Jean-Marie Périer, photographe
En introduction, Jean-Marie Périer propose une « lettre à un débutant » qui pourrait se résumer à cette phrase qu'il écrit lui-même : « Dans la vie de tout photographe il y a un impératif, lequel est valable pour la plupart des métiers dits artistiques : avoir du talent et travailler beaucoup ne suffit pas, il faut en plus avoir de la chance. »
En effet, il eut cette chance d'avoir été élevé comme un fils par François Périer, qui l'introduisit dans le monde des artistes. C'est ainsi qu'il se retrouva, à 16 ans seulement, assistant de Daniel Filipacchi tout en travaillant en parallèle pour la presse. Grâce à l'empire de presse magazine bâti par Daniel Filipacchi et à son émission « Salut les copains », il pu approcher et suivre cette multitude d'artistes durant toutes ces années.
Jean-Marie Périer mit longtemps avant d'être reconnu dans le monde de la photographie, c'est pour cette raison que ses photos des années 60 restèrent longtemps méconnues.
Découpé en décennies, son livre commence dans les années 50, années jazz avec notamment Miles Davis, Ella Fitzgerald ou encore Ray Charles. Il nous fait ensuite découvrir le début de la vague montante des années 60 avec Johnny Hallyday, Françoise Hardy, Sylvie Vartan ou France Gall, mais aussi les Beatles, les Rolling Stones, Chuck Berry et bien d'autres. Cette décennie est la plus représentée dans son ouvrage.
Les années 70 marquent un tournant à ses yeux : l'innocence des années 60 est terminée et la chanson devient un business. Il constate alors les limites de la spécialisation du métier de photographe de chanteurs. C'est pourquoi il décide de troquer son costume de photographe avec celui de réalisateur : il s'écarte ainsi de la photo en 1974.
Il n'y reviendra qu'en 1990, son travail va alors s'élargir à la mode (magazine Elle notamment) et à d'autres domaines.
Au delà de l'évolution des artistes à travers le temps, cette découpe chronologique nous permet de suivre l'évolution de son approche photographique. Sur le début de sa carrière, on découvrira ainsi énormément de photos de reportage : Chuck Berry sur scène, Sylvie Vartan et Johny Halliday dans la rue ou dans leur maison de vacances, les Beatles dans leur chambre d'hôtel, les Rolling Stones dans un train durant une de leur tournée, Sheila dans son studio de répétition.
On trouvera également de nombreuses photos réalisées en studio : photos naïves et kitsch, parfois émouvantes ou étonnantes. On découvre ainsi Claude François en James Bond ou en clochard sur fond totalement improbable, ou encore Sylvie Vartan en maîtresse d'école apprenant la conjugaison du verbe "twister", sans oublier Jacques Dutronc et Catherine Deneuve en costume de moyen âge avec un château en arrière-plan. L'imagination de Périer est débordante : on trouve ainsi une Françoise Hardy en colonialiste capturée par des indigènes, ou une magnifique double page de Claude François et de ses clodettes...
Jean-Marie Périer dévoile également quelques anecdotes croustillantes sur ses débuts qui n'ont pas toujours été faciles : on reste scotché devant son culot lors de sa première séance avec les Beatles alors qu'il n'avait que 24 ans.
Une fois arrivé en 1990, la découpe diffère. Jean-Marie Périer divise cette dernière période en 4 volets : la mode, les gens, l'avenir, la famille. On découvre alors un photographe bien plus appliqué : ce qu'il perd en spontanéité, il le gagne en application. S'entrecroisent dans ces pages des portraits léchés (Sandrine Kiberlain, Emmanuelle Béart, Michel Galabru et bien d'autres), mais aussi des mises en scène soigneusement pensées (Karl Lagerfeld, Carla Bruni, Giorgio Armani ou encore Sonia Ryckiel). Pour autant, on retrouve toujours son imagination débordante, enrichie par toutes ces années dans le monde de la publicité (une double page avec Valérie Lemercier, Jean Paul Gaultier en Pape, un superbe montage plein d'humour avec Bertrand Blier...)
Finalement, cet immense ouvrage qui balaie plus d'un demi-siècle en 512 pages avec une cent-cinquantaine de portraits en extérieur ou en studio, avec ou sans mise en scène (chanteurs, acteurs, réalisateurs, créateurs de modes, mannequins, politiques, sportifs...), est un véritable régal pour les yeux, d'autant que le grand format utilisé est très agréable pour apprécier les photos.
A poser sur les toutes les bonnes tables de chevet...
Auteur : Jean-Marie Périer
Editeur : Chêne
Date de parution : novembre 2008
Format : 24 cm x 29 cm
Nombre de pages : 512
Prix public : 47 euros
Commentaires
L'emploi du français d'usage courant a un double avantage : être compris par le plus grand nombre et permettre à quelques pédants de la ramener quand ils ne trouvent rien de mieux à dire...
Signé : le correcteur de l'article, qui a validé la phrase incriminée.
PS : quand on se permet de faire ce genre de remarques, on se relit...
vos interventions sur ce site sont systématiquement négatives, voire agressives.
Sachez que nous sommes tous bénévoles et que nous dépensons sans compter notre temps et notre argent (il n'y a aucun bandeau publicitaire sur Alphanum) pour partager notre passion commune : la photo.
Vous aurez peut-être noté que contrairement à bien des sites qui se contentent de faire du buzz avec des dépêches de presse, nous ne parlons que des livres que nous avons lus, et nous traitons chaque sujet selon le même principe.
Il me semble dans ces conditions que nous méritons un peu plus de respect que celui que vous nous accordez.
Je n'ai pas l'intention d'entrer dans une discussion sur le bon usage de la langue française. J'espère juste que nous nous exprimons suffisamment clairement pour être compréhensibles par le plus grand nombre.
Si notre site vous est à ce point pénible, passez votre chemin : il y a tant à lire sur le Net...
Pour finir, car finissons-en, je vous remercie d'œuvrer ainsi à l'amélioration de notre sabir approximatif. En revanche je ne suis pas certain que titrer son message avec un insultant "Ignare" soit une méthode très pédagogique, et ne me semble pas correspondre à la prétention de maîtrise de la langue que vous affichez.
Vous venez de démontrer que le titre de mon message était justifié.
Adieu.
Continuer les passionés bénévoles. Et merci
Si c'était une erreur, on l'aurait rectifiée malgré le ton agressif de Phil. Là il s'agissait de choisir entre une modalité utilisée par la quasi-totalité de la population et un usage tombé de facto en désuétude. Qui plus est il n'y a aucun contresens possible : qu'on dise que A porte le même nom que B ou l'inverse, le résultat est bien évidemment le même...
Il est cependant dommage de voir que, à l'abris derrière leur écran, des personnes en mordent d'autres
gratuitement.
Merci pour cet article qui reflète une lecture intéressée de l'ouvrage. Et merci, j'ai appris un nouveau mot de français et son utilisation.
Tout ça n'est pas bien grave, mais c'est clair qu'avec une modalité de discussion courtoise, tout est plus simple et plus agréable...
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