Mai
23
2011
Le Monde de la Photo n°36 / juin 2011
Le Fuji X100 fait la une du dernier numéro du Monde de la Photo, qui lui offre une tribune exceptionnelle. Rien d'anormal en apparence pour un produit très original qui arrive dans un désert d'annonces dû au drame que vivent les Japonais.
Cet appareil alimente depuis des mois les conversations entre experts enthousiastes. Au-delà de son look et de sa qualité de fabrication, qu'offre de vraiment original ce X100 ? Une seule chose : un double viseur optique/électronique, sur lequel tout le monde s'esbaudit, y compris ceux - nombreux - qui ont massacré la visée électronique des appareils hybrides. Pour que les Ayatollahs de la visée optique chantent les louanges de cet appareil, on se dit qu'elle doit être exceptionnelle. Las. Couverture de 90% du champ, dégagement oculaire de 15 mm et grossissement de 0.50x (ramené en 24x26 mm). Autant de chiffres qui seraient rédhibitoires pour le plus bas de gamme des reflex.
Si le X100 était doté d'objectifs interchangeables, on pourrait se dire que ce n'est le premier rejeton d'une longue lignée. On investirait alors dans les objectifs et on profiterait de ce boîtier en attendant son successeur. Re-las. La focale fixe 23 mm qui équipe le X100 est... vraiment fixe. Quel public aujourd'hui pour un compact à focale fixe (coûtant la bagatelle de 1000€) ? On a bien vu ce qu'il est advenu des compacts "professionnels" Sigma DP1 et DP2. Je souhaite sincèrement à Fuji un franc succès pour son appareil, mais le pari est osé.
On en vient à s'interroger sur les raisons d'une telle agitation autour de cet appareil. En creusant un peu, on se rend compte que ladite agitation doit beaucoup aux experts amateurs de look vintage et nostalgiques des petits boîtiers argentiques Leica-like (en étant un moi-même, je ne leur jetterai pas la pierre). Ils ont projeté sur le X100 tout leur désir d'un tel produit bien avant qu'on en connaisse les caractéristiques.
À ces voix se sont (hélas) mêlées celles d'une poignée de technophiles et de hâbleurs dont l'enthousiasme relevait sans doute largement de la posture. Quand le soufflé sera retombé, nous compterons combien parmi eux auront effectivement acheté le X100.
Quant aux prescripteurs de matériel (les vrais, pas les autoproclamés), ils devraient peut-être s'interroger sur le décalage croissant entre les produits qu'ils défendent et la réponse du marché, donc de leur lectorat. Certes, le peuple n'a pas toujours raison...
Mes propos ci-dessus ne concernent pas directement le Monde de la Photo, dont le test extensif du X100 est vraiment très intéressant. Je profite juste de cette chronique pour donner mon point de vue, non pas sur l'appareil lui-même, mais sur le tintouin qui l'entoure. Du test de MDLP, on retient d'ailleurs que le point fort du X100 est, non pas son ergonomie, mais sa qualité photographique, grâce à un bon capteur et une bonne optique (ce que confirment les mesures DxOMark).
Revenons au sommaire de ce numéro, qui comporte plusieurs sujets bien intéressants, notamment un dossier spécial flash qui comporte une partie didactique très accessible qui éclaire (c'est le cas de le dire) les enjeux et la technique de la prise de vue au flash. Quelques conseils de pros et une revue des accessoires indispensables achèvent le tableau.
Côté prise de vue, j'ai aussi noté l'atelier photo sur les paysages en basse lumière, bourré de bons conseils et superbement illustré (certaines images sont sublimes).
On reste dans les paysages avec le sujet sur la magie des filtres (couleur, ND, etc.). Si le numérique (du moins en RAW) a rendu inutiles certains d'entre eux, cet article rappelle que d'autres restent plus que pertinents.
Toujours dans les paysages, le second atelier photo nous amène sur des sites extrêmes. Il y a plus a regarder qu'à lire dans cet article (tout le monde ne fréquente pas les gouffres ou les volcans), mais c'est un vrai plaisir.
Après l'article calamiteux du mois dernier sur le format RAW vs. JPEG, la lecture du hors champ sur la balance des blancs a été un soulagement. Il donne non seulement tous les éléments pour bien comprendre les notions de température de couleur et d'illuminant, mais rappelle l'importance du format RAW qui permet de ne la régler qu'en post-traitement.
Côté logiciels, Laurent Katz continue sa prospection des réglages de Photoshop afin de configurer et personnaliser au mieux le logiciel.
Un tutoriel fait le tour des fonctionnalités de Camera Raw, hélas sur la base d'une photo sans le plus petit début d'intérêt.Troisième opus d'une série de tutoriels sur le flux de travail avec Lightroom, signé par Gilles Théophile. Il évoque ici les deux réglages majeurs de la luminosité et du contraste.
Sébastien Abric continue sa plongée dans l'univers de Capture One, avec ce mois-ci un sujet sur le remarquable éditeur de couleurs du logiciel.
Nous terminons avec les tests de matériels. Outre le Fuji X100 déjà évoqué, Laurent Katz a testé l'Olympus Pen E-PL2, apparemment très satisfaisant. Quant à Jean-Marie Sepulchre (qui a aussi réalisé les tests optiques du X100), il a particulièrement apprécié le gros 55 mm f/2.8 destiné au Pentax 645D.
Signalons pour finir les très bonnes appréciations reçues par l'imprimante Epson Stylus R3000 et la beaucoup plus abordable Canon Pixma IX6550.
Au final, un bon numéro de MDLP, très axé sur la prise de vue même si le X100 est en vedette sur la couverture. La partie relative au traitement d'images étant peu copieuse, nous n'en ferons pas la chronique sur numéraw.
Commentaires
En 2011, je ne comprends pas l'intérêt d'une focale fixe sur un appareil de ce type capable, apparemment, d'une excellente qualité d'image.
J'aurais bien aimé y voir l'équivalent d'un 35-70 ou d'un 28-70, quitte à y mettre le prix, surtout si le fabricant ne fait aucune concession à la qualité optique.
Je sais bien qu'il y a une nostalgie dans cet appareil, mais le passé n'est pas forcément mieux qu'aujourd'hui.
La discrétion et les qualités intrinsèques du X100 autoriseront certainement une grande liberté à ses propriétaires, liberté toutefois très entravée par le principe de la focale fixe qui, à mon sens, est un concept d'un autre âge qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui.
Je suis quand même très curieux de savoir s'il y a vraiment un public pour ce type d'appareils. C'est vraiment courageux de la part de Fuji de proposer un tel ovni... :roll::
J'espère et je crois :roll::
En ce qui me concerne, une visée optique étriquée ne m'intéresse absolument pas. Je n'ai aucune envie de coller mon oeil dans un trou de souris pour voir moins bien ce que je verrais très bien en regardant la scène sans viseur. Avec une couverture de 90%, il n'est même pas possible de faire un cadrage correct.
Je préfère de loin une visée vidéo large qui donne de nombreuse informations, à commencer par une idée précise de la qualité des réglages d'exposition. Mais cela, je l'attends de l'Alpha 77, pas du NEX-7 dont j'espère au contraire qu'il restera le plus compact possible.
Nous verrons bien cet automne ce que Sony nous a réservé... :wink:
Sans faire de dogmatisme, j'ai du mal sans viseur et peut-être plus encore avec une focale un peu courte, alors le nex5 restait dans la tiroir. On a bien sûr tous une approche différente, le nex surtout avec son dernier firmware reste un super objet
Alors, en effet, le foin qu'on fait autour de ce Fuji repose en grande partie, je crois, sur sa ressemblance affichée avec le "mythe" et, même s'il doit fournir d'excellentes images pour un APS-C, je doute réellement de son succès.
Car ceux qui connaissent bien les Leica-M n'en voudraient jamais et on aperçoit mal ce qui pousserait ceux qui ne les connaissent pas à en rechercher un semblant de copie.
S'agissant du M9, j'avoue bien volontiers que, même imparfait, il est terriblement excitant. Si je ne l'ai pas acheté, c'est seulement en raison de son capteur Kodak calamiteux, qui m'aurait interdit toute prise de vue dans un théâtre. Si le M10 propose un CMOS Sony Exmor qui crève les plafonds DxOMark, il sera mien...
Las, nous sommes dans le monde de l'apparence...
D'accord le buzz est du un bon marketing Fuji et aux nostalgiques
Merci à l'auteur de l'article d'avoir renoncer à la lapidation...
Mais de quoi sommes nous nostalgiques?
Peut-être des optiques EBC des anciens reflex FUJICA. Je connais aussi quelques Canikonistes qui pleurent encore sur la piqué de leur Baroudeur (Fuji HDM, HDS, et consorts...)
Et puis on achètera le Fuji X100 comme certains achètent une "new beetle". cala nous rappelle trop tellement le vieux 35 EE de papa.
Non la Nostalgie n'est pas raisonnable mais bon... si bonne!
Cordialement
Reste qu'il s'agit d'un ovni et que la presse (au sens très large) en a fait des tonnes alors que le X100 ne concerne pas grand monde. C'est cela qui me rend perplexe, et je ne suis pas sûr d'en avoir bien perçu les raisons profondes...
Possible aussi que les 'vieux' journalistes se souviennent que Fuji est une assez bonne fabrique à OVNI (en remontant le temps):
- Capteur CCD avec photo site "dual"
- Hasselblad X-Pan (Fuji TX en fait)
- Baroudeurs étanches
- G 617
- Diodes électroniques dans le viseur
- Cellules au Silicium
Cordialement
Malheureusement, si "j'injecte" à nouveau 1.000 €. dans l'industrie photo ... ce ne sera pas pour cette merveille, mais plus certainement pour le successeur "expert" de mon Alpha 55 !
La qualité de l'optique étant bonne, on pourrait se dire qu'après tout, 1000€ est la moitié du prix d'une bonne optique Leica, donc que l'investissement est raisonnable. A ceci près qu'une optique peut durer 20 ans, voire beaucoup plus s'agissant des Leica, alors que dans 3 ou 4 ans, le capteur du X100 sera, soit mort, soit totalement dépassé. Acheter un X100 est donc un coup de coeur, mais certainement pas un investissement dans la durée. Ce n'est d'ailleurs jamais le cas s'agissant d'un boîtier étant donnée la longévité des éléments électroniques.
c' est un très belle appareil est à le mérite d' exister.
en ce qui me concerne, ce sera mon prochain achat photographique, car c' est exactement ce que je recherche. je rentre de l' étranger et j' ai réellement pris plaisir à le manipuler et faire joujou avec. beaucoup trop de personne lui ont fait mauvaise presse, ce qui je trouve est quand même abusé, sachant qu' il ne l' ont jamais eu en mains.j' ai l' habitude de voyager à l' étranger, et la photo à l' étranger et autres que se qui se passe(mentalité photographique!!!) en france, c' est un constat sur plusieurs années. salutations photographiques
Je redis, une fois encore, que mon propos et mon étonnement ne concernent pas l'appareil lui-même, mais le buzz, dont le niveau est inversement proportionnel au nombre de photographes concernés par le X100. Je ne doute pas que ceux qui l'achèteront seront ravis de l'utiliser.
merci d'avance
en lisant ton post, je me pose une question ... As-tu déjà acheté le A 55 ?
Si oui, il me semble plus judicieux (et économique...) d'investir dans des objectifs pour Sony que de racheter un "Système".
De plus, rien n'oblige à se lancer immédiatement dans les "cailloux" à 3 gros chiffres, car chez Sony, chez Sigma ou Tamron, il est possible de trouver largement son bonheur à un peu moins cher ... Et "Photo Saint ..." est largement fourni
Amicalement
Pour un voyage, la solution d'un 18-200, 18-250 ou 18-270 n'est pas à négliger. De gros progrès ont été réalisés ces dernières années et les derniers modèles tiennent très bien la route. Un 18-250 est compact, pas trop cher et largement suffisant dans le contexte d'un voyage ou d'un colo. Il sera toujours temps de lui adjoindre des objectifs plus lumineux ultérieurement.
Celui d'hier certes mais oh combien regretté. Ce déplacer pour définir son cadrage, ajuster et décider de ses réglages, parfois ne pas pouvoir déclencher faute d'un manque d'assistance c'est presque une chance...si si...
C'est vrai qu'en meme temps je fais beaucoup de photos avec des conditions d'éclairage difficile et le f/1:2 avec une montée en ISO superbe le petit Fuji avait tout pour me séduire.
Nous verrons ce qu'il en sera dans quelques mois...
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