Sony STF 135mm f/2.8 [T4.5]
Le Sony STF 135mm f:2.8 [T4.5] est une reprise de la version Minolta. Sa conception a été pensée avant tout dans le soucis d'avoir le "bokeh" le plus esthétique et le plus pur, c'est-à-dire une transition des flous tout en douceur, avec un estompage progressif des contours qui sont en dehors du plan de netteté. Les ingénieurs Minolta ont ainsi baptisé le concept "STF" pour "Smooth Trans Focus" (à ne pas confondre avec le Soft Focus qui applique un flou hamiltonien sur l'ensemble de l'image).
Les deux chiffres f:2.8 et T4.5 sont liés aux deux diaphragmes présents dans l'objectif.
- L'ouverture f:2.8 correspond au diaphragme automatique de l'objectif (circulaire à 9 lamelles), commandé par le boitier.
- Le T4.5 correspond au diaphragme manuel (ciruclaire à 10 lamelles), qui permet un dosage plus progressif et plus précis du Smooth Trans Focus.
L'objectif est doté de deux bagues : une bague de mise au point, et une bague marquée de 4 positions :
- A : le diaphragme automatique est enclenché. L'ouverture est pilotée par le boitier
- T4.5 : le diaphragme manuel est enclenché et ouvert à pleine ouverture
- T5.6 : le diaphragme manuel est enclenché et fermé d'un demi diaphragme
- T6.7 : le diaphragme manuel est enclenché et fermé d'un diaphragme
NB : On ne peut fermer qu'un seul diaphragme à la fois.
Il est possible de laisser la bague à une position intermédiaire entre 2 crans (par exemple entre T4.5 et T5.6), permettant ainsi un dosage très précis de l'effet "Smooth Trans Focus". Le diaphragme manuel à 10 lamelles apporte une touche de perfection au bokeh, puisqu'il forme un cercle parfait même à T6.7.
Rôle du filtre d'apodisation
Le "T" fait référence à la lumière transmise par le filtre d'apodisation : à pleine ouverture, il absorbe 1 diaphragme 1/3. Ainsi, à pleine ouverture, on aura bien une profondeur de champs équivalente à un 135mm f/2.8, mais l'objectif transmettra une ouverture de 4.5 pour compenser la perte de lumière liée au filtre d'apodisation.
Ce filtre d'apodisation est l'élément clé de cet objectif, puisque c'est lui qui va donner au bokeh toute sa splendeur. Ce dernier va absorber progressivement la lumière qui se trouve à sa périphérie afin d'estomper les contours dans les zones défocalisées.
En contrepartie, la présence du filtre d'apodisation ne permet pas l'implémentation mécanique de l'autofocus, d'où sa mise au point manuel. Son usage est donc plutôt réservé à des sujets statiques comme le portrait posé, ou la proxy macro.
Le match des 135mm
Afin d'illustrer l'effet STF, voici une comparaison entre le Carl Zeiss AF 135mm f:1.8 et le Sony STF 135mm f:2.8 [T4.5].
L'image de départ :
Carl Zeiss 135mm f:1.8
Un reflet lumineux en zone défocalisé peut se traduire par un disque avec un contour bien marqué
Carl Zeiss 135mm f:2.8
En fermant, le disque diminue de taille et les contours sont plus marqués.
Sony STF 135mm f:2.8 [T4.5]
Avec le STF, le contour est complètement estompé.
Trois samples plein format ont été publiés dans la review sur l'Alpha 900. Ils montrent l'usage que l'on peut faire de cet objectif atypique en macro/proxy.
Remarque : En ce qui concerne les qualités optiques de cet objectif, les tests avec l'Alpha 900 ne sont pas encore disponibles mais ceux réalisés avec l'Alpha 700 montrent un piqué excellent dès la pleine ouverture. Ce 135 mm n'est donc pas exceptionnel que par sa caractéristique STF et peut être utilisé "normalement" en mode A.
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