Alpha 550 : tests préliminaires de bruit à hautes sensibilités

Les Alpha 500 et 550 semblent bien nés : les tests positifs des magazines et sur Internet se succèdent et soulignent la grande qualité d'image de ces deux boîtiers. La gestion du bruit à hautes sensibilités ayant été le point faible des premiers reflex Sony, surtout en jpegs directs, ces deux nouveaux Alpha étaient particulièrement attendus sur ce point précis. Sony ayant semble-t-il revu sa copie électronique et ayant produit deux compacts récents (WX1 et TX1) offrant une excellente gestion du bruit, on pouvait légitimement espérer qu'il en irait de même avec ces Alpha 500 et 550.

Disons-le sans détour : les jpegs directs présentent une amélioration considérable par rapport à la précédente génération de boîtiers. La bonne surprise additionnelle vient du fait que les raws eux-mêmes sont améliorés, donnant crédit à ceux qui voient dans ces Alpha les premiers boîtiers vraiment Sony, ne conservant de l'héritage Minolta que le meilleur : la qualité de la visée optique et la stabilisation du capteur.

Dans cet article préliminaire, je vous propose une évaluation sur mire (carte Color Checker) de ce bruit en jpeg direct, mais également en raw avec les quelques outils déjà disponibles : le logiciel Sony IDC (Image Data Converter), la version beta 3 de Lightroom et Ufraw sous Gimp (merci à Christophe Vescovi pour le développement avec Gimp).

Lightroom 3 beta ne disposant pas encore de sa fonction de réduction du bruit en luminance, j'ai choisi de la compenser avec Noise Ninja et de faire de même avec IDC et Gimp afin de rendre la comparaison possible. Seules les fonctions de réduction de bruit en chrominance ont donc été activées dans les trois logiciels. Pour chacun des logiciels, je montrerai le résultat avec réduction de bruit en chrominance seule, puis avec réduction complémentaire en luminance réalisée par Noise Ninja.

A noter que la réduction de bruit hauts ISO a été fixée à sa valeur minimale lors de la prise de vue.

Cliquez sur les extraits de mire pour visualiser la mire complète en zoom 100%.

C'est peu dire que nous n'avions pas été habitués à de tels rendus à hauts ISO. Le bruit chromatique est remarquablement maîtrisé, et ces fichiers directement produit par le boîtier sont imprimables au format nominal A3 jusqu'à 3200 ISO sans problème, et même sans doute à 6400 ISO. A 12800 ISO, on note une légère dégradation en saturation, mais le bruit reste bien contenu et on peut espérer un très joli A4.

Remarque pour les utilisateurs de jpegs directs : n'hésitez pas à appliquer une accentuation boîtier d'autant plus grande que la sensibilité est élevée. Si +1 suffit à 3200 ISO, mettez +2 à 6400 ISO et +3 à 12800 ISO.

Bonne surprise : la version beta de Lightroom 3, disponible (gratuitement) depuis quelques jours, supporte l'Alpha 550 (et probablement aussi l'Alpha 500). Reste à savoir si le module de développement pour ces boîtiers très récents est provisoire ou définitif, mais vu la qualité des résultats, on se contentera largement de ce qui est déjà proposé.

Voici donc les rendus avec une simple réduction de bruit en chrominance, ce qui explique le rendu granuleux. Suivent les rendus avec un traitement additionnel en luminance réalisé avec le logiciel/plugin Noise Ninja.

Le grain de bruit est très fin, y compris à 12800 ISO. Aucun "pâté" chromatique résiduel, ce qui confirme ce que nous avions observé dans notre test avec les Alpha 700 et 900.

Ce genre de bruit est très facile à nettoyer avec une petite application de RB en luminance. Je ferai un test complémentaire lorsque cette fonction sera disponible dans LR3, ce qui n'est pas encore le cas. En attendant, c'est donc Noise Ninja qui s'y colle :

Le résultat après réduction de bruit en luminance est vraiment remarquable. Même à 12800 ISO, le bruit est limité et de structure très fine. Les couleurs ne sont pas désaturées, et on peut même espérer produire un A3 convenable à cette sensibilité extrême. Jusqu'à 6400 ISO, c'est sans soucis.

Lightroom confirme donc son retour dans le peloton de tête des logiciels de développement sur ce point précis de gestion du bruit à hautes sensibilités, sans doute très près du niveau actuel de DxO. C'est peu dire qu'on attend avec impatience la réplique de DxO, qui disposera des arguments supplémentaires que sont ses modules de corrections optiques.

Voici les rendus avec une simple réduction de bruit en chrominance, ce qui explique le rendu granuleux. Suivent les rendus avec un traitement additionnel en luminance réalisé avec le logiciel/plugin Noise Ninja.

On retrouve hélas du bruit chromatique malgré un traitement poussé dans IDC, mais il est fin et peut se traiter plus facilement. Voici ce que Noise Ninja en a fait, avec un nettoyage complémentaire en luminance (plus un soupçon de chrominance, il le fallait bien...) :

Jusqu'à 3200 ISO, l'image est imprimable en A3. En revanche, cela se gâte à 6400 ISO et plus encore à 12800 ISO où seul un A4 peut être espéré. Rappelons toutefois qu'à la sensibilité 6400 ISO, les fichiers issus des précédents boîtiers de la gamme Alpha développés par IDC étaient presque inutilisables, ce qui montre tout de même qu'un bout de chemin a déjà été fait. Mais le résultat reste loin de celui obtenu avec LR3, et pas meilleur que le jpeg direct (voire moins bon) ! C'est tout de même une petite déception, dans un contexte par ailleurs très positif.

Voici les rendus avec une simple réduction de bruit en chrominance, ce qui explique le rendu granuleux. Suivent les rendus avec un traitement additionnel en luminance réalisé avec le logiciel/plugin Noise Ninja.

Les rendus sont très sensiblement meilleurs qu'avec IDC, et à peine moins bon qu'avec Lightroom. On note un faible bruit chromatique résiduel jusqu'à 6400 ISO, et un grain assez fin qu'il est facile de traiter en RB luminance. Après passage de Noise Ninja, on obtient :

Le résultat avec Gimp est de grande qualité, nettement meilleur qu'avec IDC mais un peu moins bon qu'avec Lightroom 3, surtout à 12800 ISO où on note quelques traînées chromatiques. En luminance, le bruit est remarquablement limité, et on peut imprimer des fichiers de grande taille sans soucis jusqu'à 6400 ISO.

Ces premiers résultats montrent qu'un cap vient d'être franchi par Sony dans ce qui était une faiblesse par rapport à certains boîtiers concurrents. Le niveau de bruit aux hautes sensibilités de l'Alpha 550 est même comparable à celui de certains boîtier de gamme plus élevée, et cela renforce la crédibilité de Sony qui met fin au principal reproche qui lui était fait en terme de qualité d'image. En proposant des jpegs de haut niveau et peu bruités, Sony n'a pas oublié que ces boîtiers s'adressent à tous, débutants compris, et pas seulement aux experts acceptant une ergonomie moins.. experte que celle d'un Alpha 700.

A 650€ boîtier nu dans les bonnes boutiques, et sûrement un peu moins dans les semaines et les mois qui viennent, l'Alpha 550 (comme l'Alpha 500) semble être une excellente affaire.

Dans de prochains articles, nous présenterons les fonctionnalités de ce(s) boîtier(s), en commençant par le très bluffant mode HDR !

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