Trois focales fixes 35mm face à l'Alpha 900
Parmi les focales fixes très appréciées pour le tout venant, le 35mm figure en très bonne place avec l'incontournable 50mm. Les inconditionnels du 35mm et du 50mm sont nombreux car, face à la polyvalence des zooms trans-standards, les focales fixes offrent, indépendamment de la qualité optique, une compacité et une discrétion inégalables ainsi que de grandes ouvertures.
Les atouts et inconvénients de ces deux focales pourraient faire l'objet de plusieurs articles. Nous nous arrêterons cependant sur un simple constat : pour notre monture, les 50mm sont peu onéreux et l'offre est multiple, contrairement aux 35mm qui sont rares et chers.
Sony a repris le 35 f1.4 G de Minolta mais pas le 35 f2, bien moins coûteux. Nous nous retrouvons donc, au catalogue, avec un seul et unique 35mm neuf, qui coûte 1360 euros en boutique. Pour les personnes n'ayant pas les moyens de se l'offrir, il reste heureusement des solutions alternatives d'occasion. Je propose dans cet article de vous présenter trois de celles-ci, testée sur l'Alpha 900 :
- Le Minolta 35 f1.4 version "old"
- Le Minolta 35 f2 version "old"
- Le Leica Summicron R 35 f2 adapté pour notre monture à l'aide d'une baïonnette pucée
J'évoquerai rapidement ce que donnent ces trois objectifs sur l'Alpha 700. Le 35mm étant en APS-C la focale qui se rapproche le plus du 50mm en 24x36, elle est de ce fait particulièrement recherchée.
Quelques remarques préliminaires sur ce comparatif
Il a été réalisé avec l'Alpha 900. Les photos ont été prises sur trépied, avec relevé de miroir et télécommande filaire, à 200 ISO, SteadyShot (stabilisation) désactivé. Les mesures ont toutes été faites manuellement, y compris la mise au point (afin d'éviter une éventuelle erreur de l'autofocus). Les RAW ont été dématricés sous Lightroom avec les valeurs par défaut.
Les images présentées pour comparer le piqué sont des crops 100% : il est donc évident que ces différences (en regardant les photos originales) ne sont guère perceptibles sur de petits tirages ou sur écran, j'insiste sur ce point. Au début de chaque série, je propose la photo globale afin de voir à quel point la zone cropée est petite.
Je me contenterai ici de vous donner mon interprétation, et ce comparatif n'a pas vocation à affirmer un classement définitif, la rédaction d'Alpha-numérique n'ayant pas, à ce jour, les moyens de s'offrir une mire DxO et le protocole de tests qui va avec. Mon protocole n'est donc pas parfait, et les risques de mauvaise manipulation ne sont pas négligeables.
Voici donc nos trois concurrents sans et avec pare-soleil. De gauche à droite : Minolta 35 f2, Leica Summicron R 35 f2 et Minolta 35 f1.4.
J'aborderai plusieurs points :
- une prise en main
- le piqué
- l'autofocus
- le bokeh
- la maîtrise des aberrations chromatiques
- le vignetage
- les résultats en APS-C
- un bilan
I/ Prise en main
Tout d'abord, un petit mot sur le Leica Summicron R. Cet objectif n'est pas fait pour notre monture : il s'agit en fait d'un objectif dont la baïonnette a été adaptée à la monture A. Il existe plusieurs façons d'adapter ces objectifs (en passant par Leitax par exemple). Ce type d'adaptation fera probablement l'objet d'un article spécifique et je ne m'attarderai donc pas sur ce point. Petite précision : la puce mise sur la baïonnette de mon Leica est issue d'un Minolta 35-80 f4-5.6. Pour cette raison, vous trouverez systématiquement la donnée "f4" dans les exifs des images prises au Leica.
Revenons à notre prise en main. Au niveau finition, ces trois objectifs font vraiment sérieux et sont rassurant, en particulier le Leica, tout métal. Ce dernier diffère des deux Minolta par la présence d'une bague pour régler le diaphragme. C'est en effet sur l'objectif qu'il faudra régler l'ouverture étant donné que celui ci est entièrement manuel : on y règle la mise au point et l'ouverture. Cela implique, sur l'Alpha 900, de se mettre en mode M et de faire la mesure d'exposition à l'aide du posemètre visible dans le viseur : une fois l'ouverture fixée, on règle la vitesse sur le boîtier en fonction de ce qu'indique le posemètre (il suffit de choisir celle qui correspond au 0 sur l'indicateur).
Le Leica est vraiment robuste et son "made in Germany" se sent au niveau du poids : 450 grammes, soit presque deux fois plus que son équivalent Minolta (260 grammes). Finalement, le Leica 35 f2 est bien plus proche du Minolta 35 f1.4 en poids (le Minolta 35 f1.4 pèse 490 grammes). Quant au gabarit, comme le montrent les photos, bien qu'il soit entre les deux lorsque le pare-soleil n'est pas mis, il s'avère être le plus compact une fois le pare-soleil monté. Les 3 objectifs ont le même diamètre de filetage avant (55mm).
En ce qui concerne les pare-soleil, ceux des Minolta sont identiques (pour l'anecdote, le Minolta 28 f2 a le même) et sont en forme de tulipe. Celui du Leica-R est intégré et cylindrique : il se range et se met en le faisant coulisser le long du fût.
Un petit mot au sujet de la bague de mise au point : très fine et difficilement utilisable sur les Minolta, elle est très agréable à manier sur le Leica. Sur les versions plus récentes du 35 f1.4 et du 35 f2 de Minolta (les versions RS et la reprise Sony du 35 f1.4), la bague de mise au point est plus épaisse et caoutchoutée mais le confort d'utilisation reste en deça du Leica. Logique car le Leica, contrairement aux deux autres, n'est pas un objectif autofocus. Je reviendrais plus tard sur ce point précis dans la troisième partie.
Je terminerai sur la distance mini de mise au point (map) : elle est identique sur les trois objectifs, soit 30 cm. Ceci dit, pour être tout-à-fait exact, la bague de map du Leica permet d'aller encore un peu plus près ; on doit gagner environ un ou deux centimètres.
{jospagebreak_scroll title=Piqué / Autofocus &heading=Remarques préliminaires / Prise en main}II/ Piqué
En préambule, je souhaite préciser quelque chose : le Minolta 35 f1.4 cadre un peu plus serré que le Minolta 35 f2 et le Leica 35 f2. La conséquence est une potentielle, mais infime, impression de meilleur piqué en faveur des 35 f2 étant donné que le même sujet apparaît "plus grand" sur les crops issus du Minolta 35 f1.4.
Autre détail : la bague de diaphragme, sur le Leica, permet d'atteindre une ouverture plus grande que f2. Je considérerai cette dernière comme f1.7 dans la suite.
Voici mon appréciation des résultats obtenus :
- A f1.7, le Minolta 35 f1.4 et le Leica sont mous, en particulier sur les bords. Le Minolta est plus homogène car le Leica pique plus que lui au centre mais moins sur les bords.
- A f2, le Minolta 35 f1.4 est derrière. Le Leica et le Minolta 35 f2 se valent et ils me paraissent indifférenciables.
Sur les bords, en revanche, malgré la mollesse, on constate clairement que le 35 f1.4 est devant grâce à l'absence de dédoublement des contours du visage et des yeux, visibles pour les deux autres objectifs. Le Leica s'en sort tout de même un peu mieux que le Minolta 35 f2.
- A f2.8, au centre, le Minolta 35 f1.4 rejoint enfin les deux autres : on peut difficilement distinguer quelle photo a été prise avec quel objectif.
Une fois de plus, c'est sur les bords que la différence se fait : le Minolta 35 f1.4 reste toujours devant. Le Leica dédouble en revanche moins que le Minolta 35 f2 à cette ouverture.
- A f4 et au delà, bien fort celui qui réussira à savoir quelle photo a été prise avec quel objectif au centre. Les résultats sont bons pour les 3 objectifs.
C'est donc une fois de plus les bords qui sont discriminants : si le Leica ne dédouble plus, ce n'est pas le cas du Minolta 35 f2 qui se place donc derrière les deux autres. Le Minolta 35 f1.4 reste devant mais l'écart avec le Leica devient faible. Les bords sont toujours mous par rapport au centre.
- A f5.6, rien de changé au centre : les résultats semblent relativement identiques.
Sur les bords, le Minolta 35 f2 atteint les résultats du Leica à f4 ; il est donc toujours en retrait par rapport aux deux autres, qui semblent sur le même niveau. A f5.6, on commence, sur le Minolta 35 f1.4 et le Leica, à obtenir une relative homogénéité : bien sur, les bords restent en retrait par rapport au centre mais on ne peut plus les qualifier de "mous".
- A f8, on obtient enfin une image homogène avec les trois objectifs. Le Minolta 35 f2 reste en retrait car sur les bords, on obtient un piqué comparable à celui obtenu à f5.6 avec les deux autres. Le Leica et le Minolta 35 f1.4 présentent, quant à eux, des bords qui sont bons à cette ouverture ; pas excellents mais bons.
Finalement, si le Leica 35 f2 est celui qui pique le plus au centre (surtout aux grandes ouvertures), c'est le Minolta 35 f1.4 qui est le plus homogène. A f2, le Minolta 35 f2 est meilleur au centre que le f1.4 mais la différence s'estompe très rapidement, dés f2.8. C'est donc bien sur les bords que la différence se fait. Fermée de plusieurs crans, l'image devient homogène avec les 3 objectifs et si, aux grandes ouvertures, les bords sont mous, ce n'est guère dérangeant dans l'absolu car à f1.7, f2 ou f2.8, on n'exige rarement du piqué sur les bords (qui contiennent généralement des éléments hors zone de netteté).
Enfin, avant que vous regardiez les images, je souhaiterais de nouveau insister sur le fait qu'il s'agit de crops 100% et que les décortiquer revient à observer un poster immense à 30 cm de distance, ce qui ne correspond pas à une situation réelle. En d'autres termes, les différences que vous observerez ne seront pas perceptibles sur de petits tirages et il faudra du A3 ou du A2 pour les mettre vraiment en évidence.
Voici la photo dans son ensemble avec les deux zones cropées (centre encadré en bleu et bord en rouge) afin que vous réalisiez à quel point les zones de crop sont petites.
Voici le tableau contenant tous les crops. A vous de vous faire votre opinion.
Cliquer sur les boutons afin de comparer les crops | |||||||||||||||||
Minolta 35 f1.4 | Minolta 35 f2 | Summicron 35 f2 | |||||||||||||||
Centre | |||||||||||||||||
Bord |
III/ Autofocus
Parmi ces trois objectifs, le Leica est manuel. J'aborderai donc son cas à part lorsque je parlerai de l'utilisation de la bague de mise au point (map).
Entre les deux Minolta, en ce qui concerne la vitesse, je n'ai constaté aucune différence notable sur l'Alpha 900. Ce sont des focales fixes et l'AF est de toute façon rapide. Contrairement aux zooms, les courses de map sont très courtes et les lentilles bien moins lourdes et nombreuses à déplacer. Le Minolta f1.4 est, dans l'absolu, un peu moins rapide car sa course de map est un peu plus longue (malgré une distance mini identique au Minolta f2) : un tiers de tour pour le Minolta 35 f1.4 contre un quart de tour pour le 35 f2.
En ce qui concerne l'accroche, je n'ai pas constaté de différence, et ce malgré un sujet discriminant et piégeux, choisi dans un environnement mal éclairé.
La différence, pour la mise au point, ne se fait pas sur l'autofocus finalement, mais lorsqu'on se met en mise au point manuelle. Comme je le disais dans la prise en main, le Leica est, sur ce point, loin devant les Minolta : sa bague de mise au point est large, bien placée et onctueuse. Je n'ai jamais senti une bague de mise au point aussi "smooth" que celle du Leica. Du coup, comparé aux bagues de map des Minolta, fines et mal placées (surtout lorsque le pare-soleil est mis car les doigts viennent buter contre celui ci), le confort d'utilisation du Leica est loin devant.
Surtout, la grosse différence se situe au niveau de la précision. Comme dit plus haut, la course de map du Minolta f2 est d'un quart de tour et celle du f1.4 est d'un tiers de tour. Celle du Leica fait trois quarts de tour et la mise au point devient donc beaucoup plus précise et agréable avec cet objectif. C'est d'autant plus appréciable lorsqu'on est à de grandes ouvertures où la moindre imprécision se voit de suite.
En conclusion, si le Leica est le moins rapide pour faire la mise au point, c'est l'objectif qui permet d'être le plus précis en mode manuel. Bien évidemment, pour les personnes n'utilisant que l'autofocus, le Leica est à exclure, mais pour les amateurs de mise au point manuelle, celui ci est préférable aux Minolta en terme de confort d'utilisation.
{jospagebreak_scroll title=Bokeh / AC / Vignetage}IV/ Bokeh
Voilà un point très subjectif, mais je vais m'efforcer d'être le plus factuel possible. Pour comparer le bokeh de ces objectifs, j'ai placé en fond sur ma mire des éléments permettant de voir des transitions entre différentes couleurs.
Voici la scène pour rappel, avec les nouvelles zones cropées : une zone A, plus rapprochée, encadrée en bleu et une zone B, plus éloignée, encadrée en rouge.
Voici mon appréciation des résultats obtenus :
- A f1.7, le bokeh du Minolta 35 f1.4 est bien plus fondu et crémeux que celui du Leica. Les transitions sur le Leica sont plus nettes, plus franches. Cela se voit particulièrement sur la zone A. Quant à la zone B, on voit bien la différence de rendu : le bokeh du Leica est onctueux, mais il n'a rien à voir avec celui du Minolta 35 f1.4 où les couleurs se mélangent et se fondent les unes dans les autres.
- A f2, le bokeh du Minolta f1.4 reste bien plus onctueux que les deux autres : que ce soit en zone A ou en zone B, c'est assez criant. Celui du Leica est sinon un peu plus fondu que celui du Minolta 35 f2.
- A f2.8, les différences commencent à s'estomper : les transitions du Minolta 35 f1.4 sont toujours plus crémeuses mais celles des 35 f2 semblent presque identiques, un petit peu plus fondues avec le Leica tout de même.
- A f4 et au delà, il m'est impossible de distinguer une quelconque différence entre les transitions du Leica et celles du Minolta 35 f2. Le Minolta 35 f1.4 reste l'objectif dont les transitions sont les plus onctueuses.
En bref, des 3 objectifs, c'est le Minolta 35 f1.4 qui offrent les fondus les plus agréables, sans compter qu'il ouvre jusqu'à f1.4. Vient ensuite le Leica puis le Minolta 35 f2. Le bokeh étant quelque chose de très subjectif, il y en aura sûrement pour tous les goûts.
Ci-dessous le tableau avec les crops sur les zones A et B :
Cliquer sur les boutons afin de comparer les crops | |||||||||||||||||
Minolta 35 f1.4 | Minolta 35 f2 | Summicron 35 f2 | |||||||||||||||
Zone A | |||||||||||||||||
Zone B |
V/ Maîtrise des aberrations chromatiques
Pour les AC, j'ai choisi un sujet volontairement piégeux présentant de forts écarts de contraste. Les conditions de prises de vue sont les mêmes que pour la série sur le piqué. Je ne me suis pas spécialement appliqué pour la map car mon soucis était ici d'avoir des franges violettes et vertes sur l'anneau de droite. Mon sujet est discutable mais je n'ai pas trouvé de meilleure mire reproductible. Pour mes prochains comparatifs, je m'efforcerai de trouver une mire qui me permette de vérifier les bords, plus sensibles aux aberrations chromatiques.
Je précise également que les franges violettes (appelées "purple fringing") ne sont pas des aberrations chromatiques latérales. Dans mon cas, ce "purple fringing" est surtout du au débordement des pixels blancs sur-exposés sur une zone sombre. Ceci étant, c'est un phénomène typique avec les capteurs numériques de nos appareils photo.
Enfin, j'ai appelé cette partie "AC" mais j'aurais très bien pu l'appeler "AC, purple fringing et flare" car le sujet choisi présente d'énormes reflets et, sans le vouloir, je me suis retrouvé avec une scène qui révèle un peu la réaction au flare de certains objos (je pense notamment au Minolta 35 f1.4 qui a souffert).
Voici mon appréciation des résultats obtenus :
- A f2, le Minolta 35 f1.4 est bien plus sensible aux aberrations que les deux autres : franges violettes et vertes sont bien plus présentes par rapport aux deux 35 f2. Les 35 f2 semblent réagir de la même façon.
- A f2.8, le Minolta 35 f1.4 reste derrière. Le Leica semble un peu mieux maîtriser les franges que le Minolta 35 f2.
- A f4, si les franges sont encore visibles avec le Minolta 35 f1.4, elles ne le sont presque plus avec les deux autres, en particulier avec le Leica.
Je n'ai pas mis les crops issus des autres ouvertures car à f5.6 et au delà, les franges deviennent bien maîtrisées avec les trois objectifs.
Au delà des aberrations, on remarque assez clairement que le Minolta 35 f1.4 perd énormément de contraste par rapport aux deux autres. Cette perte de contraste est probablement due au flare provoqué par le sujet. En revanche, on retrouve des noirs bien profonds avec les deux 35 f2. On notera également que le Minolta 35 f2 semble produire des images légèrement plus chaudes que le Leica.
Bref, mon sujet n'est sans doute pas très bien choisi car la résistance au flare fausse les comparaisons des AC je pense. Il faudrait que je réfléchisse à une nouvelle mire pour les prochains tests.
Ci-dessous le tableau avec les crops aux ouvertures f2, f2.8 et f4 :
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Minolta 35 f1.4 | Minolta 35 f2 | Summicron 35 f2 | |||||||
Crop |
VI/ Vignetage
Pour comparer le vignetage, je fonde mon jugement sur les images utilisées pour le piqué. En effet, celles ci présentent un fond beige uni qui, s'il ne permet pas de mesurer la perte de luminosité, permet au moins de la comparer entre les trois objectifs.
Voici mon appréciation des résultats obtenus :
- A f1.7, le Minolta 35 f1.4 vignette beaucoup moins que le Leica. "Il n'y a pas photo !" comme on dit.
- A f2, la perte de luminosité du 35 f1.4 est toujours bien moindre par rapport aux 35 f2. Le Leica vignette moins que le Minolta mais dans les deux cas, la perte de luminosité dans les angles nécessite une correction en post-traitement si l'on souhaite obtenir une image unie.
- A f2.8, le vignetage est beaucoup moins important sur les 35 f2. On commence à avoir une image acceptable. Le 35 f1.4 est, forcément, toujours devant et présente une perte de luminosité assez faible.
- A f4 et au delà, on ne distingue plus le vignetage.
Ci dessous, le tableau avec les images des trois objectifs de f1.7 à f8. Je vous invite à comparer les angles du haut :
Cliquer sur les boutons afin de comparer les images | |||||||||||||||||
Minolta 35 f1.4 | Minolta 35 f2 | Summicron 35 f2 | |||||||||||||||
Vignetage |
{jospagebreak_scroll title=Résultats APS-C / Bilan}
VII/ Résultats sur un boitier APS-C : l'Alpha 700
Sur APS-C, le 35mm (équivalent à un 52,5mm en 24x36) est particulièrement recherché car il s'agit de la focale qui se rapproche le plus d'un 50mm sur 24x36. C'est la raison pour laquelle j'aborde ici brièvement les résultats obtenus avec ces 3 objectifs sur l'Alpha 700.
La taille du capteur APS-C de l'Apha 700 a pour conséquence de n'utiliser que le centre des lentilles des objectifs. Le vignetage devient donc bien moins problématique par rapport à l'Alpha 850 ou l'Alpha 900. Pour autant, il n'est pas totalement résolu : sur le Minolta 35 f1.4, il n'est visible quà pleine ouverture, c'est à dire f1.4, et à f2 (négligeable); sur le Minolta 35 f2, il est assez marqué à f2 et devient négligeable en fermant d'un cran; enfin, sur le Leica, il est marqué à f1.7, un peu moins à f2 et devient négligeable à f2.8.
En bref, le Minolta f1.4 reste devant mais globalement, il faut fermer à f2.8 pour ne plus avoir besoin de corriger le vignetage en post traitement.
En ce qui concerne le piqué, je ne constate pas au centre de différence avec les résultats obtenus sur l'A900. En revanche, les résultats sont meilleurs sur les bords étant donné que seule la partie centrale des lentilles est utilisée, et que les bords de l'APS-C correspondent aux tiers en plein format. Ainsi, s'il n'y a pas de bouleversement dans l'ordre entre les trois objectifs, les résultats deviennent globalement homogène dés f4 (alors qu'il fallait fermer jusqu'à f5.6 et f8 sur l'Alpha 900).
Pour le bokeh, pas non plus de bouleversement : c'est bien avec le Minolta f1.4 que l'on obtient les transitions les plus crémeuses. Les résultats entre les deux 35 f2 sont toujours aussi similaires.
Enfin, en ce qui concerne les aberrations chromatiques, j'aboutis exactement aux mêmes conclusions qu'avec l'Alpha 900.
VIII/ Bilan
Ce bilan, comme tout jugement, est subjectif et une autre personne pourra avoir un ressenti un peu différent. Je ne désignerai donc pas de "vainqueur" car ces trois objectifs sont bons et il n'y a pas parmi eux de "mauvais choix".
Le premier critère déterminant au moment de choisir son optique est généralement le prix. De ce point de vue, le plus cher des trois est le Minolta 35 f1.4. Les deux 35 f2 sont moins chers, autour de 350/450 euros en fonction de leur état. Il ne faut pas oublier que pour le Leica, il faudra adapter la baïonnette à notre monture : si on est bricoleur on le fera soi-même, mais sinon il faudra encore débourser une grosse poignée d'euros.
Une fois ce critère mis de côté, il convient de savoir si l'on souhaite un objectif autofocus ou pas nécessairement. Si c'est le cas, le Leica est à mettre de côté. Entre les deux Minolta, le 35 f1.4 coûte environ 150/200 euros de plus. Cette différence est-elle justifiée ? Tout dépend de l'importance de certains critères.
Le 35 f1.4 a pour lui l'homogénéité, un vignetage moins marqué et le bokeh, crémeux à souhait, sans oublier le fait qu'il ouvre à f1.4, soit un cran de gagné. Le 35 f2 a de son côté le piqué au centre à f2 mais la différence est en réalité assez faible. En revanche, il semble plus résistant aux aberrations chromatiques et au flare. Mais peut-être que le meilleur avantage du 35 f2 réside dans sa compacité; c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a toujours été mon objectif à tout faire sur mon Alpha 700.
Si l'autofocus n'est pas un facteur déterminant, le Leica devient alors une sérieuse alternative. Il est un peu plus homogène que le Minolta 35 f2, vignette un peu moins, présente un bokeh un peu plus onctueux et maîtrise bien les aberrations chromatiques. Et surtout, sa bague de map couplée au superbe viseur de l'Alpha 900 rend la mise au point agréable et très précise.
En espérant que ce comparatif vous aura permis de découvrir un peu mieux quelques alternatives au Sony 35 f1.4 G, je vous souhaite de faire un bon choix.
Commentaires
Pour avoir joué une matinée avec le Zeiss 35/2 (sur un Nikon D700 il est vrai), sa bague de map est un vrai plaisir !
J attends avec impatiente la bague pour le Leica que j ai acheté il y a une semaine.
Un petit point concernant le fait que vous n'ayez pas de mire pour vos comparatifs. Je trouve ces comparatifs plus parlant qu'une mire dxo 2D. Le seul inconvénient c'est le comparatif entre plusieurs comparatif du fait de la non reproductivité.
Donc bravo et continuez comme ça.
Merci pour le partage et pour le job.
En effet Raloule, le seul véritable reproche que l'on peut faire au 35/1.4 est son rapport qualité/prix. Je trouve le prix excessivement cher, en particulier en ce qui concerne la version New (et le Sony lorsqu'on le trouve d'occasion, ce qui est tout de même très rare).
La version old offre néanmoins un prix bien plus intéressant que ces dernières versions.
Ceci dit, il est fort probable que le Sony donne de bien meilleur résultat car il bénéficie sans doute d'un traitement de lentilles qui doit limiter le flare (je pense en particulier aux conséquences du capteur en matière de réflexion).
Merci
Marco, il ne s'agit pas d'une bague mais bien d'une baïonnette. Le tirage mécanique n'étant pas le même (étant donné que le Leica n'est pas construit pur la monture A), il faut nécessairement usiner/fabriquer une baïonnette afin de pouvoir atteindre l'infini sur une map.
Bref, tout ça pour dire qu'il ne suffit pas de mettre une bague adaptatrice pour utiliser le Leica. D'où la nécessité de passer par un service tel que celui proposé par Leitax (lien donné dans le premier paragraphe de la prise en main).
Il y aura sans doute un article présentant les différentes possibilités d'adapter certains objectifs prochainement. Tu y verras ainsi plus clair.
J’ai lu un début d’article ce week-end sur ce site comparent les différents télé zooms 70-300 pour les reflex Sony, mais à présent impossible de retrouver cet article, pourriez vous me donner le lien SVP ?
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