Jui
07
2010
Chasseur d'Images n° 324 / Juin 2010
Beaucoup de retard pour cette chronique du dernier numéro de Chasseur d'Images. Une raison à cela : Julien, préposé à cette noble et mensuelle tâche, est indisponible depuis quelques semaines (et pour quelques temps encore).
Bien que l'opus suivant ne soit sans doute pas très loin d'arriver chez les abonnés, je vous propose tout de même une chronique "sur le pouce", en me concentrant sur les sujets techniques traités dans ce numéro.
Le Réponses Photo de juin risque en revanche de ne pas être chroniqué. Que les nombreux lecteurs de cette rubrique veuillent bien nous en excuser.
Il aurait été dommage de ne pas évoquer ce numéro car CI nous propose une bonne présentation des NEX, sur pas moins de 4 pages.
Dommage aussi de ne pas relater notre consternation à la vue des notes du guide d'achat des kits reflex. 5 étoiles pour le Canon 1000D (non non, ne riez pas, ce n'est pas une blague) et 3 étoiles pour l'Alpha 550... On ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer...
Commençons par les NEX. La présentation de Pascal Miele n'est qu'une prise en main préliminaire de modèles de pré-séries, mais elle est très complète, en soulignant bien les spécificités de ce nouveau concept. Parmi les points "qui vont plaire" sont en particulier cités le capteur, la montée en ISO, la rafale ou encore le mode panoramique rotatif. La compacité est mise en balance avec l'absence logique de viseur optique, mais l'auteur souligne la grande lisibilité de l'écran en extérieur (contredisant au passage les propos de GMC dans son édito). Au final, un bon article dans lequel un seul élément important a été omis : la disponibilité d'un AF continu en vidéo.
Sans vouloir faire de procès d'intention, je crains que cela ne soit symptomatique du silence assourdissant de la presse sur l'inutilisabilité par le grand public de la vidéo sur les reflex. Depuis de longs mois, on nous enfume en brandissant ce que quelques vidéastes professionnels, rompus à la mise au point manuelle, parviennent à en faire...
Rendez-vous le mois prochain pour, sans doute, le test complet.
Je n'entrerai pas dans les détails du "dossier" sur les kits reflex. Lisez-le par curiosité, pour tenter de comprendre comment le 1000D peut avoir 5 étoiles, l'Alpha 550 3 étoiles et le D5000 2 étoiles ! Mises en face des commentaires associés, ces notes semblent vraiment sortir de nulle part. On en vient même à se demander pour quelle raison CI continue de publier les excellents tests du CI-Lab, pour les balayer ainsi du revers de leur subjectivité. Enfin bref...
Parmi les matériels testés, on citera le retour du Bigma 50-500 mm en version HSM stabilisée, qui obtient de bons résultats. Le Nikon 16-35/4 et le nouveau Canon 70-200/2.8 sont également très bons, mais il faudra passer lourdement à la caisse pour ce dernier...
Seul boîtier en test ce mois-ci, le Panasonic G2 qui s'avère très satisfaisant, sans doute le meilleur des hybrides actuels au format bridge. Son intérêt face à un reflex d'entrée de gamme ne m'a toutefois jamais semblé évident, son gabarit étant à peine inférieur, son prix assez élevé et son AF en vidéo restant trop lent pour être pleinement utilisable.
A signaler dans ce numéro un gros dossier sur la photo HDR, très intéressant et joliment illustré (même si le traitement HDR semble un peu trop poussé sur certaines images). Dans la continuité, et également signé par Pascal Druel, un sujet sur la gestion de l'éclairage naturel. On retrouve avec plaisir dans ses pages le "vrai" CI, instructif et pertinent...
Comme aime le faire Julien, je terminerai cette chronique par un commentaire de l'édito de Guy-Michel Cogné. Celui-ci nous propose une réflexion iconoclaste (comme toujours) sur l'ergonomie de nos appareils photos, déplore leur miniaturisation et regrette surtout la médiocrité de certains viseurs optiques, voire leur absence sur les appareils au format compact. Je résume, bien sûr. On ne comprend qu'en fin d'édito que le fond du propos est la légitimation a priori des jugements et des notes qui s'abattent un peu plus loin sur les boîtiers, dans le "guide d'achat".
Je donnerai juste un avis personnel sur un point de l'édito. Comme GMC, je suis friand de beaux viseurs optiques, et je me régale avec celui de mon Alpha 900. Il s'avère que je n'ai pas en permanence un reflex sur moi (surtout pas l'Alpha 900 avec son Zeiss 24-70/2.8), mais que j'aime disposer en permanence d'un appareil photo. Je rêve depuis longtemps d'un compact que je puisse avoir dans ma poche, et qui me proposerait une haute qualité d'image. Le G9 puis le LX3 m'ayant un peu laissé sur ma faim de ce point de vue, je me réjouis de l'arrivée des NEX. L'absence de viseur sur ces boîtiers m'indiffère car il n'aurait pu être que médiocre vu le gabarit de l'appareil. Un bon viseur optique aurait fait perdre à coup sûr sa compacité au NEX, et donc une bonne partie de son intérêt.
Au final, on croit comprendre que GMC et sa rédac' préfèrent ne pas faire de photo si leur pupille n'est pas alimentée par une image ayant préalablement traversé un pentaprisme haut de gamme. J'ai fait le choix inverse, mais je respecte le leur. En revanche, il faudra que la rédaction de CI nous explique comment, sur la base de ce crédo fort honorable, elle a pu accorder 5 étoiles à l'obsolète 1000D dont le viseur est, selon ses propres commentaires, "sombre et étriqué". La subjectivité est une chose naturelle et acceptable, mais elle doit s'accompagner d'une grande cohérence car sinon, elle glisse dangereusement vers l'arbitraire...
Commentaires
j'ai eu la même réaction choquée en regardant leur système de note qui met 5 étoiles à un boitier connu pour ne pas gérer les hautes lumières , avec un viseur minuscule .On se demande si la personne qui teste ces boitiers n'a pas touché ouvertement une enveloppe sonnante et trébuchante pour ce genre d'ineptie.
J'aime la presse photo et je la défends malgré tout. C'est vrai que CI est de plus en plus décevant sur les aspects matériels. Ils n'ont jamais été des visionnaires (ça fait 26 ans que je les lis), mais leur subjectivité restait dans le cadre du raisonnable. Ce n'est plus le cas, et leur avis ne sont plus lisibles comme avant. On savait ce que Guy-Michel ou Ronan aimait et aimait moins. Aujourd'hui, on a l'impression que c'est le fait du Prince et l'humeur du moment qui gouverne. Ils ont planté tous les reflex Sony sauf l'A900 sur la qualité de leur viseur, et sont capables de mettre 5 étoiles au Canon 1000D dans un guide d'achat...
Ils n'ont jamais offert la moindre considération au Quick AF Live View de certains boîtiers alors qu'il est le seul à être vraiment utilisable, et à côté de ça ils enfument les lecteurs depuis des mois sur la vidéo sur les reflex, que quasiment personne n'est en mesure d'utiliser faute d'AF continu. C'est là qu'on aurait apprécié leur prétendue absence de langue de bois : dire franchement ce qu'il en est pour ne pas précipiter les amateurs vers des produits sans intérêt pour eux, voire inutilisables. Quand on se veut prescripteur, c'est aux utilisateurs cibles d'un produit que l'on doit penser, et pas à autre chose...
Bref, tout cela est très décevant, mais ça ne m'empêchera pas de continuer à lire le magazine car les portfolios sont souvent intéressants, les papiers techniques de Druel, Miele et consorts excellents la plupart du temps, et les tests du CI-Lab précieux. Tant pis pour ce qui n'est pas à la hauteur, cela fait quand même pas mal de pages qui valent largement les 5€ que coûte le mag.
J'ai lu le guide d'achat et j'ai moi ausi été surpris par certains classements. Parler de pot de vin me parait un peu exagéré.
Sinon je ne crois pas une seule seconde que CI puisse être acheté par qui que ce soit. Ce magazine est un véritable institution, qui n'a pas besoin de ça pour vivre (le clash avec Canon sur l'affaire 1DMkIII en est une bonne preuve). C'est bien le problème d'ailleurs : ils se doivent d'être à la hauteur de l'importance qu'ils ont dans le paysage photo, et malheureusement ce n'est pas toujours le cas...
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