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2010
Tension palpable ce mois-ci dans l'éditorial de Benjamin Favier, qui trace un bilan d'étape du magazine dans un style d'écriture inhabituel chez lui. Il est vrai que l'entreprise éditoriale est plus que jamais une aventure, dans un contexte où la facilité est reine, la gratuité de l'information érigée en dogme et le support papier plus vraiment à la fête (c'est pour cette raison que nous défendons la presse photo dans cette rubrique).
Le Monde de la Photo n°30 / Novembre 2010
Tension palpable ce mois-ci dans l'éditorial de Benjamin Favier, qui trace un bilan d'étape du magazine dans un style d'écriture inhabituel chez lui. Il est vrai que l'entreprise éditoriale est plus que jamais une aventure, dans un contexte où la facilité est reine, la gratuité de l'information érigée en dogme et le support papier plus vraiment à la fête (c'est pour cette raison que nous défendons la presse photo dans cette rubrique).Le Monde de la Photo ne manque pas d'atouts pour être un magazine de qualité, et il l'est assurément. Ses 30 numéros pourraient le faire passer pour un jeune mag photo, mais il faut ajouter à son histoire la quarantaine d'opus de feu Reflex[e] Numérique dont il a pris la suite. Au-delà des bons articles de Digital Photographer qu'il offre au lectorat français, MDLP a su s'entourer des meilleurs spécialistes dans les domaines qui fondent sa personnalité. Compter Volker Gilbert, Gilles Théophile ou Jean-Marie Sepulchre dans ses rangs est une assurance de qualité. Même si le matériel Sony Alpha n'y est, de notre point de vue, pas toujours traité équitablement, nous apprécions beaucoup MDLP et nous lui souhaitons une bonne et longue route.
Cela étant dit, venons-en au contenu de ce numéro, une nouvelle fois très copieux. Un invité de marque éclabousse la partie prise de vue de son talent : Vincent Munier est de retour du Grand Nord, une fois de plus, et en ramène de sublimes images. Au-delà de l'aspect portfolio de ces Nordic Variations, le sujet de 16 pages plante le décor d'une aventure qui donnera naissance à un hors-série de MDLP et à un DVD. On attend l'un comme l'autre avec impatience (ils peuvent être commandés via un encart en fin de sujet).
On note avec un égal plaisir la réédition du Sauvages de Bruno Calendini, que je conseille à tous les amateurs de photos animalières (et aux autres). La force de ces images monochromes est fascinante !
Dans la partie Actus, vous trouverez en particulier les avant-premières du K-5, nouveau flagship de Pentax, et du Panasonic DMC-GH2 qui semble briller par un très bon AF par détection de contraste. A suivre lors des tests complets. La rédaction ramène de la Photokina un sujet qui donne une idée de l'ambiance spéciale de ces événements, et offre un panorama des nouveautés qui y ont été présentées.
Restons dans le matériel et sautons plusieurs dizaines de pages jusqu'à la section des tests. On y découvre avec surprise celui de l'Alpha 55, qui n'est pourtant pas annoncé en couverture, pas même en petit dans un sous-titre. Le Translucent étant tout de même un concept novateur, qu'on l'apprécie ou non, cela donne déjà une petite idée niveau d'intérêt du magazine pour le matériel Alpha... On pouvait donc craindre de voir le boîtier malmené dans le test. De fait, si d'un strict point de vue factuel la review ne contient pas d'inexactitudes, les défauts et limitations de certaines fonctionnalités sont explicités longuement, parfois avec un luxe de détails, tandis que les qualités sont signalées de manière beaucoup plus lapidaire.
• La qualité d'image aurait pu tenir une place plus importante dans le test, mais elle y est décrite comme excellente (avec une note de 9/10, ce qui n'est pas rien).
Le nouveau module AF 15 points a encore progressé, et ramène sans doute Sony au niveau des meilleurs dans cette gamme de boîtiers.
Le principe du miroir semi-transparent offre à la vidéo la même efficacité d'autofocus, qui fait de l'Alpha 55 le meilleur boîtier vidéo actuel.
La qualité et la bonne articulation de l'écran LCD sont également citées.
• Le reste n'est pas aussi rose, et c'est le moment de rappeler que l'Alpha 55 est un boîtier amateur qui coûte 699€ en kit dans les bonnes boutiques. Il est donc six fois moins cher que le très pro Canon 1D MkIV, choisi par l'auteur comme point de comparaison pour démontrer longuement en quoi la rafale 10 im/s dudit boîtier pro est plus performante que la rafale 10 im/s de l'Alpha 55. Rappeler que la rafale du 550D se traîne à 3,7 im/s et celle du D5000 à 4 im/s aurait pourtant nettement relativisé les limitations de celle du Sony...
Dans le même genre, la présence d'un récepteur GPS se voir offrir un "c'est bon à prendre", suivi d'un paragraphe qui explique qu'en fait c'est inutile car il existe des logiciels permettant de positionner les photos à la main, et qu'en plus c'est consommateur de batterie, celle du petit Alpha 55 étant moins endurante que celle du gros Canon 7D...
Quant au viseur, il est décrit comme "assez large" ! Rappelons qu'avec son grossissement de 1.1x, soit 0.73x ramené en 24x36, il est proche des meilleurs boîtiers reflex professionnels. On peut émettre beaucoup de réserves sur cette première génération de viseurs électroniques, mais certainement pas sur ses dimensions ou son dégagement oculaire. La première réaction de tous les photographes auxquels j'ai fait tester ce boîtier a été de dire que le viseur est immense comparé à ceux des boîtiers APS-C amateurs !
On le voit, les fonctionnalités innovantes de l'Alpha 55 n'étant pas mises en valeur, ni surtout en perspective de la réalité de cette gamme de boîtiers, sont de fait minimisées. Au final, alors même que ce boîtier est meilleur que ses concurrents directs sur bien des points, l'impression globale laissée par ce test est mitigée. Plus regrettable encore, aucune envie d'essayer cet appareil n'est transmise, la bonne note finale et les 5 étoiles du verdict technique n'y changeant rien. Navrant.
Le ton est beaucoup plus enthousiaste dans le test du Canon 60D, qui le mérite à n'en pas douter. Il offre une alternative financièrement plus accessible à l'excellent 7D, et ravira les canonistes qui n'ont pas besoin des fonctions supplémentaires qu'offre le boîtier APS-C phare de la marque rouge. Bien que coincé entre le 550D et le 7D, il est sans doute promis à un joli succès.
Le Samsung NX100 est un compact à objectifs interchangeables qui vient épauler l'hybride NX10. Bien que sa qualité d'image soit sensiblement inférieure à celle des NEX (voir DxOMark), que son zoom de kit soit moyen, en plastique et non stabilisé, qu'il ne propose ni HDR, ni panorama par balayage, ni DRO, ni vidéo full-HD, et j'en passe, il obtient un bon 8/10... comme le NEX. No comment.
Côté optiques, Jean-Marie Sepulchre a testé deux zooms qui intéresseront toutes les montures : les nouveaux Sigma 70-200/2.8 OS HSM et Tamron 70-300 VC USD qui récoltent d'excellentes critiques. Il semblerait que c'en soit fini des objectifs cheap de ces marques, mais il y a un coût à cela : 1899€ pour le Sigma et 649€ pour le Tamron. Pas de miracle en optique : la qualité a un prix. L'intérêt pour les Sonystes pourrait sembler faible étant donné la qualité de nos 70-200/2.8 et 70-300, à peine plus chers, mais pour les animaliers qui aimeraient une visée stabilisée, c'est une bonne occasion d'y accéder !
La section Logiciels est bien riche également, avec pas moins de cinq tutoriels : un sur Photoshop (remplacement de ciel), deux sur Lightroom (changement de perspectives et filigrane de copyright) signés Gilles Théophile et deux sur Aperture (champs de recherche et impression papier) signés Sébastien Abric.
Dans le corps de ce numéro, j'ai relevé les topics suivants :
• Un grand sujet sur la photographie de mariage, qui arrive un peu en retard sur la "saison" mais est très intéressant à lire (on oubliera l'énorme faute d'orthographe dans le chapeau de l'article, nul n'étant à l'abri de cette mésaventure... J'en profite pour présenter nos excuses pour celles qui, inévitablement, parsèment nos articles malgré les relectures).
• Les traînées de lumières dans la nuit sont un grand classique ludique de la photographie, mais cela produit parfois des images assez fascinantes, comme certaines qui illustrent ce bon papier.
• Laurent Katz propose un précieux sujet sur la récupération des données perdues. J'invite les lecteurs à installer au plus tôt l'un des logiciels prescrits, car une installation postérieure à l'effacement accidentel pourrait obérer les possibilités de récupération si les données sont sur le même disque. Sur une carte mémoire, le problème se pose différemment, et les possibilités de récupération sont plus étendues. A lire absolument.
• Une double page est consacrée aux ajustements optiques manuels sur DxO Optics Pro, très utiles lorsque votre optique ne dispose pas de module de correction automatique, mais aussi pour procéder à des modifications non prises en charge par les modules, comme les redressements de perspectives.
Vous retrouverez le sommaire en images sur le site du Monde de la Photo.
Commentaires
Si le magazine n'était pas de si haut niveau par ailleurs, je crois que j'aurais arrêté la chronique de MDLP car pour moi les limites sont largement dépassées, et depuis longtemps. Même Ronan Loaëc, qui n'est vraiment pas soupçonnable d'amour inconditionnel pour le matériel Alpha, a fait une belle critique de l'Alpha 55, sans pour autant passer sous silence ses limitations. Une vraie review, issue d'une vraie prise en main dans la durée, qui n'oublie pas que l'utilisateur cible de ce boîtier à 699€ en kit est un amateur. C'est ça qu'on devrait trouver systématiquement dans les magazines, mais ce n'est pas souvent le cas, et même jamais s'agissant de MDLP avec le matériel Alpha...
Il en a fallu du temps à la concurrence pour arriver à ce niveau (sur le traitement de la prise de vue c'est autre chose, Sony avait du retard)
J'ai le nex 5 pour l'épauler.
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