Mai
31
2012
Le Monde de la Photo n°46 / juin 2012
S'il est une chose que j'aime au Monde de la Photo, ce sont les grands dossiers collector dont nous gratifie le magazine deux ou trois fois l'an. On se demandait si le tour de tous les sujets majeurs n'avait pas déjà été fait. Eh bien non, il en restait (au moins) un : l'exposition. C'est une fois de plus, et toujours pour le meilleur, Volker Gilbert qui s'y est collé.
Des articles sur l'exposition, j'en ai lu des quantités depuis le temps que j'ingurgite livres et magazines. Ce qui fait la différence entre Volker et la plupart des autres auteurs, c'est sa parfaite connaissance de la capture du signal, de son traitement analogique puis numérique par le boîtier et de ce que l'univers logiciel est capable ensuite d'en faire. Cette connaissance irrigue l'ensemble du dossier et le place loin devant ces articles soi-disant pratiques où il est bien rare d'apprendre quelque chose de nouveau ou d'original.
Le revers de la médaille, c'est que le débutant devra sans doute s'accrocher aux branches pour ne pas dévisser. Mais s'il va au bout de la lecture, il aura placé chaque pièce du puzzle à la bonne place et tout s'éclairera... si j'ose dire. C'est le genre de dossier à lire et relire au fil de son avancée dans la connaissance technique de la photo, et c'est en cela qu'il est un collector. Pour les picoreurs à l'heure du goûter, Volker propose en clôture dix conseils de prise de vue suivis de dix astuces pour retoucher les tonalités. Vous l'aurez compris, c'est une lecture que je conseille vivement, aux photographes de tous niveaux.
Autre grand sujet dans ce numéro, une expérience digitale avec le petit Fuji X10, l'un des meilleurs compacts experts actuels. C'est la Thaïlande qui a été choisie par Bruno Calendini qui, pour une fois, a fait le voyage seul. Sans son acolyte Benjamin Favier à l'écriture, le reportage est beaucoup plus concentré sur la prise de vue et le fonctionnement de l'appareil. C'est un peu dommage, mais après tout c'est le but premier de ce type d'exercice. Les photos sont évidemment superbes, mais avec un photographe comme Bruno Calendini, on se dit que s'il était parti avec un Holga et trois pelloches voilées, il aurait presque pu ramener les mêmes... ;-)
Les amateurs de photo animalière apprécieront le sujet sur la difficile photographie des lions, des ours, des phoques et autres bestioles qui requièrent un grand savoir-faire (la photo sous-marine de l'ours chassant le saumon est stupéfiante).
Côté matériel, Laurent Katz a testé le Canon 5DMkIII. Une bête de course dont le seul regret véritable semble être le prix d'achat, un peu plus élevé que celui du D800 sans que cela semble être justifié. Pas de quoi refroidir les amoureux de la marque rouge.
Le test de l'Olympus OM-D EM-5 est également très positif. L'appareil est sans défaut majeur hormis son gabarit qui le rapproche plus d'un reflex que des compacts à objectifs interchangeables dont il fait a priori partie. Il accuse ainsi le même poids que le reflex Olympus E-420...
Le Sony Alpha 57 s'en sort également très bien, avec un double 5 étoiles. Le principal regret, on s'en doute, concerne le viseur électronique qui, s'il est sensiblement amélioré par rapport à la génération précédente, n'atteint pas le niveau de l'Oled qui équipe les Alpha 65 et 77.
Le Pentax K-01 est nettement moins à la fête, avec son encombrement très important, son absence de viseur optionnel et son autofocus en souffrance, comme l'écrit pudiquement l'auteur.
L'imprimante A3+ Epson Stylus Photo 1500W a été testée par Patrick Lévêque. Le bilan est globalement positif : les amateurs de photo couleur seront aux anges, pendant que les aficionados du noir et blanc feront plutôt... grise mine. À 399€, le rapport qualité/prix est plutôt bon.
À noter que Jean-Marie Sepulche a testé le Samyang 24 mm f/1.4, très bon objectif à mise au point manuelle, proposé à un prix abordable (679€).
Du côté des logiciels, Canon DPP et Nikon Capture NX sont au menu sous la plume de l'ami Seb Abric.
Je vous laisse découvrir le sommaire complet en images sur le site du Monde de la Photo.
Commentaires
Je n'ai pas encore terminé la lecture du dossier, mais je suis moins enthousiaste que vous. J'ai l'impression que ce dossier a été vite écrit, ce qui ne remet pas en cause la compétence de l'auteur. De toute façon, je n'ai pas l'expertise qui m'autoriserait un tel jugement. Deux exemples cependant :
1) dès l'ouverture du dossier, en page 34, en bas à gauche, la légende : « À diaphragme égal, un objectif grand-angle a une profondeur de champ plus importante qu'un objectif de plus longue focale... ». Je croyais que, à diaphragme égal, la PDC ne dépendait que du grandissement. Ainsi, la PDC est la même pour la même taille du sujet dans le champ, quelle que soit la focale. J'ai tord ?
2) bas de la page 44, suite page 45 : la phrase « La mesure évaluative est très fiable ; » arrive en plein milieu de la discussion sur la mesure spot. C'est probablement un copier/coller qui a dérapé, mais le tout est difficile à comprendre et il faut s'y reprendre à plusieurs fois.
Déjà le numéro spécial précédant sur la retouche aurait mérité bien des mises-à-jour avant publication ou au moins une relecture attentive.
Bon ! Je retourne à ma lecture, car ces défauts n'enlèvent rien à l'intérêt du sujet traité, mais il faut être attentif.
Cordialement.
Je réponds à vos remarques :
1) En écrivant "À diaphragme égal, un objectif grand-angle a une profondeur de champ plus importante qu'un objectif de plus longue focale", l'auteur ne fait qu'énoncer une vérité. Seulement, il y a plusieurs façon de présenter cela. Vous raisonnez à cadrage identique du sujet principal, tandis que Volker raisonne à distance égale du sujet, ce qui est le cas le plus courant en paysage et celui qui correspond à la photo exemple. Vous avez donc tous les deux raison. Il aurait sans doute fallu développer ce point un peu plus, mais c'est tout de même hors sujet dans un dossier sur l'exposition.
2) Il est fort possible que l'auteur ait réellement voulu écrire que la mesure évaluative est très fiable, dans ce paragraphe ou on passe d'un mode à l'autre : spot, sélectif, évaluatif, spot à nouveau. Je pense que c'est juste un problème de construction ou d'ajout à la relecture. Ecrivant le même genre de dossier pour un autre magazine, je suis hélas bien placé pour savoir que c'est un exercice très dangereux pour la cohérence du texte, d'autant que quand c'est aussi pointu, les autres relecteurs ne sont pas toujours en mesure de repérer une maladresse de construction.
Dans tous les cas, cela me semble assez négligeable au regard de la qualité de l'ensemble et du niveau du dossier...
Mon conseil: lire les chapitres sur plusieurs jours.
Je cite, page 43: "contrairement à l'exposition correcte qui vise à reproduire fidèlement les tonalités et couleur du sujet, l'exposition subjective permet d'en privilégier certaines au détriment d'autres".
Parfois on frôle la métaphysique du surmoi en relation avec le moi extérieur...
Chapeau quand même, le Volker est balèze...
Ce qui est bien quand on maîtrise à ce point le pourquoi du comment, c'est qu'on l'intègre, qu'on le fait sien et qu'il devient aussi naturel que tourner une molette pour fermer le diaph. La technique, il faut l'apprendre pour pouvoir la dépasser, puis l'oublier.
Quant à la métaphysique de la prise de vue, c'est autre chose... :wink:
Amitiés. Bruno
Je redonne le lien cliquable vers l'expérience digitale (www.lemondedelaphoto.com/Fujifilm-X10-les-inedits-du,6803.html).
Et cerise sur le gateau une présentation synthétique du X10.
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