Le Monde de la Photo n°37 / juillet 2011

La livraison de juillet du Monde de la Photo est particulièrement intéressante pour les sonystes, comme nous l'avons signalé avant-même sa sortie : Bruno Calendini a testé le NEX-5 à l'occasion d'un voyage en pays berbère. Comme il est extrêmement rare qu'un boîtier Sony fasse l'objet d'un tel test de terrain dans la presse spécialisée, et qu'en plus il est ici réalisé par un photographe pro de renom à l'abri de tout soupçon de "sympathie" pour les produits Alpha, on s'en réjouit doublement.

Ce reportage est à lire en parallèle avec son précieux complément publié sur le site du magazine. Nous commentons ici l'ensemble de ce corpus et non seulement l'article papier.

Après s'être régalé avec l'histoire sans paroles que constituent les photos publiées sur les deux supports, on découvre le récit du rapport toujours singulier entre le photographe et son appareil. S'agissant d'un boîtier hors norme comme le NEX-5, le suspens était grand, car malgré le dernier firmware, son ergonomie générale ne le destine pas aux utilisateurs experts (il faudra attendre l'automne pour voir arriver le premier NEX véritablement expert).

Le bilan que tire que tire Bruno Calendini de son contact dans la durée avec le NEX-5 est largement positif. Ce qui ressort de plus frappant est l'évidence que le NEX n'est pas destiné à n'être qu'un boîtier secondaire à côté d'un reflex, mais bien un boîtier principal - voire unique - qui s'adresse à tous les photographes qui ne désirent pas s'encombrer d'un reflex, mais sont preneurs de sa qualité d'image et de sa réactivité. De ce point de vue, le résultat de ce reportage est sans ambiguïté, ce qui n'est guère étonnant quand on sait que le NEX-5 est classé au niveau des reflex experts par DxOMark et qu'il laisse à des kilomètres le meilleur des compacts (en l'occurrence le Canon S95).

C'est sur l'ergonomie et l'agrément d'utilisation que portait l'incertitude, notamment la visée sur l'écran arrière. L'auteur regrette naturellement l'absence de viseur, et de n'avoir pu essayer le viseur optique externe dédié au pancake 16 mm (je le rassure, il n'a pas perdu grand-chose : en ce qui me concerne, je ne l'utilise jamais). Il a adopté la visée à hauteur de poitrine, écran dirigé vers le haut, modalité de prise de vue "historique", plaisante et très discrète, qui me manque désormais quand je prends un reflex sans écran orientable. De même, la prise de vue au sol en légère contre-plongée est facilitée et donne des résultats très intéressants. La limite de l'utilisation de la visée arrière a logiquement été atteinte en plein désert, ou malgré la très forte luminosité de l'écran en mode "temps ensoleillé", celle-ci s'est avérée insuffisante dans ces conditions de luminosité extrêmes. L'accès aux fonctions ne lui a semble-t-il pas posé de problème majeur, avec toutefois un regret pour l'accès assez long à la bascule entre les modes AF-C et AF-S. Cela étant, l'AF-C par détection de contraste, comment dire... hum... En revanche, je conviens bien volontiers qu'un bouton AE-L serait très appréciable.

Bruno Calendini semble s'être régalé avec la fonction de panorama par balayage et nous offre de bien beaux exemples. Il s'étonne de ne pas les avoir tous réussis, évaluant à 4 sur 5 le taux de succès de l'assemblage automatique. Un tel score relève pourtant presque de l'exploit, car les photos de dunes unies sur ciel uni sont un vrai cauchemar pour le logiciel interne faute de détails sur lesquels s'appuyer lors de l'assemblage.

L'auteur a adopté le 18-200 comme objectif principal, dont il a notamment apprécié la finition et la qualité de la stabilisation. Cet objectif fait clairement perdre sa compacité au NEX, mais se trouve être l'un des tous meilleurs 18-200 du marché, idéal en photo de voyage.  Conçu à l'origine pour le camescope expert NRX-VG10, le 18-200 permet d'éviter le changement d'objectifs... et les poussières qui vont avec, très problématiques dans le désert.

Je vous laisse découvrir dans le magazine les autres appréciations de l'auteur, qui a été séduit par l'objet et le concept malgré les défauts de jeunesse et l'orientation grand public de ce premier opus.

Ah si, une dernière petite chose. Bruno, le mode priorité à l'ouverture sur les boîtiers de la quasi totalité des marques est représenté par la lettre A. Le picto Av, c'est seulement pour Canon... ;-)

Merci à Bruno Calendini et à MDLP pour cette belle et fort intéressante prise en main du NEX-5 en reportage. Comme j'ai été un peu long sur ce reportage, je fais une chronique rapide des autres sujets du magazine.

On commence avec une présentation rapide du NEX-C3 et de l'Alpha 35, sobre et factuelle. Attendons les tests, sans doute le mois prochain, sans grande surprise à prévoir car les appareils sont peu différents de leurs prédécesseurs, à l'exception notable du capteur CMOS 16 Mpx qui est le meilleur APS-C actuel. Très haute qualité d'image en prévision...

Le sujet sur le NEX-5 est englobé dans un vaste dossier sur la photo de voyage (60 pages !) - classique en cette période pré-estivale - qui s'ouvre avec les belles images et les conseils pertinents de Céline Jentzsch (cfotogenic). Suit un trek au Népal réalisé avec le Canon 600D, de même type que celui réalisé avec le NEX-5. On y retrouve Bruno Calendini à la photo, Benjamin Favier ayant écrit les textes. Le dossier se referme sur une trentaine d'astuces photo sur le thème des destinations pour les photographes, avec de belles images qui donnent envie d'aller partout...

Le sujet de technique photo concerne la photo en basse lumière. L'essentiel est dit de façon précise, et l'article est très recommandable. L'auteur aurait toutefois pu signaler qu'avec les reflex Pentax et Sony, on peut cumuler les très grandes ouvertures et la stabilisation grâce aux capteurs stabilisés, mais dès qu'on sort de Canon et Nikon, il ne faut pas trop en demander... Je m'étonne quand même que l'on puisse suggérer d'ouvrir le diaph pour des raisons autres qu'esthétiques, mais quand c'est ça ou pas de photo, il faut choisir la photo... ;-)

Côté logiciels, quatre sujets sont proposés :

• Les fonctions photo de Windows 7 (si si, il y en a... ;-))

• Importer et gérer les vidéos avec Lightroom 3, par Gilles Théophile

• Flux de travail non destructif et réversible avec les plugins de Nik Software, encore signé Gilles Théophile

• Association osmotique entre Capture One et le catalogueur Media Pro, par Sébastien Abric.

Enfin, deux nouveaux boîtiers sont testés : le Nikon D5100 et le Panasonic G3, avec des résultats très satisfaisants. A noter pour finir le test du Voigtländer Color Skopar 20 mm f/3.5, qui intéressera surtout les Nikonistes.

Pas de revue de presse sur Numéraw, car les sujets sur la prise de vue sont dominants ce mois-ci, et ceux sur le post-traitement des images se voient réduits à la portion congrue.

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