offre en prime un AF 61 points qui fait tomber le principal reproche fait au 5DMkII ? Il n'y a pas beaucoup de suspens sur le fait que ce nouveau plein format saura trouver son public.

Le pari de Nikon est plus risqué avec le D800, son capteur 36 Mpx et son prix assez élevé. Le résultat impressionnant sur DxOMark a dû rassurer les concepteurs du boîtier, qui s'avère en mesure de bousculer les moyens formats dans leur domaine de prédilection : le studio. Dans cette optique, il sera intéressant de voir ce que donne le capteur sans filtre passe-bas du D800E. Nous suivrons d'un oeil doublement intéressé les premières prises en mains de ces nouveaux Nikon, qui renferment peut-être le capteur du prochain boîtier plein format de Sony.

En 2010, j'ai écrit une review assez enthousiaste de mon écran Dell UltraSharp U2711. Après deux ans d'utilisation (très) intensive, je confirme qu'il s'agit d'un superbe écran pour les photographes. Mais voilà, vous savez ce que c'est, on en veut toujours plus. Non pas en qualité - celle du U2711 est largement suffisante - mais... en taille.

Eh oui, aussi étonnant que cela puisse sembler, j'ai fini par trouver les 27" du U2711 trop petits. En cause, le format 16:9 qui me convient clairement moins que le 16:10. Il faut dire que je passe presque autant de temps devant InDesign qu'à jouer avec Lightroom, Optics Pro, Photoshop et autres. Pour un logiciel de PAO, le ratio d'aspect 16:10 est nettement mieux adapté.

J'ai donc commencé à lorgner du côté du grand frère Dell U3011, clone du U2711 au ratio près. Le prix m'a longtemps refroidi, jusqu'à ce qu'il finisse par entrer dans la zone de l'acceptable. Au début de cette année, j'ai donc fait l'acquisition de mon second écran Dell UstraSharp Wide Gamut, le U2711 prenant la place de mon brave 24" comme second écran.

Après plusieurs semaines d'utilisation, je vous propose une review du U3011 : descriptif technique et fonctionnel suivi des principaux résultats d'une évaluation objective réalisée à l'aide de sondes et de plusieurs logiciels dédiés. J'y ajouterai bien sûr quelques considérations personnelles.

Le nouveau boîtier Nkon D800 vient de reléguer assez loin ses concurrents dans le classement DxOMark, au point de se positionner devant les meilleurs moyens formats. Il faut toutefois se garder de faire ce genre de comparaison, car les tailles de capteurs sont différentes et les moyens formats ne sont pas conçus pour exceller aux hautes sensibilités.

Le plus impressionnant dans le résultat du D800 est précisément le score aux hautes sensibilités qui se situe quasiment au même niveau que celui du D4 et creuse un écart important avec ceux du D700 et du D3, dont c'était pourtant un point fort (voir plus bas le comparatif extrait de DxOMark).

Ce résultat devrait rassurer tous les photographes que la très forte résolution du capteur inquiète. Ceux du moins qui ont bien compris que le score DxOMark est le seul qui a un sens, car calculé pour une taille de tirage identique. Et tant pis pour ceux qui continuent à examiner les crops 100% de dpreview et à en tirer des conclusions erronées.

Évidemment, ce nouveau capteur Sony CMOS Exmor intéresse les sonystes au premier chef, puisqu'on espère bien le retrouver sur le prochain boîtier plein format de la marque orange. On s'en régale d'avance !

Comme il s'agit d'une première chronique de livres publiés chez MA Éditions, j'en profite pour faire une rapide présentation de cette maison qui a la singularité d'être à la fois ancienne et nouvelle. MA Éditions a repris certains actifs de la branche Livres de Micro Application lors du rachat de celle-ci par la société Avanquest. Il s'agit donc bien d'une nouvelle maison d'édition, mais elle démarre avec un fonds et des collections très connues, comme les Guides Complets reconnaissables au bandeau rouge qui traverse leur couverture blanche.

Pour cette chronique, j'ai choisi trois livres édités dans les collections "200%" : deux sur Photoshop et un sur Gimp. Ils sont plutôt destinés aux débutants, mais les utilisateurs plus avancés y trouveront quelques sujets assez pointus. Les photographes et les graphistes ayant atteint un certain niveau d'expertise peuvent passer leur chemin, à moins qu'ils ne désirent réviser leurs fondamentaux.

Dans ces trois livres, point d'excès de théorie : la pratique par l'exemple est au menu, et il n'est a priori rien de mieux pour prendre pied dans des logiciels aussi complexes à maîtriser que Photoshop et Gimp.

Ces dernières semaines, la revue de presse a un peu souffert de mon manque de disponibilité dû à divers travaux d’écriture. La voici de retour avec le dernier numéro de Chasseur d’Images qui titre fort logiquement sur les deux annonces lourdes du mois dernier : l’arrivée prochaine du Nikon D800 et du Canon 5DMkIII. Si Canon a choisi la continuité en proposant une belle évolution sans révolution de son 5DMkII, Nikon a fait faire le grand écart au successeur du D700, avec un capteur qui passe de 12 à 36 Mpx !

Difficile de dire si ce pari sera gagnant tant il circule d’idées fausses sur les nuisances supposées d’une forte densité de pixels. Quand ont sait que celle du D800 est identique à celle d’un capteur APS-C de 16 Mpx, cela devrait calmer bien des inquiétudes. D'autant que c’est justement un capteur Sony 16 Mpx qui caracole en tête du classement DxOMark des boîtiers APS-C. Bien sûr, il ne sera pas possible de monter à 102400 ISO, mais qui est concerné par de telles sensibilités qui sont caractérisées par des couleurs dénaturées et par une petite poignée d’IL de dynamique résiduelle ?

J’ai apprécié dans l’article de Ronan Loaëc sur le D800 que soit taclée cette autre idée fausse qui voudrait que certains objectifs ne “passent plus” sur un capteur très défini. Je cite Ronan : “...la qualité des objectifs - à format de tirage égal, mais même à 100% écran - n’est jamais dégradée par l’utilisation d’un capteur mieux défini.”. L’affirmation est un peu osée pour le zoom à 100% sur écran dans le cas d’un tel saut de définition, mais l’idée est bien là.

L'Alpha 65 a fait le bonheur des sonystes qui ne pouvaient s'offrir son grand frère l'Alpha 77. Avec ce nouvel Alpha 57, Sony offre pour 150 € de moins un boîtier qui reprend le châssis et la quasi-totalité des caractéristiques et des fonctionnalités de l'Alpha 65.

Le capteur n'est pas le CMOS 24 Mpx, mais une évolution du CMOS 16 Mpx considéré comme le meilleur APS-C actuel. Il bénéficie en prime de la dernière génération de processeur (celle qui équipe l'Alpha 65), ce qui laisse espérer une qualité d'image encore meilleure. Pour les réfractaires aux capteurs fortement définis, c'est une bonne nouvelle.

Manque toutefois à l'appel le viseur OLED de l'Alpha 65 : c'est un modèle LCD amélioré qui équipe l'Alpha 57, ce qui constitue sans doute sa principale faiblesse.

L'Alpha 57 est donc un boîtier très supérieur à son prédécesseur, et vient se positionner à un tarif très compétitif en face du Nikon D5000 et du Canon 600D. Je n'ai pu encore le tester, mais comme il s'agit d'un clone presque parfait de l'Alpha 65, je peux vous en proposer un descriptif assez détaillé en attendant une véritable prise en main et des tests de qualité.