Aoû 20 2010

Linux, une alternative crédible pour le photographe ?

linux.jpg
Linux est-il une alternative crédible pour le photographe ?
Les discussions autour de Windows, Linux et MacOS sont légion, et tournent très souvent à la querelle de clocher, voire à la discussion de comptoir. Le lecteur hésitant aura dans cette foire d'empoigne bien du mal à trouver de véritables points d'accroche pour faire son choix, surtout si la photographie est l'un de ses usages principaux.

Cet article se situe en dehors de ces pugilats et propose un regard sur l'offre logicielle pour le système d'exploitation Linux. Il ne s'agit donc pas de savoir si Linux est meilleur ou moins bon qu'un autre système, mais seulement d'examiner les disponibilités logicielles utiles pour le photographe.
Cet article n'ira pas au plus profond des entrailles de Linux et fera abstraction des logiciels complexes ou en ligne de commandes. Il s'agit ici de donner des clés pour évaluer la pertinence du choix de Linux au travers de l'existence (ou non) d'un ensemble logiciel cohérent, fonctionnel, efficace et accessible par tous.

Partons du principe qu'un photographe désire visionner ses photos, cataloguer et développer ses fichiers RAW, retoucher plus profondément certaines photos, publier ses photos sur internet et calibrer son écran. Etant peu friand des logiciels "tout intégré" (comme F-Spot, Digikam et d'autres), qui sont souvent de vraies usines à gaz, je propose ici une approche simple : un (bon) logiciel pour un (bon) usage.


1. Une visionneuse légère et efficace

Il existe plusieurs visionneuses disponibles sous Linux. Deux ont retenu mon attention : XnView et Gwenview.
XnView, bien connu des utilisateurs de Windows, a été porté sous Linux avec succès. XnViewMP, qui est désormais un projet multi plateforme (d'où le MP), succède à la version XnView 1.9 disponible seulement pour Windows. Cette visionneuse est classique et sans fioritures. L'interface propose une arborescence, une prévisualisation, et des vignettes. L'ensemble peut être paramétré à votre guise.

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La liste des formats de fichier supportés est réellement impressionnante (liste complète ici), et le format ARW en fait naturellement partie. Les fonctions proposées sont riches, même si elles restent assez classiques : renommer (par lots), convertir (par lots), gestion de catégories de photos avec mot clés, diaporama, rotation de photo... Aucune fonction proposée ne sort réellement de l'ordinaire, mais on n'en demande guère plus à une bonne visionneuse.

Gwenview se veut plus original, tout en restant simple et rapide. Il est conçu spécifiquement pour Linux et repose sur l'architecture des plugins graphiques de KDE, nommée KIPI-plugins.
La fenêtre d'accueil de Gwenview vous emmène dans vos dossiers les plus visités. A droite une série d'icônes permet un accès rapide au réseau, aux périphériques externes, à la corbeille et au dossier personnel.

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Une fois dans un dossier contenant des images, Gwenview affiche les vignettes comme toute visionneuse et permet la visualisation par simple clic en proposant quelques informations et l'accès aux commandes traditionnelles d'une visionneuse.

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Il faut impérativement signaler (et regretter) que Gwenview ne supporte pas (encore ?) le format RAW, ce qui peut s'avérer rédhibitoire pour ceux qui veulent visualiser leur photos dans ce format (ce que je ne fais personnellement jamais). Espérons que le développement des KIPI-plugins, qui est assez actif, vienne pallier ce gros manque assez rapidement.
Gwenview propose quelques opérations classiques comme rogner, redimensionner, tourner, passer en noir et blanc, voire corriger les yeux rouges. Il propose également un mode diaporama, simple mais qui peut être configuré de manière assez précise.
Au rayon des fonctionnalités plus originales, Gwenview propose par exemple, l'importation de photos, voire d'albums entiers en provenance de Facebook, d'un ordinateur distant ou encore de PicasaWeb. Les modules d'exportation sont plus nombreux : HTML, Facebook, PicasaWeb, Flickr, Iphone, etc. Il est également possible de créer en quelques clics un calendrier agrémenté d'une de ses photos.

Mon verdict : XnView est simple et sobre, il ne comporte aucune fonction qui épate la galerie mais ce qu'il fait, il le fait très bien. Gwenview est très plaisant, plus original et prometteur. Il ne lui manque que le support du format RAW pour en faire ma visionneuse préférée, cela pouvant apparaître comme simple détail ou défaut rédhibitoire selon sa pratique.


2. Tirer la quintessence de ses RAW

Photographier en RAW et extraire soi-même la quintessence des fichiers bruts avec un logiciel efficace en lieu et place des algorithmes embarqués dans le processeur de son boîtier est une étape décisive pour le photographe qui veut produire des images de qualité optimale. C'est encore plus vrai pour les boîtiers Sony Alpha d'ancienne génération, affectés par un traitement JPEG assez moyen en haute sensibilité mais de très bon niveau en optant pour un flux de production en RAW via un logiciel performant.
Parmi la pléthore de logiciels disponibles sous Windows, très peu sont disponibles sous Linux. On peut essentiellement retenir RawTherapee et Bibble (Pro ou Lite). C'est ce dernier, bien que payant, qui a retenu mon attention pour ses qualités intrinsèques, surtout lorsqu'on le marie avec NoiseNinja.
Le fait de tourner sous Linux n'apporte aucune particularité à Bibble. Je me contenterai donc de rappeler ce qui m'a essentiellement séduit dans ce logiciel : une ergonomie efficace, une qualité de dématricage qui n'a rien à envier aux autres logiciels, un couplage avec NoiseNinja qui fait de Bibble un prétendant au podium quand il s'agit de gérer le bruit à haut ISO, et un temps de dématricage très rapide. Les articles sur Alpha-numérique à ce sujet ne manquent pas et montrent que Bibble se place dans le groupe des meilleurs logiciels pour traiter nos fichiers .ARW préférés.

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Seul point noir : Bibble Lite comme Bibble Pro sont payants et propriétaires (le code de Bibble n'est pas distribué et il n'est pas autorisé de le modifier), et donc quelque part un peu opposé à la "philosophie Linux". L'alternative est alors de se tourner vers RAWTherapee (basé sur le moteur DCRaw) qui est gratuit mais globalement moins efficace que les meilleurs logiciels payants (bien qu'une version 3.0 en stade alpha n'aie pas encore été testée par nos soins). Vous pouvez déjà voir sur Alphanumérique ce que RAWTherapee est capable de produire avec l'Alpha 700 et l'Alpha 900.

rawtherapee01_550px.jpeg

Mon verdict : Le choix d'un dématriceur sous Linux est, il faut le dire, assez restreint. Soit on fait le choix d'un logiciel gratuit et il faut accepter RAWtherapee qui ne fait pas partie des meilleurs (espérons que nous verrons rapidement ce que la version 3.0 a dans le ventre), soit on accepte de "s'offrir" Bibble, Lite ou Pro. En dehors de ce choix, il y a peu d'alternatives réellement crédibles et puissantes.


3. Retoucher efficacement ses photos

Pour retoucher ses photos, un choix s'impose sous Linux. J'ai évidemment retenu Gimp qui offre une approche "Photoshop sous Linux", et dans le genre il règne sans partage.
N'étant pas un adepte de la retouche photo, je ne m'étendrai pas sur le sujet d'autant que vous trouverez déjà sur Alphanumérique un article qui décrit Gimp et un tutoriel sur les fonctionnalités avancées de l'accentuation sous Gimp. Il faut en retenir que Gimp est un logiciel sérieux et efficace si on veut retoucher ses photos, bien qu'il ne propose pas encore tout ce que Photoshop peut offrir (et qu'il est doté d'une ergonomie et d'une interface perfectibles).

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Mon verdict : Ici également, le choix sous Linux est assez restreint bien qu'il ne soit pas réellement pénalisant. Gimp est un logiciel de haut niveau, même si on ne peut pas demander à Gimp, issu d'un projet libre qui rassemble 5% des utilisateurs, de rivaliser avec Photoshop qui est payant (et pas qu'un peu) et qui concerne 95% des utilisateurs...


4. Publier ses photos

Pour publier facilement mes photos sur la toile, j'ai retenu Jalbum. Gratuit, application JAVA et donc multi plateforme, Jalbum peut être utilisé rapidement, en quelques clics, mais donne accès à pas mal d'options si on prend la peine d'en prendre connaissance.
Il ne remplacera pas les fonctions les plus avancées d'une galerie payante, mais pour un usage simple, il permet de générer des albums, des menus et tout ce qui est nécessaire à une visite efficace et agréable. On peut également trouver une série de "styles" prédéfinis dont la variété fera que chacun pourra probablement trouver son compte. Jalbum permet aussi de configurer son accès FTP personnel si on ne désire pas utiliser celui qui est offert avec le logiciel (assez restreint), il génère vos albums, propose de les prévisualiser localement et de les publier sur Internet en maximum 3 clics !

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Mon verdict : Jalbum m'a séduit par sa simplicité et par la vitesse à laquelle on peut obtenir un résultat de qualité. Gratuit, léger, il ne propose peut être pas les fonctions les plus avancées d'une galerie payante, mais il se révèle très efficace.


5. Calibrer son écran

La fidélité des couleurs... voilà une problématique qui tourmente pas mal de photographes. D'une part, on risque d'être déçu lorsqu'on constate une différence de rendu entre son écran et le résultat sur papier, d'autre part, il est désagréable de travailler "à l'aveugle" en ne pouvant se fier aux couleurs visibles à l'écran (d'autant que la colorimétrie par défaut des boîtiers Sony est reconnue comme excellente). La calibration à l'aide d'une sonde sous Linux se pratique avec Argyll CMS, logiciel multi plateforme qui se révèle puissant mais hermétique au profane puisque réservé à un usage en ligne de commande.
Heureusement, il existe une interface graphique, nommée dipscalGUI. DipscalGUI propose une foule d'options qui montrent combien Argyll CMS est un logiciel poussé et... complexe. Utilisant une sonde DataColor ColorVision Spyder 2 (la liste des sondes supportées est assez conséquente mais une vérification avant achat s'impose) j'ai personnellement laissé les options par défaut et le résultat est conforme à ce que j'ai pu obtenir sous Windows avec le logiciel propriétaire fournit avec la sonde. Au passage, il est à noter que les opérations effectuées sous Linux pour la calibration ont semblé nettement plus évoluées que celles faites sous Windows où tout se règle avec quelques curseurs qui semblent parfois un peu "simplistes", quand ils existent.

dipscalgui01_550px.jpeg

Mon verdict : Finalement la calibration se passe bien sous Linux même si dispcalGUI et Argyll CMS fourmillent d'options qui raviront les plus experts mais peuvent désarconner le primo-acquérant. Nous retiendrons que qui peut le plus peut le moins, toutefois une prise de conseils préalable évitera un résultat décevant voire trompeur.


6. Wine, la roue de secours

Le projet Wine est de première importance pour les utilisateurs de Linux qui veulent parfois garder "un petit doigt" dans le monde Windows. En effet, Wine est un émulateur d'application Windows pour Linux, MacOS, Solaris, etc.., efficace et qui permet de faire tourner beaucoup d'applications avec une compatibilité étonnante. Il gère l'installation du logiciel, il crée un disque virtuel C: (en réalité situé dans un répertoire de votre Linux) avec quelques répertoires clés (\Windows, \ProgramFiles, ...) afin que le logiciel Windows "n'y voie que du feu"... et ça marche.
Par exemple, j'ai gardé l'habitude de travailler avec Exposure Plot sous Linux avec Wine ou encore avec Photofiltre dans certains cas particuliers, et Wine me permet de les exécuter avec un résultat très satisfaisant.

exposureplot01_550px.jpeg
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Verdict : Wine ne fait pas de votre Linux un Windows, mais dans bien des cas il permet de sauver la mise et d'utiliser quand même un logiciel Windows avec peu ou pas de restrictions.


7. Ma conclusion

C'est le moment de se reposer la question de départ : Linux est-il une alternative crédible pour le photographe ? J'ai tenté de tracer une voie qui montre que oui. Sur la plupart des aspects, Linux est satisfaisant, bien qu'il ne présente pas le choix pléthorique dont les utilisateurs de Windows bénéficient. Un handicap à première vue, mais il apparaît souvent qu'après de multiples essais on se limite à quelques logiciels que l'on maîtrise plutôt que de mal utiliser de nombreuses applications.
Faut-il choisir Linux pour mieux travailler ses photos ? Clairement non : Linux peut parfois faire aussi bien, mais il ne fait pas mieux. Toutefois, pour une bonne partie des photographes, le choix offert par les logiciels sous Linux, bien que restreint, ne sera pas handicapant par rapport à Windows...

Commentaires   

# PIRET Philippe 20-08-2010 14:29
Merci Fabien pour cet aperçu très éclairant sur cet environnement qui m'apparaissait comme une nébuleuse.

Nénmoins, j'en conclus quand même que Linux, pourtant très vanté par ses adeptes, n'est pas la panacée pour le photographe sauf peut-être pour ceux qui se limite à la prise de vue en N&B argentique et qui scannent leurs négas. Ceux-là n'ont pas besoin de Bibble, ni même, sans doute, de calibrer leur écran. A+
# TheoMonk 20-08-2010 15:58
à noter que Picasa est proposé par Google et il s'agit de la version Windows sous émulateur Wine. J'ai adopté Picasa plutôt que l'excellent digiKam, car en passant de l'environnement KDE vers GNOME, plus de digikam :sad:
Je fais également tourner DXO Optics via une machine virtuelle XP sous virtualbox et cela fonctionne sans soucis mais cela serait beaucoup mieux en environnement natif Linux
# Mero 20-08-2010 16:39
Merci Fabien pour ce petit tour d'horizon de l'utilisateur Linux.

Concernant le dématriçage pur, il existe un petit logiciel très prometteur, très largement inspiré de Lightroom : Darktable.

Ensuite, sur gimp, on peut installer le plugin ufraw, qui permet de faire un dématriçage et de l'importer directement sous gimp. Ufraw propose quelques options, comme la t° de couleur, le mode de dématriçage, les courbes, etc. Pour les bruit et autres corrections, il existe d'autres plugins pour gimp.
# Fabien 20-08-2010 17:46
Philippe, il n'était pas question de montrer que Linux est la panacée mais bien de montrer qu'il n'est pas limitant pour la pratique photographique. A chacun de juger si mon exposé est convaincant ou non mais je peux témoigner par l'expérience que Linux est tout à fait satisfaisant.
TheoMonk : il est possible d'installer les bibliothèque de KDE et de faire tourner Digikam tout en gardant le bureau GNOME.
# 9,9 / 10Frédy Willette 21-08-2010 18:42
Bonjour Fabien et tous les lecteurs.

Je ne suis pas concerné par Linux, mais pour moi c'est un excellent article.
Le contenu correspond exactement à l’objectif annoncé : complet, bien structuré et dans ce style clair, précis et concis qui rend les articles d’ Alpha-numérique si agréables à lire.
9,9 / 10 parce que la perfection n’existe pas.

Encore bravo et continuez comme cela.

Cordialement

Frédy
# Sorry !PIRET Philippe 23-08-2010 00:54
Fabien, les conclusions que j'ai tirées me sont tout à fait personnelles. Je dis simplement qu'en aucun cas je ne voudrais changer ma pratique aussi radicalement dans la mesure où je travaille sous Windows depuis que ça existe et, en photo, avec DxO et Ps CS.

Mais il va de soi que votre excellent article m'a complètement intéressé et instruit. Merci à nouveau.
# Patrick Moll 23-08-2010 01:48
Je viens à votre secours, Philippe, car au contraire de mon camarade Fabien, je considère que Linux EST limitant pour les photographes. Pas tous bien évidemment, mais pour tous ceux qui veulent aller plus loin que regarder leurs images et les bricoler un peu. En particulier, la situation est catastrophique pour ceux qui shootent en RAW, ce que pourtant nous recommandons sur Alphanum. Pour moi Bibble est à exclure puisque l'intérêt principal de Linux est sa gratuité. Il n'est donc pas imaginable de mettre 100 ou 150€ dans un logiciel alors qu'on refuse de dépenser les 30 ou 40€ que coûte Windows OEM. Il ne reste donc, pour développer ses RAW, que les logiciels basés sur DCRaw, tous plus lourds les uns que les autres, et de qualité assez moyenne à hauts ISO. Impossible également d'utiliser IDC, sauf à installer Wine et prier très fort.

La présentation de Fabien de l'offre sous Linux est très bien, mais ses conclusions n'engagent que lui. Ce que j'écris ici n'engage également que moi, mais Linux pour la photo n'est pas un bon choix dès qu'on veut faire plus que le minimum. Je connais bien Linux que j'utilise tous les jours au boulot, et qui me satisfait pleinement dans ce contexte, mais pour la photo, c'est clairement non. Du moins pour moi... :wink:
# Fabien 23-08-2010 02:11
C'est bien mal connaître Linux que de croire qu'on le choisit pour éviter le cout de Windows...
Oui, l'offre logicielle conduisant au choix de Bibble est regrettable mais il n'empêche qu'elle permet de faire du bon boulot qui ne se résume pas à du bricolage.
Cela étant, il était clairement dans mes intentions de ne PAS engager les querelles de comptoir que l'on croise si souvent. Dès lors, restons en là.
# Patrick Moll 23-08-2010 03:00
Il ne s'agit certainement pas d'ouvrir une querelle, surtout en famille, mais de donner un autre point de vue pour éclairer les lecteurs. Dire comme tu le fais que "Linux n'est pas limitant pour le photographe" est pour moi inexact. Pour faire autre chose que du bricolage de JPEG, il faut utiliser Gimp, ce qui n'est pas une mince affaire. Pour ce qui est du RAW, l'offre est totalement démotivante et il n'est même pas possible d'installer nativement le logiciel maison. Ce n'est évidemment pas la faute de Linux, mais c'est un fait.
Dans le cadre de l'engagement d'Alphanum pour promouvoir l'usage du format RAW et, plus généralement, du post-traitement avancé de ses images, lire que Linux n'est pas limitant pour le photographe pourrait plonger certains de nos lecteurs dans la perplexité. D'où mon intervention pour exprimer mes réserves, qui ne concernent que ta conclusion et non pas l'article lui même.
# Thelone 23-08-2010 05:11
A part le libriste pur et dur qui ne touchera pas à un programme propriétaire car ce n'est pas dans sa philosophie (et pas forcément à cause des 100€ :wink: ), je ne vois pas tellement de différences entre Linux et Windows.

Evidemment, le choix est beaucoup plus restreint en natif, mais Bibble est loin d'être un soft de seconde zone.
# Patrick Moll 23-08-2010 05:55
Bibble est même un excellent soft, que nous apprécions beaucoup sur Alphanum et dont nous parlons souvent. C'est une chance pour les utilisateurs de Linux qui n'ont pas d'opposition de principe aux softs propriétaires.

Pour le reste, je soutiens les logiciels libres mais je suis pragmatique : je ne les utilise que quand ils sont meilleurs que les autres, comme Firefox par exemple. Si le couple Lightroom/DxO était disponible sur Linux, je pourrais imaginer utiliser cet OS, mais ce n'est pas le cas.

L'univers libre est infiniment estimable, mais pour moi, la liberté suprême est d'avoir le choix. Or Windows est de très loin la plateforme qui en offre le plus. Qui plus est, une grande partie des logiciels majeurs du monde libre sont également disponibles sur Windows.

Windows Seven a éliminé une bonne part des arguments majeurs en faveur de Linux : stabilité et légèreté du système, obtention automatique des drivers, etc. A l'arrivée, il reste à Linux assez peu d'avantages, et son adoption relève de l'engagement militant lorsqu'on on a des besoins informatiques avancés. Pour ma part, mon militantisme s'exprime dans d'autres domaines... :wink:
# PIRET Philippe 23-08-2010 16:21
Hé bien, je ne m'attendais pas à déclencher une telle avalanche de mises au point que par ailleurs je trouve tout aussi éclairantes que les propos initiaux de Fabien.

Avec ça, chacun pourra se faire sa religion en connaissance de cause. Et c'est bien là tout l'intérêt de ce remarquable site.

A+
# bruno 23-08-2010 18:05
salut tout le monde.
de mon côté j'essaie de tourner au maxi sous linux pour 2 raisons:
il est moins lourd que windows (donc plus rapide sur petite config)
et il n'y a pas de virus. :-)(c'est ma raison première.
j'utilise bibble et j'en suis très content, pas seulement au niveau dématriçage mais aussi au niveau catalogueur.
mais il est vrai que pour quelques logiciels je suis obligé d'avoir une session windows.
je ne me suis pas encore penché sur des logiciels comme lightroom ou Dxo et c'est surement pour celà que ma config linux et bibble me suffisent.
pour l'article, très bon résumé de ce qui existe pour le moment sous linux.
# soufa 24-08-2010 10:16
Vous avez oublié Lightzone qui est dispo sur les 3 plates-formes (win, mac et linux).
# Fabien 25-08-2010 16:55
En effet, je n'ai pas cité LightZone.
Etant donné que dans notre grand comparatif de logiciel pour l'a900 d'août 2010 (par ici (www.alpha-numerique.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=536:comparatif-de-logiciels-a-hauts-iso-6-sony-alpha-900&catid=70:comparatifs&Itemid=321)), LightZone s'est révélé faire partie des "moins bons" logiciels, je ne l'ai pas retenu.
Cela dit, merci de l'avoir signalé et Lightzone a le mérite d'être gratuit pour Linux (uniquement). J'espère qu'il sera davantage développé dans le futur.
# Pierrounet 28-08-2010 13:58
Merci pour cet article.

J'utilise linux depuis plus de 10 ans, d'abord pour des raisons professionnelles. J'y suis tellement habitué que re-basculer sur windows me coûterai trop de temps d'apprentissage. C'est pour moi l'énorme différence entre windows et linux...

Pour mon usage de la photo, j'ai acheté récemment Bibble, qui fait très bien son travail. J'étais content de trouver un logiciel de traitement des raw de ce niveau qui tourne sous linux. Encore plus content de pouvoir le tester "en période d'essai", pour vérifier qu'il tournait avec ma mandriva. J'applaudis des deux mains.

Quant aux libristes purs et durs, ils ont un problème de base avec les formats RAW, qui sont "de vils formats propriétaires fermés".
# Guest 15-12-2011 19:46
Quel est le problème avec DigiKam ?
# Patrick Moll 15-12-2011 19:57
Le problème principal de DigiKam est celui de tous les autres softs du monde Libre : dcraw, qui a pris un retard considérable sur les softs commerciaux depuis que le Raw est suffisamment diffusé chez les photographes pour envisager de gros bénéfices. Cela ne veut pas dire que DigiKam est un mauvais soft, juste que Lightroom, Capture One et consorts sont désormais tellement au-dessus des logiciels libres qu'il est déraisonnable d'utiliser autre chose dès lors qu'on a une ambition de qualité en photo. Sauf à être un militant pur et dur pour le Libre, mais on sort alors du strict cadre de la photo.
# Et aujourd'hui ?madgandalf 25-08-2014 03:51
Et quel est votre avis sur la question aujourd'hui, quatre ans après la rédaction de cet article ? Le développement des logiciels sous linux ayant continué depuis...
# une petite mise a jour s'impse fleury 11-11-2015 01:20
le clone de lightroom est sortie depuis ,je parle de darktable

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