Jan
26
2013
Un numéro 2 est plus difficile à construire qu'un numéro 1 souvent conçu comme une vitrine donnant un aperçu de tout ce qu'on pourra y trouver à l'avenir. Ce second numéro de Workflow (qui semble définitivement avoir adopté une périodicité trimestrielle) est de ce fait le premier dont on peut vraiment évaluer le contenu. C'est donc avec un oeil plus critique qu'en octobre dernier que je l'ai lu.
Workflow n°2 / janvier-février-mars 2013
Un numéro 2 est plus difficile à construire qu'un numéro 1 souvent conçu comme une vitrine donnant un aperçu de tout ce qu'on pourra y trouver à l'avenir. Ce second numéro de Workflow (qui semble définitivement avoir adopté une périodicité trimestrielle) est de ce fait le premier dont on peut vraiment évaluer le contenu. C'est donc avec un oeil plus critique qu'en octobre dernier que je l'ai lu.L'amélioration la plus perceptible tient en un mot : structure. Cela commence dès la couverture, moins esthétique que celle du n°1, mais bien plus claire au sens où l'on prend connaissance de l'essentiel du contenu du magazine en un coup d'oeil. Bien des achats en kiosque se faisant sur la foi des promesses de couverture, la chose est d'importance. La lecture du sommaire confirme cette impression de meilleure organisation. Un numéro de Workflow sera donc composé d'un grand dossier thématique découpé en plusieurs sujets connexes, d'un ensemble de tutoriels et d'une rubrique de tests. À cela s'ajoutent des actus et quelques autres sujets courts. Et pour que le lecteur sache à tout moment où il se trouve, le dossier central est repéré par de courtes bandes latérales (visibles également sur la tranche). La maquette est clairement inspirée de celle du Monde de la Photo, ce qui n'est guère étonnant. Assez dense sans être étouffante, elle utilise pleinement le format presque carré du magazine. Jusqu'ici, tout va donc plutôt bien. Reste à voir si le fond est à la hauteur de la forme...
Le thème du grand dossier est la gestion des photos. Trois sujets le composent : organiser sa photothèque, tout savoir sur le cloud et tirer sur papiers jet d'encre Fine Art. La présence de ce dernier sujet dans un dossier sur la gestion des photos est un peu capillotractée, mais c'est sans importance.
Le sujet sur le cloud est très copieux et remarquablement documenté. Il a toutefois le défaut de ses qualités : c'est le cloud qui est le coeur du sujet plus que le cloud pour les photographes. Il faut dire que les usages cloud en photo sont pour le moment limités par le faible débit montant des lignes ADSL. Quand on sait qu'il faut à la louche 2h pour uploader 1 Go, c'est-à-dire 40 pauvres fichiers Raw de 25 Mo, ce n'est pas très motivant (nous en reparlerons d'ailleurs à l'occasion d'un article en cours d'écriture). Quoi qu'il en soit, c'est un très bon article pour tout savoir sur le cloud, et ce bien au-delà du contexte photo.
L'organisation de sa photothèque est abordée de façon transversale aux logiciels et utilitaires qu'elle peut invoquer. Gilles Théophile en présente les fondamentaux et souligne l’intérêt de cataloguer les photos en plus de les trier et les stocker dans les règles de l'art. En fin de sujet, un vaste panel de logiciels est proposé. Je l'ai trouvé d'autant plus pertinent que j'aurais fait exactement les mêmes choix... ;-)
Le sujet sur les tirages papiers Fine Art est très didactique et bien illustré. Elle donne de bonnes bases pour se lancer dans l'impression sur supports nobles. Il manque peut-être une aide au choix plus précise en direction des non-experts tant l'offre en papiers Fine Art est vaste. Sortir quelques modèles du lot en détaillant leurs spécificités aide parfois à dépasser cette tétanie que provoque un excès de choix.
Les tutoriels concernent les logiciels suivants : Ingestamatic et Bridge, Canon DPP, Aperture, Lightroom, Photoshop et Premiere Elements. La rubrique s'achève sur un tutoriel d'installation d'un NAS à domicile.
Dans la partie Tests figurent le service de galeries Web SmugMug, les livres photo e-CenterDxO Optics Pro 8, Photoshop Elements 11, l'imprimante Canon Pixma PRO-10, les écrans Dell U2312HM et NEC SpectraView 241, la sonde ColorMunki Smile, le disque dur Wifi Seagate GoFlex Satellite et le papier photo de luxe (87€ les 5 feuilles A4 !) Awagami Bizan White Medium
Je ne dévoile pas les résultats de ces tests, préférant vous laisser le plaisir de les découvrir. Vous pouvez par ailleurs prendre connaissance du sommaire complet en images sur le site du Monde de la Photo.
Le bilan de ce second numéro est de mon point de vue très positif, avec un bon équilibre global et des sujets bien traités. Reste qu'au regard des grands dossiers du Monde de la Photo, certains sujets pourront sembler un peu courts. Or, c'est a priori dans un magazine dédié au traitement d'images plutôt que dans un magazine photo généraliste que l'on s'attend à trouver des sujets traités en profondeur et qui nourrissent à la fois les débutants et les photographes confirmés. Malgré leur périodicité différente, l'articulation et la différentiation des deux magazines doivent être un vrai casse-tête pour la rédaction. Je lui souhaite le meilleur en cette rude période pour la presse papier.
Commentaires
Les addicts à la presse spécialisée comme nous pourront bien entendu avoir parfois une impression de redite mais le chapitre sur le papier et celui sur le "nuage" représente un bon travail documentaire concrètement utilisable par un amateur.
Je souhaite juste retrouver un dossier sur les NAS dont la rapide présentation d'un seul modèle m'a laissé sur ma faim hors on est la typiquement dans le coeur du programme annoncé par l'équipe rédactionnelle .
Pour ce qui est des vignettes trop petites, c'est étrange parce que je m'étais fait la remarque inverse en me réjouissant qu'elles soient peu nombreuses sur les 150 pages quasi sans pub du magazine. Ma principale réserve sur la maquette, qui rejoint l'une des tiennes, est le choix de la police script de certaines légendes, qui est assez pénible à lire. Mais c'est peu de choses dans un ensemble très satisfaisant.
Pour ce qui me concerne, quand je chronique un livre, un mag ou un matériel photographique quelconque, j'essaie de faire en sorte que mon propos soit représentatif de mon ressenti global. Si celui-ci est positif à 90%, je n'ai pas de raison de laisser plus de 10% de place aux critiques, ne serait-ce que par respect pour le travail des gens qui ont conçu l'objet de ma chronique. Mais c'est clairement en décalage par rapport au jeu de massacre qui est le sport n°1 sur le Web.
Je prépare d'ailleurs une chronique sur ce sujet (qui n'a rien à voir avec ton commentaire, Giorgio), car certaines choses m'ont passablement agacé ces derniers temps...
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.