Jan 31 2011

Reflex, hybrides, compacts experts : comment faire le bon choix ? (2ème partie)

Comment_choisir.jpgAprès avoir fait, dans la première partie de l'article, un état des lieux du marché de la photo, puis évoqué les processus de montée en gamme et les éléments clés de différentiation, nous voici en face du dilemme qui se pose à tous les photographes, qu'ils soient débutants ou confirmés : quel(s) types(s) d'appareil(s) choisir ? Nous laissons volontairement flotter l'idée d'un choix pluriel car, pour peu que le budget suive, c'est une option que la variété de l'offre actuelle rend très pertinente.

Pour éclairer totalement le choix d'un appareil, il faudrait idéalement remplir toutes les cases d'un tableau à 4 dimensions : type d'appareil, budget, niveau du photographe et pratiques photo. Dans l'espace bidimensionnel d'un article, c'est hélas mission impossible. Nous avons donc choisi comme entrée principale les types d'appareils, en tentant de mettre leurs spécificités en face des besoins et moyens financiers des photographes.
Nous n'évoquerons pas la délicate question du choix de la marque, vous laissant pour cela affronter les forums (avec le risque non négligeable d'essuyer quelques poncifs et credo de chapelle). Nous vous suggérerons en revanche plusieurs sources d'informations crédibles sur le matériel, qui vous aideront à finaliser le choix pour un modèle particulier. Même si nous citerons quelques appareils au fil du texte, nous nous garderons de donner des conseils d'achat précis car nous ne connaissons pas les autres marques aussi bien le matériel Sony Alpha.



Les différents types d'appareils photo

Passons en revue les différents types d'appareils, en tentant de mettre en évidence leurs caractéristiques, forces et faiblesses, et leur pertinence pour les différents types d'usages. Nous nous adressons ici aux photographes de tous niveaux, des débutants aux experts, mais nous n'évoquerons pas les usages professionnels car leurs besoins sont souvent spécifiques, et... ils connaissent déjà très bien le matériel existant. Les vignettes d'illustration correspondent, non pas à nos goûts personnels, mais aux modèles ayant remporté des prix ou étant le plus souvent considérés comme les meilleurs représentants de leur catégorie.

Les compacts

Sony_HX5V.jpg
Bien que ne pouvant pas être considérés comme des appareils "évolués", disons tout de même quelques mots sur les compacts qui représentent environ 80% des ventes d'appareils photo (si on ne prend pas en compte les téléphones portables). Leur principal avantage est la... compacité, qui permet d'avoir un appareil pesant 150g ou 200g tout en disposant de zooms parfois impressionnants. La simplicité d'utilisation est souvent au rendez-vous, même si les fonctionnalités de plus en plus étendues rendent les menus touffus, parfois trop pour les débutants et le public familial. L'autre critère déterminant est le prix : on peut trouver des appareils sous la barre des 100€. Il ne faudra pas espérer tirer ses photos en A3, mais c'est rarement ce qui leur est demandé.
La qualité d'image s'améliore, mais reste loin de ce qui peut être obtenu avec des appareils à grand capteur, reflex ou hybrides. Les compacts d'entrée de gamme possèdent rarement un bloc optique de bon niveau, ce qui les limite au 10x15 ou à la publication en ligne sur Facebook ou autre lieu de perdition photographique.
Leur potentiel créatif est très faible, du fait du capteur minuscule, mais la profondeur de champ quasi infinie à toutes les focales a le mérite de limiter les ratés de l'autofocus, souvent incertain et peu réactif.
En bref, il ne faut pas espérer de miracle avec les compacts, même si leur qualité s'améliore sans cesse, et il faudra à tout le moins se tourner vers les modèles haut de gamme comme le Panasonic TZ7 ou le Sony HX5V pour bénéficier du meilleur que ce segment d'appareils peut offrir. 



Les compacts experts

Canon_G12.jpg
Les compacts experts, dont les ventes sont confidentielles comparées au segment grand public, restent fondamentalement des compacts à petit capteur. Ce qui a été dit plus haut reste donc largement valable, mais ces appareils présentent toutefois des caractéristiques supplémentaires qui nous font les distinguer dans une catégorie à part.
Nous passerons rapidement sur le viseur optique parfois présent sur certains modèles (comme le Canon G12 en image d'illustration), car ce sont des trous de souris inutilisables. En revanche, le bloc optique est souvent très bon, les manufacturiers ayant fait le choix de limiter la plage focale afin d'offrir une grande ouverture (parfois f/2 à la plus courte focale) et une bonne qualité optique. Cette grande ouverture n'accroît pas réellement le potentiel créatif de l'appareil, car la profondeur de champ reste très grande du fait du petit capteur. En revanche, elle donne un surcroît d'utilisabilité en basse lumière, et elle permet d'éviter l'utilisation du flash (médiocre sur les compacts, experts ou non).
À ces avantages on ajoutera la présence du format RAW qui permet de tirer le meilleur du potentiel de l'appareil, ainsi que des réglages et une ergonomie experts qui sont un plus très appréciable pour une utilisation avancée. Tout ceci a évidemment un prix, et il faudra compter au minimum 350€ pour acquérir l'un de ces compacts experts.

À qui s'adressent les compacts ? À tout le monde bien évidemment, leur polyvalence et leur compacité en faisant d'idéaux compagnons de tous les jours. Les compacts experts ont plus d'ambition en termes de qualité d'image, même si leur petit capteur reste une limitation forte pour la créativité et le bruit à haute sensibilité. Certains experts parlent de "bloc-notes" à leur propos lorsqu'il s'agit d'un second appareil épaulant un reflex, comme s'il s'agissait du carnet à croquis d'un peintre notant une idée ou une inspiration. Cette notion de bloc-notes nous semble sans objet en photographie, car chaque scène est unique et ne se représente jamais à l'identique. Peut-on imaginer prendre un coucher de soleil, un portrait ou une photo urbaine avec un compact dans l'idée de retourner le lendemain essayer de faire la même avec un reflex ? Cela n'a guère de sens. Une photo prise avec un compact est une photo à part entière, rien de plus, rien de moins, et elle ne peut avoir les qualités d'une image prise avec un reflex.



Les bridges

Fuji_HS10.jpg
Les bridges ne sont, pour l'essentiel, rien d'autre que de gros compacts. Mais leur gabarit a des contreparties positives : un bloc optique de bonne qualité, mais surtout une plage focale souvent considérable. Pensez que le Fuji HS10, sans doute le meilleur bridge actuel, propose un zoom 24-720 mm en équivalent 24x36 ! C'est assez hallucinant, et plus encore quand les mesures objectives indiquent que la qualité d'image aux focales extrêmes est très correcte.  À noter également la présence d'un viseur électronique, rarement de bonne qualité, mais suffisant pour un usage courant et offrant une alternative à la visée sur écran.
Reste que ces appareils sont pris en tenaille entre les compacts à zoom de forte amplitude, comme ceux évoqués plus haut, et les hybrides de gros gabarit, plus chers mais qui proposent une qualité d'image de reflex.
Difficile aujourd'hui de prédire l'avenir de ce segment, qui conserve l'avantage de ne pas inhiber les amateurs, mais reste limité du point de vue de la créativité et de la qualité d'image. Il reste toutefois une solution assez peu onéreuse et très pratique en voyage, ce qui leur assure encore un bon succès... mais pour combien de temps ?



Les hybrides de type compact

Sony_NEX-5.jpg
Les hybrides de type compact sont arrivés sur le marché il y a deux ans, mais c'est le NEX qui a réellement fait décoller ce segment, avec un succès assez considérable en 2010 au point de faire chuter sensiblement les parts de marché globales de Canon et Nikon (lire l'article de la revue britannique Amateur Photographer à ce sujet). On est donc désormais sortis du succès d'estime des débuts, car le grand public s'est jeté sur ces appareils avec gourmandise. Nul doute que ce segment prendra à l'avenir de plus en plus de place, d'autant que leur mode vidéo est de très bon niveau.
L'avantage de ces compacts à objectifs interchangeable est avant tout leur capteur au format APS-C, qui offre une qualité d'image potentiellement identique à celle d'un reflex. L'absence de miroir et la faiblesse du tirage mécanique ouvrent de plus la porte à un énorme parc optique de très haute qualité (par exemple en monture Leica M) pour les experts qui acceptent d'oublier l'autofocus. Autre avantage, la compacité, même si celle-ci devient relative avec des objectifs encombrants. Ce sont des appareils à géométrie variable, ultra compacts avec des focales fixes à courte focale, et plus proches du gabarit d'un bridge lorsqu'on leur visse un 18-200 mm pour un usage en voyage, par exemple.
La simplicité de l'interface utilisateur a donc achevé de convaincre les amateurs qu'ils pouvaient disposer d'un appareil facile à utiliser et offrant une haute qualité d'image. L'année 2011 sera sans doute celle des modèles experts, côté Sony mais aussi Fuji avec son X100 (qui est toutefois à focale fixe). Nikon sera sans doute aussi de la partie avec un modèle haut de gamme, et les précurseurs Olympus, Panasonic et Samsung continueront à décliner leur large gamme. Un programme très alléchant !



Les hybrides de type bridge

Panasonic_GH2.jpg
Les hybrides au format bridge sont une étrangeté car ils ont les inconvénients des reflex sans en réunir toutes les qualités. Ils sont ainsi très chers (pas loin de 1000€ pour le Panasonic GH2 ci-contre en kit avec le 14-42 mm, soit plus qu'un reflex de gamme intermédiaire comme le Canon 550D) et toujours encombrants, même avec une optique de type pancake. Leur AF par détection de contraste est moins performant que celui d'un reflex, même d'entrée de gamme, et ils n'ont pas de viseur optique. La seule véritable contrepartie est leur mode vidéo qui est très supérieur à celui, poussif quand il existe, des reflex. Il faut donc les considérer moins comme des hybrides compacts/reflex que comme des hybrides photo/vidéo. Pour le vidéaste amateur, c'est l'appareil idéal car il évite ainsi un double achat camescope + appareil photo. Qui plus est, leur grand capteur offre en vidéo un potentiel de créativité très supérieur.
Difficile là encore de prédire l'avenir de ces appareils, dont les ventes sont restées confidentielles quand celles des compacts hybrides explosaient. Leur prix élevé risque de les réserver aux vidéastes amateurs fortunés car les photographes "purs" choisiront plutôt, pour à peine plus cher, un Nikon D7000 avec son 18-105 mm (pour ne citer que cet exemple).



Les Translucents

Sony_Alpha_55.jpg
Comme il était bien difficile de ranger les Translucent avec une autre catégorie d'appareils, nous avons choisi de les mettre à part. Pour résumer leurs caractéristiques, il s'agit de reflex à miroir fixe, ce qui présente des avantages et des inconvénients. Commençons par les inconvénients, au nombre de 2 : la visée n'est plus optique mais électronique, et le miroir renvoie une partie de la lumière, ce qui fait perdre environ 1/2 IL. Il est certain que la technologie EVF ne procure pas beaucoup de plaisir de visée, mais d'un point de vue pragmatique, elle surpasse déjà la visée optique des boîtiers de même tarif grâce à une image dans l'oculaire très lumineuse et dont la taille est comparable à celle de l'Alpha 900 ! Côté qualité d'image, le capteur de l'Alpha 55 est tellement bon que la perte de 1/2 IL laisse l'appareil au-dessus de la quasi-totalité des autres boîtiers à capteur APS-C dans le classement DxOMark.
Les avantages sont de plusieurs types. L'autofocus en vidéo d'abord, qui est le seul réellement fonctionnel car fonctionnant par corrélation de phase. La rafale ensuite, qui peut monter à 10 im/s (mais son mode de fonctionnement n'est pas sans contraintes sur la visée). Enfin, conséquences directes du miroir fixe, le bruit plus faible au déclenchement, la longévité d'une pièce qui n'est plus mobile et la stabilité de l'appareil.
Au final, le bilan semble largement positif en comparaison des reflex classiques, du moins pour l'entrée de gamme et la gamme intermédiaire. On peut parier qu'à assez court terme, une bonne partie des boîtiers de ces gammes auront adopté ce type de technologie. Nous verrons par ailleurs si le Translucent expert annoncé en fin d'année dernière saura soutenir la comparaison avec les K-5, D7000 et autres...



Les reflex classiques d'entrée de gamme

Pentax_K-r.jpg
Les reflex classiques d'entrée de gamme sont menacés à terme à la fois par les hybrides et par les Translucents. Ils restent toutefois une porte d'accès à la très haute qualité d'image, et à de vastes parcs optiques. Quand on voit la qualité de boîtiers qu'on trouve à moins de 600€, comme les K-r, D3100 ou Alpha 450, on se dit que ce segment a encore de beaux jours devant lui.
Les aspects positifs sont ceux de tous les reflex : qualité d'image, autofocus rapide, potentiel créatif, etc. Les points négatifs de cette gamme sont peu nombreux : finition moyenne, visée optique étriquée et AF poussif en vidéo (voire absent). C'est d'ailleurs pour cette raison que la technologie Translucent, qui comble une bonne partie de ces déficiences, a des chances de représenter l'avenir de cette gamme...
En attendant, le niveau actuel des capteurs et des modules AF est tel qu'on ne peut guère se tromper en achetant un reflex classique d'entrée de gamme. La marque importe peu car il est bien rare que l'on choisisse de s'équiper lourdement en optiques onéreuses quand on possède un appareil de cette gamme. Changer de marque pour passer au niveau supérieur ne pose alors aucun problème, car il est rare que l'on regrette son brave 18-55 de kit...



Les reflex classiques experts

Nikon_D7000.jpg
Cette gamme d'appareils n'est pas à la veille de sa disparition. Elle est susceptible de combler la plupart des besoins des amateurs, des experts et même des professionnels. Si leur prix n'est pas à la portée de toutes les bourses (un peu plus de 1000€ en kit), il n'est qu'à se souvenir de ce qu'il était possible d'obtenir à ce tarif il y a seulement 4 ou 5 ans... Il y a hélas un coût de revient incompressible dès lors que l'on équipe un boîtier avec un pentaprisme et qu'on lui offre une électronique et une finition de haut niveau. Il est donc peu probable que leur prix descende beaucoup plus bas... sauf à faire disparaître certaines pièces coûteuses comme le pentaprisme ou la mécanique du miroir. C'est l'option prise par Sony, y compris dans cette gamme, mais il est bien difficile de deviner à quel terme un viseur électronique offrira autant d'avantages que d'inconvénients qu'un très bon viseur optique, comme ceux des bons boîtiers de cette gamme.
Le choix de la marque n'est ici pas sans conséquence, car il est rare qu'on se contente de l'objectif de kit avec ces appareils. Cherchez le boîtier et le manufacturier qui offrent les meilleures caractéristiques pour votre pratique photo. Cela étant, là encore, le risque de se tromper est faible tant le niveau global est élevé, sauf à avoir des pratiques spécifiques comme le sport, l'animalier ou le spectacle.



Les reflex experts plein format 24x36

Canon_5DMkII.jpg
Les reflex à capteur plein format 24x36 ne sont pas radicalement différents des meilleurs boîtiers experts, à ceci près qu'ils embarquent des très gros capteurs dont la surface est plus de 2 fois plus grande que celle d'un capteur APS-C. Il en résulte une qualité d'image supérieure, avec une meilleure gestion du bruit numérique. Sur ce point, il faut tout de même tenir compte de la vitesse de renouvellement de cette gamme, qui se situe autour de 3 ans. C'est justement (ou presque) l'âge des 5DMkII, D700 ou Alpha 900 (l'Alpha 850 a un an de moins, mais est un clone parfait de l'Alpha 900). Or en 3 ans, la technologie évolue beaucoup, et les meilleurs capteurs APS-C actuels font mieux que ceux de ces trois boîtiers.
C'est donc surtout côté créativité et qualité de la visée optique qu'il faut chercher les raisons d'investir (assez lourdement) dans cette gamme d'appareils. Retrouver de "vraies" profondeurs de champ et bénéficier d'un sublime viseur optique suffit à convaincre les photographes ambitieux... et disposant du budget nécessaire. Budget qui ne se limite d'ailleurs pas au prix du boîtier car les optiques dédiées au plein format sont assez coûteuses.
Les inconvénients ? Il n'y en a guère hormis le prix. Quand on dispose de tels boîtiers, on oublie facilement le poids et l'encombrement tant le plaisir qu'ils procurent est grand.



Où trouver de l'information ?

Où donc trouver de l'information fiable ? Et quel type d'information ? De notre point de vue, celle-ci est de deux ordres : objective quand elle présente les résultats de mesures qualitatives issues d'un protocole de test rigoureux, subjective quand elle porte un jugement sur l'ergonomie, la prise en main et, plus globalement, l'utilisabilité d'un appareil. Lorsque ces deux types d'informations sont mélangés au sein d'un même test, ce qui est fréquent, il faut savoir séparer le bon grain de l'ivraie pour forger sa propre opinion.

Il existe un site essentiel à consulter pour obtenir des données objectives sur le matériel photo : DxOMark. Il ne répondra à aucune interrogation de type ergonomique, mais vous saurez à quoi vous attendre du point de vue de la qualité d'image. DxO Labs a choisi d'évaluer le potentiel d'un boîtier en réalisant ses mesures en RAW. Ce choix permet de s'affranchir des traitements réalisés par le boîtier lors de la fabrication du JPEG. Si vous utilisez le format RAW, n'allez pas plus loin, vous ne trouverez nulle par ailleurs une telle masse d'informations, que ce soit sur les appareils photo ou les objectifs. Il faut investir un peu de temps pour comprendre les mesures et leur finalité, et se garder de comparer des matériels qui ne peuvent l'être, mais c'est une source d'informations majeure.
Si vous shootez en JPEG, d'autres sources peuvent être considérées. À commencer par les tests techniques de la FNAC qui sont, depuis quelques mois, basés sur un protocole de test DxO Analyser, donc fiables.

Si vous êtes à la recherche d'un appareil évolué, n'accordez de crédit qu'à des photographes car eux seuls sont en mesure de transmettre des informations non quantifiables sur l'ergonomie, la prise en main et l'utilisabilité d'un appareil. Mais il faudra toujours considérer leurs avis comme des témoignages personnels, rien de plus.
Les magazines spécialisés français sont globalement à conseiller, et leurs tests sont souvent de très bon niveau, mais ils ont un point de vue parfois conservateur sur les innovations matérielles. Consultez avec intérêt les mesures objectives qu'ils proposent, bien qu'elles ne concernent que le JPEG et non le RAW, et avec encore plus d'intérêt leurs comptes-rendus de prise en main. N'oubliez toutefois pas qu'ils n'auront le plus souvent eu qu'une grosse poignée d'heures pour tester un appareil, ce qui est insuffisant pour porter un jugement "à l'usage". Qui plus est, ils ont parfois du mal à se dégager de leurs goûts personnels. C'est humain, mais d'une part cela présente un intérêt limité pour le lecteur, d'autre part c'est une source d'inéquité entre les marques alors qu'on attend de professionnels une parfaite neutralité au service du lecteur. Dernier conseil : ne vous arrêtez pas aux notes et lisez le texte en profondeur. Cela seul vous permettra de savoir si les points forts ou ce qui est reproché à un appareil concernent votre pratique. 

Évitez les sites et les magazines généralistes, notamment les magazines de consommateurs qui comparent des appareils photo entre un test d'aspirateurs et un autre de produits d'assurance.  Malgré tout le respect que l'on peut avoir pour leur démarche, les appareils photo sont des produits complexes qui font intervenir une part de subjectivité non réductible en lignes et colonnes de chiffres. Ce n'est guère mieux pour les magazines informatiques qui ont cru pertinent d'englober le matériel photo dans les produits qu'ils testent. Les comparatifs qu'ils proposent peuvent servir à prendre connaissance de manière synthétique des caractéristiques techniques des appareils, mais oubliez soigneusement leurs classements qui, au mieux, prêtent à sourire.

Enfin, si vous parlez la langue d'Ernest Hemingway, les sources d'informations sont très nombreuses sur la toile, à commencer par dpreview qui propose souvent les tests les plus poussés. D'autres sites comme Luminous-landscape, SLGear, Neocamera et bien d'autres sont à consommer sans modération, mais avec toujours le recul nécessaire pour replacer le test d'un matériel dans le contexte de votre pratique. Ce n'est pas parce qu'un D700 est globalement très bon et possède une rafale de folie qu'il est le meilleur boîtier pour vous qui faites surtout du paysage...




(pas de) Conclusion

Pas de conclusion à cet article, dont l'ambition est seulement de vous donner des éléments de compréhension face à un éventuel choix de matériel. C'est à vous désormais d'analyser vos besoins, d'évaluer votre budget sur un terme assez long, et de mettre en face un système et une marque.
Dans un article complémentaire toutefois, j'ajouterai mon témoignage personnel à tous ceux que vous pourrez lire ailleurs, afin de vous narrer par le menu ce qui m'a conduit à cette bizarrerie d'être équipé en matériel Sony alors que j'ai une pratique majoritaire très exigeante pour le matériel : la photo de théâtre.

Commentaires   

# ObjectivitéHenry 67 01-02-2011 11:59
Bravo, excellente approche des critères de choix d'appareil photo!
Et, ce qui ne gâche rien, pas de ce trop fréquent parti-pris que l'on retrouve dans ce type d'étude.
En effet, lisant l'étude de Réponse Photo sur les grips, j'ai noté avec surprise "l'absence de 2°molette" sur le Sony ...
Je me suis amusé à mettre en relation (merci photoshop) les homologues Grip-Boîtier du 850 ... hélas ... prudents chez RP, il ne semble pas facile de communiquer avec eux, hors courrier ... pas très "geek" tout ça.
Encore bravo Patrick et je fais lire cet article à un certain nombre d'amis, soit pour éclairer leurs futurs choix, soit pour tenter de leur faire apprécier un effort d'objectivité !
# Patrick Moll 01-02-2011 21:32
Merci Henri :-)
Je voulais aller plus loin dans l'adéquation des appareils avec les pratiques photo, mais c'était déjà très long, alors je me suis abstenu... :confused:
# re:cHVEUX 02-02-2011 19:37
Citation en provenance du commentaire précédent de Patrick Moll :
Merci Henri :-)
Je voulais aller plus loin dans l'adéquation des appareils avec les pratiques photo, mais c'était déjà très long, alors je me suis abstenu... :confused:

... pour la troisième partie de cet article ? Peut-être ?
C'est toujours un plaisir de vous lire et d'apprendre à travers vos articles. Merci.
# Patrick Moll 03-02-2011 23:59
Je ne sais pas, c'est long à écrire et je ne suis pas sûr que cela passionne les foules. On verra... :wink:
# Sheppard59 01-05-2011 17:31
Super article, sa m'a bien aidé, débutant, à avancer dans le choix d'un appareil photo ;-)
# Patrick Moll 02-05-2011 00:58
Merci pour le retour. C'est bien de savoir qu'on n'écrit pas dans le vide, et que cela sert réellement aux lecteurs... :-)
Bon choix de matériel :wink:
# Trés bonFirecrunch 24-10-2011 16:38
Article très intéressant et sans partie pris comme le dit henry.
Ce qui permet à l'amateur ou le professionnel de ce faire une idée plus concrète selon ces besoins.
# Patrick Moll 25-10-2011 06:09
Merci à vous, c'est précisément ce que j'ai tenté de faire. Les lignes ont un peu bougé depuis l'arrivée de nouveaux boîtiers, mais les principes et les termes du choix sont identiques...
# RE: Reflex, hybrides, compacts experts : comment faire le bon choix ? (2ème partie)Sarah 18-10-2013 18:32
Très belle typologie, je suis séduite.
Il me semble que le moyen format pourrait être mentionné "pour mémoire" (je doute que la cible de l'article soit intéressée par ce type de matériel).
# RE: Reflex, hybrides, compacts experts : comment faire le bon choix ? (2ème partie)Patrick Moll 21-10-2013 01:59
Merci Sarah... :twisted:
Il faudrait mettre à jour cet article, car tout va très vite. Début 2011, c'était il y a une éternité en numérique. Et promis, je citerai les moyens formats, même s'ils ne concernent que peu de photographes.

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