DxO Optics Pro 9 intègre PRIME, technologie ultime de réduction du bruit

La lutte contre le bruit numérique est un enjeu majeur pour les constructeurs comme pour les éditeurs de logiciels. En dix ans, on peut évaluer à trois diaphragmes l'amélioration des appareils photo, répartie de façon variable selon les marques entre le hardware et les traitements logiciels embarqués. Aujourd'hui, tous les appareils équipés de gros capteurs (avec un crop factor inférieur ou égal à 2) sont capables de délivrer des bonnes images à 800 ISO ou 1600 ISO pour les meilleurs d'entre eux.

Pouvoir aller plus loin est utile, voire nécessaire, pour bien des pratiques photo. Cela passe nécessairement par le format Raw et par des traitements plus poussés et gourmands en ressources que ceux que le processeur de l'appareil photo se doit d'exécuter très vite. Bénéficiant de la puissance d'un ordinateur et avec une contrainte de temps bien moindre, les éditeurs de logiciels peuvent mettre en oeuvre des technologies plus performantes. Si Noise Ninja a longtemps constitué ce qui se faisait de mieux, le logiciel de PictureCode s'est heurté aux limites de ce qu'il est possible de faire sur des Jpeg. DxO Labs a pris le relais et dès 2007, avec l'arrivée du débruitage des Raw dans sa version 5, l'éditeur a proposé une solution qui a laissé ses concurrents loin derrière. Au fil des ans et des versions, les algorithmes de DxO ont atteint un tel niveau d'efficacité qu'on pouvait se demander s'il était encore possible d'aller plus loin. La réponse vient d'être donnée avec la sortie de DxO Optics Pro 9.

 

 

 

DxO Optics Pro s'est longtemps vu reprocher sa gourmandise et la (relative) lenteur d'exécution du processus d'exportation, lequel exigeait une machine puissante ou... de la patience. Ce problème a été résolu dans les deux dernières versions par un vaste travail d'optimisation du code. En introduisant la technologie PRIME, DxO Labs nous propose un paradoxal retour arrière : des algorithmes d'une efficacité impressionnante qui prennent beaucoup de temps d'exécution. Ce choix très audacieux demande explication.

Si la réduction du bruit intégrée à DxO Optics Pro 8 est très efficace, elle est bridée par la nécessité d'offrir des temps d'exécution acceptables pour tous les utilisateurs et elle reste en deçà de son potentiel (d'où une frustration que connaissent bien les ingénieurs et les développeurs confrontés aux contraintes de temps réel). L'éditeur a choisi de s'affranchir des compromis et d'intégrer dans DxO Optics Pro 9 une double technologie au choix de l'utilisateur : la haute qualité avec une exécution rapide ou la qualité PRIME au prix d'un export beaucoup plus lent. L'implémentation de PRIME n'est donc en rien une régression de l'expérience utilisateur, mais une mise à disposition complémentaire de l'état le plus avancé des technologies de réduction du bruit.

 

 

 

J'ai longuement testé la technologie PRIME pour constater que la promesse d'un gain d'un diaphragme supplémentaire est largement tenue. Mais au-delà de cet accroissement brut de l'utilisabilité de nos appareils, c'est en termes de préservation des détails, des textures et de la saturation des couleurs que PRIME est impressionnante. Pour mettre en évidence ces bénéfices, j'ai choisi une photo urbaine shootée à 6400 ISO avec un NEX-5. Sur cette photo, j'ai sélectionné deux zones sous-exposées où le bruit est assez fort. 

 

 

 

Pour la réduction du bruit, j'ai conservé les valeurs proposées par le logiciel dans la mesure où elles sont issues d'une caractérisation fine du capteur (et non des valeurs par défaut identiques pour toutes les photos). J'ai exporté l'image sans réduction du bruit, puis avec la technologie standard Haute qualité et enfin avec la technologie PRIME. Voici un zoom 100% sur le premier détail (cliquez sur les intitulés sous l'image pour passer d'une version de la réduction du bruit à une autre).

 

 

Alors que l'algorithme standard Haute qualité est déjà ce qui se fait de mieux dans l'univers logiciel, le résultat paraît presque moyen quand on le compare à celui obtenu avec la technologie PRIME. La saturation des couleurs a été préservée, le gros paquet chromatique rouge vers le bas de la porte a été entièrement résorbé (alors qu'il reste une tâche étendue sur l'image RB Haute) et la structure du rectangle rouge à droite de l'image est très bien restituée. 

 

 

Le constat est identique pour le second détail, avec notamment une restitution presque miraculeuse de l'auvent rouge qui était pourtant sévèrement attaqué par le bruit, de même que les contours du panneau qui masque son extrémité. Les bandes claires sur la partie sombre à droite de l'image sont également bien préservées, alors que la technologie standard les estompe.

Vous pouvez télécharger les images complètes pour comparer d'autres zones : Sans RB, RB Haute et RB Prime.

 

 

 

La particularité du bruit non coloré, quand il est présent en quantité raisonnable et qu'il n'a pas la forme de gros artefacts, est de donner à l'image ce supplément de texture qui faisait tout le charme des photos argentiques noir et blanc. Ce grain - dénomination que l'on peut conserver en numérique dès lors qu'il est achromatique - ne doit toutefois pas être confondu avec de véritables détails fins présents dans la scène photographiée. La technologie PRIME travaille tellement bien que l'on peut trouver le résultat un peu lisse avec les valeurs proposées par DxO. Pour ma part, j'aime bien la présence d'un grain très léger et j'ai toujours légèrement diminué la quantité de réduction du bruit en luminance (j'en parlais déjà lors de la sortie de la version 6 d'Optics Pro). Pour analyser le comportement de PRIME, j'ai testé plusieurs valeurs de luminance : 40 (valeur DxO), 30, 20, 10 et 0. Les résultats pour la première zone de zoom sont présentés ci-dessous.

 

 

On constate que pour toutes les valeurs de luminance, on retrouve l'essentiel du bénéfice de la technologie PRIME, à peine atténué pour les valeurs les plus faibles 10 et 0. Cela montre que la plus grande partie du traitement concerne les couleurs (et qu'il faut s'abstenir de modifier les réglages de chrominance et de basse fréquence). Aussi, selon votre goût personnel ou pour préserver quelques détails très fins qui auraient été estompés, vous pouvez vous permettre de réduire un peu la valeur de luminance (en sachant que la différence ne se verrait que sur un tirage papier de très grand format, et encore...). La valeur 20 est celle qui a ma ma préférence.

Vous pouvez télécharger les images complètes pour comparer le rendu des différents réglages de luminance sur d'autres zones : Luma 40, Luma 30, Luma 20, Luma 10 et Luma 0. 

 

 

Le secret de PRIME est... qu'il n'y a pas de secret. Les deux versions du débruitage partagent les mêmes fondamentaux, mais PRIME les exploite sans compromis en mettant en oeuvre une coûteuse recherche de similarités. Ainsi, pour chaque pixel, des milliers pixels situés dans son voisinage sont analysés pour reconstituer l'information abîmée par le bruit, au lieu de quelques-uns pour la version standard. C'est ce qui permet à PRIME de résorber totalement de gros paquets chromatiques et de reconstituer des structures ou des textures très détériorées.

Le prix à payer est donc de longues minutes pour chaque photo exportée.

 

 

À titre d'exemple, pour exporter la photo de 14 Mpx utilisée pour ce test, le core i7 de mon ordi a mis une vingtaine de secondes avec le débruitage standard et environ 2 minutes avec la technologie PRIME. Avec la réduction du bruit désactivée, il n'a mis que 6 secondes. Avec un Raw de 24 Mpx et un ordi peu puissant, il faudra donc compter entre 6 et 10 minutes par photo. On comprend que PRIME n'est pas à utiliser systématiquement, mais plutôt au cas par cas, sur les photos les plus difficiles ou celles destinées à un affichage ou un tirage papier de grande taille. Avec l'amélioration régulière de la puissance des processeurs (ou du nombre de coeurs, le code de DxO Optics Pro étant parfaitement multithreadé), l'usage exceptionnel de PRIME deviendra progressivement la norme.

 

 

 

L'utilisation de PRIME se résume à un clic sur le bouton PRIME situé sous la fenêtre de contrôle.

 

 

Ne vous attendez pas à ce que PRIME s'applique à toute l'image, car il faudrait attendre plusieurs minutes à chaque modification. L'effet n'est visualisable que dans la fenêtre de contrôle, mais vous pouvez bien entendu déplacer la loupe où bon vous semble dans l'image. Dans la fenêtre principale, c'est l'effet de la réduction du bruit Haute qualité qui s'affiche.

 

 

 

Les innovations de cette nouvelle version ne se résument pas à PRIME. DxO Labs a également beaucoup travaillé pour améliorer le moteur de développement Raw, notamment la gestion des hautes lumières qui présente désormais plus de détails et moins de défauts de coloration. L'amélioration est intégrée dans le rendu par défaut et peut être contrôlée à l'aide des outils Exposition et Hautes lumières. Des pixels considérés comme perdus dans les versions antérieures du logiciel peuvent désormais être récupérés. Dans les autoréglages, un nouveau rendu DxO Portrait produit des tons chair plus précis et naturels. 

L'interface a bénéficié de changements assez importants afin de simplifier le flux de travail. Elle ne se compose désormais plus que de deux onglets, Organiser et Personnaliser, avec un nouveau système d'export qui permet le traitement en un clic. Les photos peuvent être exportées sur disque, vers un logiciel tiers ou directement vers Flickr.

 

 

 

La technologie PRIME s'affranchit des compromis imposés par le temps d'exécution pour offrir une réduction du bruit d'une qualité exceptionnelle qui laisse - une fois encore - les logiciels concurrents bien loin derrière. Elle accroît l'utilisabilité de nos appareils photo tout en garantissant la préservation des couleurs et des textures. Avec l'amélioration de la récupération des hautes lumières et du rendu des couleurs, cette nouvelle version est plus que jamais placée sous le signe de la qualité d'image.

Pour autant, cela ne doit pas oblitérer ce qui a toujours fait la force et la spécificité de DxO Optics Pro : la caractérisation des objectifs qui donne accès à des corrections optiques sans équivalent (intégrant notamment la fonctionnalité unique d'homogénéisation du piqué sur l'ensemble de l'image). Quant à la caractérisation des capteurs, elle permet à DxO de calibrer avec précision la réduction du bruit et d'offrir d'excellents rendus par défaut. En cela, le logiciel s'adresse autant aux photographes confirmés qu'aux débutants, ces derniers bénéficiant désormais d'une interface plus simple et logique.

Alors bien sûr, DxO Optics Pro ne catalogue pas, ne crée pas de livres photo ni de galeries web, et ne fait pas non plus le café. Le logiciel se concentre exclusivement sur le développement des Raw et le fait excellemment, dans un flux de travail qui s'améliore à chaque version. À chacun de déterminer si l'essentiel peut se passer de l'accessoire.

 

DxO Optics Pro 9 bénéficie d'une offre promotionnelle de lancement jusqu'au 20 novembre 2013 :

• L'édition Standard est à 99€ au lieu de 149€

• L'édition Elite est à 199€ au lieu de 299€

Les détenteur d'une licence se verront proposer une mise à jour à un tarif préférentiel pendant la durée de cette offre promotionnelle.

Je rappelle que ces deux versions sont fonctionnellement identiques et ne se différencient que par les appareils photo pris en charge (la version Standard est suffisante pour les appareils amateurs et experts, la version Elite étant nécessaire pour les appareils semi-pros et pros). Vous pouvez déterminer celle qui vous convient sur la page du matériel supporté.

 

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