Juil 09 2010

Déclic Photo n°61 / Juillet-août 2010

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Ce numéro de Déclic Photo daté de Juillet-août est arrivé assez tard, sans doute pour laisser respirer sur les rayonnages des kiosques à journaux le traditionnel hors série du magazine sur le matériel photo.
Le sujet principal dévore une bonne moitié de la couverture : que valent vraiment les reflex experts ? Dans l'édito, Denis Boyard s'interroge sur l'avenir des gros boîtiers pros monobloc, qui coûtent cher et ne sont finalement guère plus efficaces que les 5DMkII, D700 ou Alpha 850, bien moins onéreux. La vitesse d'obsolescence du matériel est telle qu'il est bien difficile pour un pro hors agence de rentabiliser de tels investissements, les difficultés que traverse la profession n'arrangeant rien à l'affaire.

Le même Denis Boyard nous propose un maxi-test du NEX-5 sur pas moins de 8 pages. Une fois de plus, son test est excellent. S'il n'est pas assis sur une pléthore de graphes issus d'un labo pro, il résulte d'une véritable prise en mains, qui a donné du temps au temps pour maîtriser l'engin. Qui plus est, l'auteur est parvenu à une objectivation de son ressenti personnel, dont il a su se dégager pour offrir à tous les lecteurs, quels que soient leur niveau et leurs attentes, les clés pour déterminer si ce nouveau concept est en mesure de les satisfaire. A chaque spécificité du NEX est accordée l'importance qu'elle a vraiment dans le cadre d'une pratique photo en régime de croisière, au-delà de la phase d'apprentissage initiale. Et puisque nos lecteurs trouvent qu'on a parfois la dent dure avec les magazines que nous chroniquons, je vais en rajouter une louche sur ce test : il donne envie de faire de la photo, quand d'autres font plutôt songer à se mettre à la poterie ou au macramé...

Les notes finales sont bonnes, mais elles le sont souvent chez Déclic. C'est finalement une bonne méthode pour inhiber cette sentence, réclamée par le lectorat mais toujours très réductrice. Une note donnée en dehors d'un contexte clairement spécifié n'a pas de sens. Or il est bien difficile d'inscrire le NEX dans un contexte classique car le concept est nouveau (un site comme Dpreview a ainsi choisi de créer une nouvelle catégorie d'appareils). Pour un usage amateur, le NEX ridiculise tous les compacts et les bridges, y compris les plus évolués comme les excellents G11 et LX3. Pour un usage expert, la qualité d'image est au top mais l'ergonomie est celle d'un compact, faute de place pour barder le boîtier de boutons à accès direct.  Comment donc noter un tel boîtier ?
Sans le dire clairement, plusieurs testeurs (Internet ou mag papier) ont choisi de le noter comme s'il s'agissait d'un reflex, n'offrant ainsi d'aide au choix ni au possesseur de reflex cherchant un complément ultraléger, ni aux amateurs auxquels sont principalement destinés ces boîtiers. A la fin du test rédigé par Denis Boyard, chaque lecteur pourra se faire une idée de l'intérêt du NEX pour son usage. Cerise sur le gâteau, ledit lecteur échappera aux litanies sur la domestication des menus, à laquelle beaucoup de testeurs ont accordé une place exorbitante... sans doute inversement proportionnelle au temps qu'ils ont réellement consacré à la prise en mains du NEX.
Je n'en dirai pas plus sur ce test, sinon de vous conseiller de le lire.

Rassurez-vous, je n'écrirai pas autant sur chaque sujet traité. Je vais même me contenter de signaler ceux qui valent le détour.

• Le Fuji FinePix HS10 a beaucoup plu à son testeur Fabrice Deleplanque. Petit frère des remarquables S100fs et S200, il conserve la précieuse bague de zoom manuelle, devenue rarissime sur les bridges. Un très bon choix dans cette catégorie d'appareils.

• Le magazine a réalisé un comparatif des 6 boîtiers experts actuels, dont les prix catalogue s'étagent entre 1000€ et 2500€. Trois sont au format APS-C (7D, D300s et K-7) et trois plein format 24x36 (5DMkII, D700 et Alpha 850). Après les fiches de présentation de chaque boîtier, sont comparées leurs qualités respectives. Clairement, tous sont de bons choix, chacun ayant ses domaines de prédilection et ses petits avantages. Dans un Focus curieusement positionné en fin de dossier, Déclic pose la question "faut-il craquer ou pas" pour les reflex experts ? Vous trouverez un panel d'arguments qui vous aidera à prendre la bonne décision (mais de vous à moi, la réponse est oui... ;-)).

• Un mois au Cambodge avec le Canon EOS 7D... Ce genre de sujets flirte dangereusement avec le publi-reportage, et leur crédibilité est très liée à celle du reporter-photographe. Je vous en laisse juge...

• Aurélie Hallereau s'attaque aux systèmes de mesure d'exposition. Une bonne présentation, illustrée par des cas concrets. Je ne partage toutefois pas totalement son point de vue sur la mesure spot, qu'elle déclare difficile à maîtriser. Ce mode de mesure est en réalité le seul à offrir une réelle maîtrise de l'exposition, les deux autres étant basés sur des pondérations automatiques qui ne laissent que peu de contrôle du photographe (et les contraignent à jouer avec des systèmes de compensation). Alors oui, la mesure spot n'est pas simple à maîtriser, mais c'est surtout parce qu'il y a réellement quelque chose à maîtriser...

• Les deux grands sujets photographiques sont superbes. Le travail pluridisciplinaire de Michel Stefanini est aussi original que remarquable, et les images s'appuient sur une interview passionnante de l'auteur. Quant aux confidences de pros, elles concernent un sujet bien de saison : la faune marine. Les conseils des trois experts sont plus que pertinents, et les images donnent très envie aux newbies dans mon genre d'aller s'initier à la photographie sous-marine !

• Martine Bagot consacre quatre pages de présentation de Photoshop CS5 (qui les vaut bien), et ferme le magazine avec ses pas à pas qui s'appuient ce mois-ci sur Aperture, Bibble 5 Pro, Photoshop CS4, Paint Shop Pro X3 et ACDSee Pro 3.

Commentaires   

# Martin 12-07-2010 20:29
Je cite :
"Ce genre de sujets flirte dangereusement avec le publi-reportage, et leur crédibilité est très liée à celle du reporter-photographe"

Soyons bons prince et disons pieusement 3 choses:
1-les temps sont durs pour tout le monde et il faut gagner sa vie en travaillant plutôt que de dépendre d'indemnités chômage
2- Sur Alpha-Numérique on à souvent le sentiment que l'analyse critique des matériels photo Sony est un peu beaucoup laxiste, peut être qu'il y à là une logique complaisante
3-Faut pas être jaloux comme ça cher Patrick Moll, demain ce sera peut être votre tour d'aller faire un essais reportage au Japon dans les usines Sony avec leur dernier Visée reflex compact .
Bien sur vous en rendrez compte sous forme de publi-reportage, "à l'insue de votre plein gré"
# Patrick Moll 12-07-2010 21:32
Mon cher Martin,

les temps sont durs pour les photographes, à n'en pas douter. La crédibilité des professionnels prend de ce fait d'autant plus d'importance, et je pense qu'ils devraient éviter ces genres limites. Même quand ils sont insoupçonnables, la forme même du reportage distille du soupçon. Le défaut de ces sujets est de masquer son aspect subjectif, qui n'a pourtant rien de honteux quand il est assumé.

Pour ce qui est d'Alphanum, la subjectivité est précisément revendiquée puisque le principe est "les sonystes parlent aux sonystes". L'autre différence, considérable, est que nous faisons cela pour notre seul plaisir et (je l'espère) celui des personnes qui nous lisent. Ce site ne contient pas de pub, et nous n'avons bien évidemment jamais reçu un centime de la part de Sony. Au final, il nous coûte le (faible) prix de l'hébergement et le temps que nous y consacrons.
Vous trouvez que nous sommes complaisants ? C'est votre droit le plus strict. Si tel était effectivement le cas, ladite complaisance aurait au moins le mérite de ne pas être achetée, ce qui fait une différence fondamentale avec le publi-reportage.

Pour ce qui est de mon engagement personnel, il est le même que celui qui m'a conduit à écrire un livre sur un boîtier Sony, en y consacrant plusieurs centaines d'heures pour des clopinettes : le plaisir de partager. Sans doute un syndrome de fils de prof...
Je suis ingénieur, je travaille à plein temps, et la photo n'est qu'une passion. Avec ce site, j'essaie de rendre une partie du plaisir qu'elle me procure, et c'est pareil pour mes camarades de la rédaction.
Ce genre d'engagement est sans doute une anomalie dans une société où le profit est l'un des moteurs principaux. A tous ceux que cette anomalie dérange, en leur infligeant peut-être un douloureux effet miroir, je suggère de passer leur chemin et d'aller butiner d'autres sites. Sur Alphanum, nous disons ce que nous pensons, et nous continuerons à le faire car nous sommes nos propres maîtres.
# Julien 13-07-2010 14:42
1-les temps sont durs pour tout le monde et il faut gagner sa vie en travaillant plutôt que de dépendre d'indemnités chômage
Justement, le revenu des rédacteurs d'Alphanum ne dépend pas du bon vouloir ou de l'appréciation du service commercial d'une marque quelconque. Le métier d'un journaliste est d'informer, celui d'un testeur dans un journal spécialisé est de comparer objectivement. Les rédacteurs d'Alphanum ne sont ni journalistes ni testeurs, et donnent leur avis sur un matériel qu'ils ont choisi en tenant compte de ses points forts et points faibles.

2- Sur Alpha-Numérique on à souvent le sentiment que l'analyse critique des matériels photo Sony est un peu beaucoup laxiste, peut être qu'il y à là une logique complaisante
Alphanum n'a jamais eu pour prétention de faire une analyse critique du matériel. Le but du site est de tirer le meilleur du matériel existant, et de proposer un autre point de vue sur les spécificités du matériel qu'un avis basé sur la "meilleure moyenne" des fiches techniques. La subjectivité des rédacteurs n'est même pas une source d'interrogations, puisque nous ne comparons pas, mais défendons un point de vue lié à une pratique réelle, et pas à une suite de détails.

3-Faut pas être jaloux comme ça cher Patrick Moll, demain ce sera peut être votre tour d'aller faire un essais reportage au Japon dans les usines Sony avec leur dernier Visée reflex compact .
Bien sur vous en rendrez compte sous forme de publi-reportage, "à l'insue de votre plein gré"

Le jour où Patrick ira faire une prise en main au Japon, nul doute qu'il le fera savoir et qu'il partagera son expérience, mais certainement pas sous couvert de journalisme et d'objectivité inter-marques.

Clairement, nous défendons une pratique de la photo qui s'accorde avec le matériel que nous utilisons (choisi en connaissance de cause), nous ne devons rien à Sony, et je n'ai même pas eu un petit % de remise supplémentaire quand j'ai renouvellé récemment. Ca tombe bien, je ne comptais pas dessus. Par contre, le jour où Sony ne fabriquera plus de matériel correspondant à ma pratique... je garderai mon 850 jusqu'à ce qu'il tombe en panne (au lieu de changer "par principe", je réserve mes principes à des choses plus importantes), puis j'aviserai de ce qui pourrait m'intéresser chez la concurrence. Sans remords, sans colère, sans vengeance à accomplir. Mais que les journalistes journalent, et que les utilisateurs utilisent ;-)
# Eric 16-07-2010 22:11
Belle joute verbale !

La vie étant pleine de contradictions : j'apprécie de plus en plus Declic Photo et je suis complètement d'accord avec Patrick et Julien !

PS : dès que j'aurais mon A550, j'achèterai le livre de Patrick (complaisance ????) !
# Patrick Moll 17-07-2010 03:40
Attention, Eric, acheter le livre d'un complaisant pourrait grandement compromettre ta réputation. Réfléchis bien avant de commettre l'irréparable... :wink:
# Eric 19-07-2010 22:09
Ma réputation étant proche du néant : je pense que je prendrai le risque :lol: .

D'un autre côté, je préfère tout de même acheter un livre écrit par un "complaisant" : il sait de quoi il parle :wink:

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