Déclic Photo n°64 / Novembre 2010

Nous avons de nouveau pris un gros retard dans notre revue de presse. Après le Déclic d'octobre que nous n'avons pu chroniquer, c'est Réponses Photo qui ne le sera pas ce mois-ci. Veuillez nous en excuser.

Il aurait été dommage de ne pas chroniquer ce numéro-ci de Déclic, même tardivement, car il contient le test complet de l'Alpha 33. Les jugements de Denis Boyard sont toujours intéressants car il est l'un des rares journalistes à savoir "oublier" ses goûts personnels pour évaluer un boîtier en fonction du public auquel il se destine. Au-delà de ce test d'un boîtier Sony, le sujet principal du numéro est très intéressant car il pose la question de l'avenir des reflex classique dans un paysage photographique secoué depuis 2 ans par les appareils hybrides.

Le même Denis Boyard consacre son édito aux reflex Sigma. Leur diffusion est très marginale, mais ils disposent pourtant d'un atout important : le capteur de type Foveon qui fonctionne sur un autre principe que la quasi universelle matrice de Bayer, et ne nécessite pas de reconstruction des couches RVB complètes lors de la conversion des RAW en JPEG. Cet avantage lui offre un surcroît important de dynamique, mais Sigma n'est jamais parvenu à gérer correctement les hautes sensibilités, restant loin derrière Nikon, Canon et Sony. Ce nouveau SD1 bénéficiera peut-être - enfin - de tout le potentiel du nouveau capteur Foveon APS-C 15 Mpx.

Les actus font une large place aux nouveautés présentées lors de la Photokina. Outre le Sigma SD1 évoqué plus haut, le Panasonic GH2 est l'attraction car il rassemble beaucoup de qualités attendues sur les hybrides au format bridge. Pour tenter de se différencier des reflex, ce nouveau modèle adopte un gabarit moins important que son prédécesseur, un viseur électronique et un AF améliorés. Un très beau boîtier, que j'ai longuement au Salon de la Photo, mais à titre personnel je ne suis pas certain qu'il y ait un avenir radieux pour ces appareils qui restent presque aussi gros qu'un reflex classique en ne présentant au final que peu d'avantages, hormis la réduction de la taille des optiques du fait de l'absence de miroir. Le "petit" capteur 4/3 n'est pas non plus un avantage, à l'heure où la qualité du CMOS APS-C 16 Mpx de Sony crève les plafonds, qu'il équipe l'Alpha 55, le Pentax K-5 ou le Nikon D7000 (voir les résultats sur DxOMark).

Le Pentax K-5 a tous les atouts pour trouver son public : qualité d'image au top, capteur stabilisé et boîtier tropicalisé. Un très beau boîtier expert. Quant au Fuji X100, sa fiche technique et son look semblent coïncider avec le rêve de beaucoup d'utilisateurs experts : capteur APS-C, viseur hybride (optique + EVF), focale fixe de reportage (35 mm en équivalent 24x36) et gabarit de "petit Leica". Reste à savoir ce qu'il vaut réellement, mais c'est un appareil bien excitant.

Dernier rejeton d'une longue lignée, le Canon G12 reste le compact expert de référence, mais ce type d'appareils souffre de l'arrivée des compacts hybrides à objectifs interchangeables, qui leur sont très supérieurs en terme de qualité d'image.

Nous arrivons ensuite au test du Sony Alpha 33. A posteriori, il est dommage que la rédaction n'ait pas choisi de tester l'Alpha 55 dont le capteur est encore meilleur, mais ce test très positif de l'Alpha 33 confirme que celui de Chasseur d'Images est lourdement erroné, sans doute à cause d'un problème technique. Comme l'écrit Denis Boyard, ce boîtier n'est pas si différent d'un reflex. Il n'en diffère en effet que par la visée électronique, à laquelle le grand public peut s'habituer très vite (dixit l'auteur). L'Alpha 33 est présenté comme une belle réussite, et seuls deux points négatifs sont relevés. Le premier est clairement avéré : la faible autonomie des batteries, les mêmes qui équipent le NEX. Le second point négatif est paradoxal. L'un des grands avantages du concept Translucent est que l'autofocus par corrélation de phase est disponible pour la prise de vues vidéo. Mais cet autofocus peut sembler trop rapide et manquer de progressivité, surtout avec le 18-55 de kit n'est pas idéal : le point avec la motorisation SAM se fait par à-coups perceptibles. Il est beaucoup plus fluide avec les objectifs SSM, ce que j'ai vérifié d'un filmage au théâtre avec les 24-70/2.8 et 70-200/2.8. Il s'agit donc du petit défaut d'une grande qualité, celle du premier autofocus réellement fonctionnel en vidéo, loin devant les lents systèmes par détection de contraste. Au final, l'Alpha 33 obtient une note finale et des notes partielles maximales, à l'exception de celle sur l'autonomie.

Le maxi test du compact Samsung NX100 à objectifs interchangeables contraste passablement avec celui proposé par le Monde de la Photo. On ne peut vraiment pas dire que cet appareil ait enthousiasmé Déclic, et semble rester loin derrière le Sony NEX : "plus gros, moins performant en vidéo, moins efficace en autofocus continu, et avec un bruit électronique plus élevé", écrit Denis Boyard. L'absence de stabilisation de l'objectif de kit achève un tableau assez peu excitant...

A signaler enfin le retour de Nikon dans les compacts experts avec son P7000, de très bon niveau mais qui reste derrière les vedettes que sont le Canon G12, le Panasonic LX-5 ou... le petit Canon S95 qui est, comme le titre l'auteur, un bijou expert.

Reflex, le grand chambardement. Déclic titre ainsi son dossier central qui propose un état des lieux du marché des appareils évolués. Que reste-t-il aux reflex face aux hybrides, s'interroge l'auteur ? Rien du point de vue de la qualité de l'image, encore moins côté vidéo HD, mais la visée électronique est encore à un niveau qui ne lui permet d'affronter que le marché des reflex classiques amateurs. Ceux-ci représentant plus de 80% de ventes de reflex, la cible est déjà bien large. Il manque surtout aux hybrides une gamme optique consistante, mais là encore, la portée de cette réserve est limitée quand on sait qu'une grande majorité d'amateurs n'investit pas au-delà des objectifs de kit. Reste à savoir si Canon et Nikon vont regarder encore longtemps ce marché parallèle se développer sans réagir. Le succès des NEX et le bon démarrage des Translucents, qui cntribuent à crédibiliser les hybrides, peuvent faire de 2011 une année décisive. Ce dossier est très intéressant car il interroge l'avenir de chaque type d'appareil, de façon pertinente.

Les sujets sur le traitement d'images sont assez conséquents dans ce numéro, avec notamment un Labo de A à Z qui se propose de visiter les différentes étapes du flux de production d'images. N'avoir consacré que 8 pages à ce sujet ne permet hélas que d'effleurer chacune de ses composantes. Vous trouverez également un bon test de Photoshop Elements 9, et divers tutoriels sur Photoshop Elements, Lightroom, Photoshop CS5 et VidéoStudio Pro X3.

Enfin, côté images, Nathalie Degardin passe en revue plusieurs ouvrages et expositions, notamment le "Bestiaire imaginaire" présenté à Evian, richement illustré dans le magazine.

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