Mai
13
2013
Dans le mouvement de protestation contre la nouvelle politique commerciale d'Adobe figurent deux points de cristallisation. Le premier (et principal) est le remplacement de la licence perpétuelle par un système d'abonnement qui oblige à souscrire à vie pour conserver un accès en modification aux fichiers propriétaires créés avec les logiciels d'Adobe. Le second concerne les tarifs, qui font l'objet de nombreuses manipulations et omissions. Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, le Creative Cloud est non seulement aliénant, mais également une mauvaise affaire financière pour une grande partie des utilisateurs, qu'ils soient déjà clients ou pas. Comme rien ne vaut un graphique pour que cette évidence saute aux yeux, j'ai entré dans une feuille Excel tous les tarifs du Creative Cloud et des Creative Suites projetés sur une durée de 8 ans. Cela vous paraît beaucoup, 8 ans ? C'est pourtant à peine l'âge de la CS2, et ce n'est rien en comparaison d'une vie entière d'abonnement. Adobe compte précisément sur les raisonnements à très courte vue pour faire croire à une bonne affaire. Sur la base des graphiques et des commentaires que je vous propose ci-dessous, vous devriez pouvoir décider en conscience si le Creative Cloud est une bonne chose pour vous.
Décryptage des tarifs du Creative Cloud d'Adobe

Les principes de calculs
• Pour ne pas désavantager le Creative Cloud, j'ai choisi de faire partir les calculs en mai 2012 lors de la sortie de la CS6. Ainsi, les courbes des Creative Suites démarrent par un saut brutal qui correspond à l'achat d'une suite ou à une mise à jour.
• J'ai conservé le rythme de deux ans entre deux mises à jour, tel qu'il a prévalu jusqu'à la CS6. Certains manipulateurs ont fait des calculs sur la base d'une mise à jour annuelle, qui n'a jamais existé que dans leurs rêves.
• J'ai pris en compte les différentes remises accordées la première année aux clients actuels. Il y a donc trois courbes pour le Creative Cloud et deux pour Photoshop CC.
• J'ai considéré qu'un utilisateur d'une Creative Suite ou de Photoshop ferait toutes les mises à jour.
• J'ai considéré quatre situations correspondant à quatre besoins différents : une Suite Master, une Suite Premium (Design & Web ou Production), une Suite Standard et Photoshop seul.
• Je n'ai pas tenu compte d'une éventuelle augmentation des tarifs au fil du temps, et ce pour deux raisons : d'une part je ne la connais pas, d'autre part elle impacterait quasiment à l'identique les deux solutions. Cela modifierait légèrement les pentes des courbes, mais ne changerait ni le résultat ni les conclusions.
• Les prix sont donnés TTC. La TVA étant proportionnelle, elle n'a aucun impact sur les courbes. Elle modifie seulement la graduation des prix sur l'axe des ordonnées. Pour accéder aux prix HT, il suffit de les diviser par 1,196.
Creative Cloud vs. Creative Suite Master
Données du calcul :
• Abonnement au Creative Cloud : 61,49€/mois
• Réduction la première année : 36,89€/mois si client Suite CS3-5, 24,59€ si client CS6
• Prix d'achat de la Creative Suite Master : 3586,68€
• Mise à jour biennale de la Creative Suite Master : 1373,91€

La courbe verte correspond au coût d'une Master Suite si vous n'êtes pas déjà client (elle démarre sur un achat plein pot).
La courbe bleu marine correspond au coût d'une Master Suite si vous êtes déjà client (elle démarre sur une mise à jour).
La courbe bleu clair correspond au tarif normal du Creative Coud. Les courbes orange et grise tiennent compte des réductions octroyées la première année d'abonnement.
Commentaire :
On voit ici qui sont les seuls bénéficiaires du Creative Cloud : ceux qui ont besoin de la totalité ou presque des outils qu'elle comporte. Même ceux qui ont déjà acheté une Creative Suite Master ne sont perdant qu'à très long terme, et de façon assez anecdotique. Il ne s'agit pour l'essentiel que de professionnels travaillant dans des grandes structures : les fameux grands comptes qui représentent un gros pourcentage du chiffre d'affaires d'Adobe.
Creative Cloud vs. Creative Suite Premium (Design & Web ou Production)
Données du calcul :
• Abonnement au Creative Cloud : 61,49€/mois
• Réduction la première année : 36,89€/mois si client Suite CS3-5, 24,59€ si client CS6
• Prix d'achat de la Creative Suite Design & Web Premium ou Production Premium : 2629,74€
• Mise à jour biennale de la Creative Suite Design & Web Premium ou Production Premium : 1014,75€

La courbe marron correspond au coût d'une Suite Premium si vous n'êtes pas déjà client (elle démarre sur un achat plein pot).
La courbe bleu roi correspond au coût d'une Suite Premium si vous êtes déjà client (elle démarre sur une mise à jour).
La courbe bleu clair correspond au tarif normal du Creative Coud. Les courbes orange et grise tiennent compte des réductions octroyées la première année d'abonnement.
Commentaire :
Pour les utilisateurs qui n'ont besoin que des logiciels d'une Creative Suite Design & Web Premium ou d'une Creative Suite Production Premium, la situation est déjà nettement moins favorable. Si ceux qui ne partent de rien deviennent perdants au bout de seulement 8 ans d'abonnement, les clients actuels de ces suites sont perdants dès la 4e année.
Creative Cloud vs. Creative Suite Design & Web Standard
Données du calcul :
• Abonnement au Creative Cloud : 61,49€/mois
• Réduction la première année : 36,89€/mois si client Suite CS3-5, 24,59€ si client CS6
• Prix d'achat de la Creative Suite Design & Web Standard : 1792,11€
• Mise à jour biennale de la Creative Suite Design & Web Standard : 715,86€

La courbe marron correspond au coût d'une Suite Standard si vous n'êtes pas déjà client (elle démarre sur un achat plein pot).
La courbe anthracite correspond au coût d'une Suite Standard si vous êtes déjà client (elle démarre sur une mise à jour).
La courbe bleu clair correspond au tarif normal du Creative Coud. Les courbes orange et grise tiennent compte des réductions octroyées la première année d'abonnement.
Commentaire :
La Creative Suite Design & Web Standard concerne particulièrement les graphistes, les maquettistes, les photographes et tous les métiers qui ont seulement besoin de Photoshop, Illustrator, InDesign et Acrobat. À 1792€ l'achat et 716€ la mise à jour, cette Suite était à la portée des professionnels individuels et des petites structures, mais aussi de beaucoup d'amateurs passionnés. La nouvelle politique commerciale les frappe durement, car un ancien client est perdant dès la troisième année d'abonnement, un nouveau client dès la cinquième année. Au bout de 8 ans, l'investissement total d'un ancien client est de 2863€ avec une Creative Suite et de 5460€ avec un abonnement au Creative Cloud. Cela correspond à une augmentation de 90%, qui ne fera que croître avec le temps. Un nouveau client mettra juste 2 années de plus à atteindre cette situation.
Creative Cloud mono-application vs. Logiciel individuel CS
[NDLR] Depuis la rédaction de cet article, Adobe a ajouté l'offre Creative Cloud pour la Photo qui propose Photoshop CC + Lightroom pour 12€/mois (lire cet article). Les calculs ci-dessous ne concernent donc plus Photoshop, mais restent valables pour tous les autres logiciels en abonnement mono-application.
Données du calcul :
• Abonnement CC mono-application : 24,59€/mois
• Réduction la première année : 12,29€/mois si client CS3+
• Prix d'achat du logiciel CS : 954,48€
• Mise à jour biennale du logiciel CS : 273,06€

La courbe verte correspond au coût du logiciel CS si vous n'êtes pas déjà client (elle démarre sur un achat plein pot).
La courbe bleu ciel correspond au coût du logiciel CS si vous êtes déjà client (elle démarre sur une mise à jour).
La courbe jaune correspond au tarif normal de l'abonnement CC mono-application. La courbe bleue marine tient compte de la réduction octroyée la première année d'abonnement aux clients CS.
Commentaire :
Pour un logiciel individuel, la situation est simplement catastrophique. Il ne faudra même pas deux ans à un client actuel pour être perdant. Au bout de 8 ans, il aura payé 1092€ avec la Creative Suite et 2213€ avec le Creative Cloud, soit une augmentation de 103% ! Pour le nouveau client, la bascule se fait au bout de 5 ans et la perte ne fait ensuite que croître.
Conclusions
• Ce que montre en premier lieu ces graphiques, c'est qu'Adobe a calibré son offre sur les besoins des grands comptes qui sont les seuls non-perdants financièrement. Tous ceux qui n'ont pas besoin de la totalité des outils du Creative Cloud sont perdants, et le sont d'autant plus que leurs besoins - ou leurs moyens - sont limités. Au fond du seau on trouve les photographes qui n'ont besoin que de Photoshop, les maquettistes qui ne veulent qu'InDesign, etc. Pour eux comme pour les clients de la Creative Suite Design & Web Standard, le coût au bout de 8 ans est doublé par le Creative Cloud, et ceci sans jamais avoir accès à une licence perpétuelle. C'est ce que l'on peut appeler une double peine. Pour les clients européens, c'est même une triple peine, puisque la conversion est faite sur la base scandaleuse de 1$=1€.
• Le tarif des logiciels individuels a clairement été fixé sur une base décourageante afin de pousser à souscrire au Creative Cloud (qui coûte le prix de 2,5 abonnements à des logiciels individuels). Les anciens utilisateurs de la Creative Suite Design & Web Standard se retrouvent piégés avec leur besoin de 2 ou 3 logiciels. Ils sont obligés de souscrire au Creative Cloud et se retrouvent à la tête d'une kyrielle de logiciels dont ils n'ont que faire. Cela s'apparente clairement à de la vente liée, pour ne pas dire forcée. Nul doute que si un recours est possible, des class actions verront le jour aux US.
• La restriction du choix opérée par Adobe est donc double : non seulement le Creative Cloud devient obligatoire, mais il n'est pas décliné en plusieurs versions comme l'était la Creative Suite. C'est désormais tout ou rien, ce qui ne répond évidemment aux attentes que de ceux qui veulent tout.
• La double et la triple courbe du Creative Cloud montrent à quel point la réduction à laquelle Adobe consent généreusement la première année est dérisoire sur le long terme. C'est donc bien un affichage attrape-gogos qui parie sur la courte vue des clients. Après, il n'y a là rien de déloyal, c'est une stratégie marketing classique qui fonctionne très bien. Il n'est qu'à voir le pourcentage d'abonnements téléphoniques avec subvention du téléphone et engagement sur 24 mois, qui est une belle arnaque, pour constater que chez bien des gens la projection dans le futur a du mal à dépasser l'horizon du repas du soir...
• Armés de ces graphiques et de ces constats, vous devriez pouvoir faire votre choix en conscience, sans oublier de prendre en compte le fait aggravant qu'avec le Creative Cloud, vous ne disposez d'aucune licence perpétuelle. Si vous stoppez l'abonnement, vous vous retrouvez sans outils de travail.
Si des choses ne sont pas claires ou pour poursuivre la réflexion, n'hésitez pas à intervenir en commentaires.
Commentaires
Pour la petite histoire, j'en connais même qui viennent de découvrir que les 25€/mois pour Photoshop c'est seulement avec engagement annuel et que ça passe à 36 €/mois sans engagement !
Hélas, ce n'est pas illégal tant qu'il est nécessaire de confirmer que l'on a bien lu les cgv avant de souscrire !
Après, que l'immense majorité coche la case sans rien en lire est un tout autre problème qui n'entre pas en ligne de compte !
Honteux, oui, illégal, sans doute pas ! :confused:
de toute façon pour moi je refuse d'être aliéner à un soft qui m'oblige à payer à vie pour être utilisé, même les opérateurs de mobiles n'ont pas osés faire ça ! , après l'engagement le mobile reste à nous.
Pour ma part je me retrouve dans les deux derniers cas, à savoir nouveau client pour photoshop CS6 ou pour la suite design.
Savez-vous jusqu'à quand photoshop CS6 sera disponible à la vente non CC ?
Pour le moment, Adobe ne s'est engagé sur aucune durée de disponibilité de la CS6. Je pense que cela constitue l'une des variable d'ajustement de leur politique commerciale. Quand ils considèreront que la plaisanterie a trop durer, ils retirement la CS6.
Si l'étude est intéressante, il y a un argumentaire que je ne comprends pas. Notons que je ne m'intéresse qu'à la licence Photoshop et non à un package :
- je ne vois pas pourquoi partir à mai 2012, le changement de politique d'Adobe commence avec CC. Ca ne change pas vos courbe, elles sont juste à décaler d'un an.
- Pourquoi quelqu'un qui est en possession d'une licence PS CS6 devrait commencer à s'abonner maintenant ? Qu'est ce que ça lui apporte ? Si on considère qu'un utilisateur possédant CS6 ferait une mise à jour en 2014, pourquoi ne pas commencer l'abonnement en 2014 ? La courbe CC PS devrait donc être décalée de 2 ans (et rien ne garantit que l'offre à 12€ sera toujours proposée, CS PS serait plus réaliste).
- Dans votre précédent article, vous soutenez que la pluspart des utilisateurs sautent des mises à jour. Bien entendu, il est impossible d'anticiper la pertinence de sauter des mises à jour futur. Néanmoins, d'après le post Réponse Photo que vous avez cité précédemment ( http://www.questionsphoto.com/creative-cloud/ ), en absence de validation de licence, le logiciel resterait fonctionnel encore 180 jours (6 mois). J'ignore la position d'Adobe sur cette période, mais c'est une optimisation qu'il peut être utile d'avoir à l'esprit.
Oui, mes remarques sont en faveur d'Adobe. Non, je ne suis pas affilié (oui je soutiens que Gimp est fonctionnel pour un photographe :mrgreen: ). Oui je suis d'accord que, comme tout abonnement, il est en défaveur des utilisateurs déjà captifs mais est intéressant pour un nouvel utilisateur. Je souhaite d'une part souligner que quel que soit le point de vue, aucune interprétation des chiffres ne sera ce que les utilisateurs payeront réellement (vous faites une projection à 8 ans, quelle sera la politique d'Adobe à 8 ans ? ).
D'autre part, à mon sens, tous ces débats sont stériles... Je doute qu'Adobe fasse machine arrière ou alors ils ont déjà leur offre "oh oui on s'est trompé, nous vous écoutons donc nous vous proposons... qui est vachement mieux (pas vraiment mais suffisant pour le triomphe des utilisateurs...)". Je doute aussi que les utilisateurs actuels s'intéressent à autre chose : qu'allez vous faire de tous vos PSD ? Quel va être le cout d'une migration ? Adobe est un éditeur aguerri, il sait que ses utilisateur sont captifs, et les tarifs proposés sont comme tout éditeur, juste en dessous du cout d'une migration (si il y en a une...).
1) Que l'on fasse commencer la courbe en mai 2012 ou en mai 2013, cela ne change en effet rien au raisonnement. J'ai juste voulu partir sur un moment défavorable pour la Creative Suite, à savoir l'achat du logiciel plein pot ou le paiement d'une mise à jour, afin de ne pas être accusé de présenter les choses sous un jour trop positif pour l'ancien système.
2) Quelqu'un disposant d'une licence PS CS6 n'a pas besoin de s'abonner maintenant, pas plus d'ailleurs que celui qui a une CS3. Il s'avère juste qu'il y a une nouvelle version du logiciel et une offre promotionnelle qui ne durera pas. On peut même faire commencer l'abonnement dans 4 ans en considérant qu'on se satisfera jusque là de ce qu'on a et étudier ainsi tous les cas de figure tarabiscotés, mais j'avoue ne pas bien voir l'avantage que cela aurait hormis de rendre l'article illisible. J'aurais aussi pu étudier la situation de photographes qui sautent une version de Photoshop sur deux, comme c'est souvent le cas. J'ai préféré me placer dans le cas le plus simple, et chacun pourra facilement adapter ce graphe à la spécificité de sa situation.
3) En effet, le logiciel restera valide pendant 180 jours après une validation. Ce qui ne veut pas dire que votre compte ne sera pas débité pendant ce laps de temps. En imaginant que vous ayez résilié votre abonnement, ce qui ne peut se faire que tous les ans (l'engagement est d'un an pour les tarifs pris en compte dans cet article), il faudra que vous coupiez le net pendant 180 jours ou que vous le filtriez sur l'ordi où est installé Photoshop. Vous n'aurez alors plus accès aux fichiers que vous aurez mis dans le Cloud, sauf à les accéder par un autre ordi. Enfin, les 180 jours démarrent à la date de la dernière validation, pas à celle de la rupture de l'abonnement. Donc oui, il y a moyen de faire de "l'optimisation", mais cela relève du piratage. A ce compte, autant avoir une version piratée tout le temps, non ?
Pour le reste, une projection sur 8 ans peut sembler hasardeuse, comme l'est toute prospective, mais l'absence de projection me semble infiniment plus problématique pour l'utilisateur. Pendant plus de 10 ans, la Creative Suite a avancé sur le même rythme. Je doute qu'Adobe puisse se permettre, après ce tollé, de modifier à nouveau les règles du jeu de façon substantielle. Par ailleurs, il n'y a pas besoin de regarder à 8 ans pour se rendre compte que tout utilisateur d'autre chose qu'une Master Suite est perdant à un terme plus ou moins long avec le Creative Cloud.
Enfin, l'objectif de cet article n'est pas de faire reculer Adobe, mais d'ouvrir les yeux des utilisateurs sur la réalité des tarifs du Creative Cloud. Chacun après cela fera bien ce qu'il veut. Mon ambition ne va pas au-delà d'une mission d'information.
Merci également pour la précision 3, si cela relève du piratage, cette "optimisation" est évidemment hors de question dans le cas professionnel. Pour le particulier, personne n'est dupe...
Je pense que tout le monde a conscience que le passage à ce mode engendrera un surcout, et ce n'est pas la dernière intervention de Scott Kelby qui essaye de faire croire que Photoshop ne reviendra qu'à $10 /mois... en plus de la licence initiale... qui convaincra du contraire. Néanmoins, pour ma part, le pari le plus risqué pour Adobe est la dépossession des fichiers de travail par le système de location plus que d'abonnement.
Pour ceux qui, comme moi, n'utilisent que InDesign, l'addition est salée et incompréhensible.
Adobe tire partie de sa position de quasi-monopole pour augmenter ses prix et cela a chaque version. Cela est d'autant plus détestable que les formats de fichiers changent aussi et obligent à conserver un parc homogène et donc à migrer à chaque version pour rester compatible.
Mais le pompon, c'est d'être obligé de s'abonner à vie ! Je pense que la CS6, dernière version boite, va rester longtemps dans les entreprises.
La première concerne la parité $ = €. Cette parité n'est elle pas en contradiction avec les règles du commerce international et la circulation des biens. Il faudrait que les associations de défense des consommateurs, ou mieux l'Union européenne, se saisissent de l'affaire.
La seconde a trait à la vente forcée. Microsoft n'a-t' il pas été condamné pour la vente couplée de Windows et Internet Explorer?
Et enfin ne pourrait' on pas considérer qu'il y a abus de position dominante? Mais cette voie est sans doute la plus faible.
ici http://www.labasland.net/201305/adobe-passe-vers-abonnement/ un article de bien mauvaise foie qui tente de faire croire que de toute façon l'utilisateur sera obligé de revenir vers Adobe car ses produits sont incontournables. Il y est écrit qu'une licence perpétuelle n'a pas de sens dans la vraie vie. Que le problème de fond est inchangé, puisque payer pour des maj ou un abonnement cela revient presque au même.
Patrick, tu nous montres que la situation est bien différente.
Si je ne suis pas propriétaire du logiciel mais du droit d'utilisation d'une licence, j'ai la liberté malgré tout d'utiliser ce soft à mon rythme sans maj forcé avec une économie bien réelle. Mon libre choix est préservé dans l'offre classique. Avec l'offre forcée d'Adobe je n'ai plus ce libre arbitre.... Mais Adobe se fou des clients comme moi, ils s'intéressent aux pros, grosses sociétés .
En effet, si les revenus d'Adobe sont lissés, les dépenses de ces grosses sociétés le seront aussi.
Malgré que ce type de programme demande un niveau de compétences élevées pour en produire un, j’espère que des initiatives ouvertes (en tant que développeur dans le privé je ne croyais pas pouvoir dire ça un jour!) verront le jour, ou que des sociétés plus respectueuses de ses clients s’engouffreront dans l'espace des mécontents généré par Adobe. :(
Quant aux articles de mauvaise foi, ils sont tellement nombreux que c'en est effarant. Reste à savoir si cela relève d'une négligence, d'un manque de travail ou d'une compromission. Quand on connait l'économie du web, tout est possible... :confused:
Évidemment, mon propos est en phase avec le tien.
Je ne crois pas que cet article relève d'une négligence tant l'analyse est construite. Les arguments avancés sont trop simplistes et légers de mon point de vue.
Je pense notamment au fait que la dépendance aux logiciels d'Adobe finira par mettre tout le monde dans le même moule. L'auteur connait mal les photographes....
- Quelle solution concurrente êtes vous en train ou allez vous évaluer ?
- Pensez vous que le cout de la migration (reprise de l'existant, formation aux autres solutions) sera plus rentable et tournerez vous le dos à Adobe ?
Jusqu'ici tous les utilisateurs de Photoshop estiment qu'il n'y a pas de concurrent "digne" (voir par exemple http://www.questionsphoto.com/creative-cloud/ ). Est ce que pour 300 €/an ces concurrents deviennent digne d'un logiciel professionnel comme Photoshop ?
Alors j'admet que je suis certainement "léger" du point de vue photographe professionnel, je ne le suis pas. Mais mon opinion sur le comportement global est basé sur ce qu'on observe dans ces situations lors d'un audit IT. Je peux me tromper, et si c'est le cas, je n'hésiterai pas à l'écrire.
Au sujet de la projection, à mon sens, la seule information intéressante est qu'en partant de rien, au bout de 4 ans, on paye plus chère que le modèle actuel. C'est une partie que j'ai repris pour au final rediriger vers cet article très bien fait.
J'en profite pour dire qu'il est bien structuré et vraiment très bien écrit. Ce n'est pas si fréquent sur le web, alors bravo. L'analyse de l'inéluctable bascule des logiciels pros vers un système sur abonnement est malheureusement pertinente. Reste qu'il est difficile de considérer Photoshop comme un marché de niche. S'il est l'un des logiciels les plus craqués au monde, c'est qu'il répond à l'attente d'un public très large, qui n'est cependant pas prêt à payer des milliers d'euros pour l'acquérir. On n'est vraiment pas dans le cas de Catia ou tout autre logiciel ultra spécialisé du même genre.
Avant de répondre à vos questions, j'aimerais dire que si les tarifs du Creative Cloud avaient été plus convenables pour les utilisateurs de peu de logiciels, ou d'un seul, la pilule serait peut-être passée un peu mieux. Mais là, c'est la double peine, et même la triple peine pour les non-Américains. Microsoft a été bien plus intelligent avec Office 365 en positionnant sa suite à un prix plus qu'acceptable, en permettant son installation sur 5 ordinateurs et en laissant la possibilité d'acheter une licence perpétuelle. Adobe a fait preuve de brutalité et de cynisme, et le paiera à coup sûr : avoir une image aussi dégradée dans l'opinion publique ne peut rester sans conséquence. Les pros de demain sont les amateurs d'aujourd'hui...
Je réponds à présent à vos questions.
1) Il n'y a actuellement aucun concurrent au niveau de Photoshop pour un usage très avancé, notamment pour le graphisme. En revanche, pour les photographes, plusieurs logiciels contiennent certains ingrédients indispensables : 16 bits, masques et modes de fusion, calques de réglage, etc. Je suis en train de les passer en revue et je donnerai mon sentiment ici ou dans un dossier pour Compétence Photo.
2) Une partie de mon analyse consiste justement à évaluer la facilité d'adaptation à une autre solution. L'apprentissage de Photoshop, ce n'est pas seulement l'apprentissage des spécificités du logiciel, c'est aussi et surtout la compréhension de ce qu'est un calque, un masque, un profil de couleur, etc. Toutes ces connaissances acquises sont réutilisables sans problème, mais il faut retrouver ses marques. Avec Photoshop Elements, c'est très simple, mais le logiciel ne sait pas travailler avec des fichiers 16 bits et ne sait pas convertir les profils en autre chose que du sRGB et de l'Adobe RGB. C'est rédhibitoire pour beaucoup d'utilisateurs avancés. Avec Serif PhotoPlus, ça se passe très bien. Avec Corel PaintShop Pro un peu moins bien, mais on y arrive. Avec PhotoLine, Pixelmator et les autres, je vous le dirai quand j'aurai achevé mes tests...
Sinon, le regard "Business IT" ne me pose aucun problème, bien au contraire, puisqu'il examine la même question d'un autre point de vue, ce qui est toujours très intéressant. En tout cas, je suis content d'avoir découvert votre site dans ce bien triste contexte... :)
J'admet qu'Adobe n'est pas un éditeur de niche, mais à mon sens, un Photoshop ne répond à l'attente d'un publique très large qu'en étant ce qu'il est : un logiciel de référence. Quel part de ce "publique très large" utilisent Photoshop CS là où Element répond à leurs besoin ? Je me sert de référence de cet épisode de The Grid ( http://youtu.be/N8HrvJdxla8 ), la minute 15 pose bien le positionnement du logiciel (et j'avoue, je n'ai pas dépassé les 20 premières minutes de cette vidéo marketing :) ).
Sinon, mes questions étaient adressé à ceux qui pensent qu'Adobe perdra un nombre significatif de clients. Oui il y a des concepts mais on sait aussi à quel point le simple changement de place d'un bouton perturbe un utilisateur "standard", alors lui demander d'appliquer les concepts sur un autre logiciel... Et je me répète, quid de la collection existante ? De ce fait, je pense que les "nouveaux" photographes s'intéresseront aux autres produits, mais j'ai un doute sur les "anciens". Sauf que ces anciens servent de modèle...
Enfin, ça c'est mon opinion, peut être pessimiste. Fondamentalement je suis pour une indépendance vis à vis de l'outil (pour mes négatifs, je n'était pas dépendant d'un agrandisseur...) et j'espère voir les choses bouger dans ce sens et attend donc votre dossier :)
Est-ce ceci qu'on pourrait appeler de la désuétude planifiée ?
Tout ce qu'on achète est maintenant jetable au bout de 18 mois et ne peut être remis en service faute de support matériel ou logiciel.
Je n'ai pas écrit que l'article est mauvais, je crois même avoir écrit que l'analyse est construite.
Pardon de vous avoir blessé, mais si j'ai le sentiment qu'une partie de l'argumentation est de mauvaise foi, c'est parce que je n'ai pas cette vision du Business IT.
À vous lire, j'ai l'impression que cette orientation est logique, inévitable.
Considérant la démarche commerciale assez agressive chez Adobe, et considérant que la manière est plutôt cynique, je ne peux me résoudre à considérer que cette politique soit une évidence.....Je ne suis pas un pro.
Pour vous répondre:
- Je n'ai pas exclusivement basé mon travail autour de Photoshop, car je ne réalise pas de retouche avancée. C'est mon choix! Je suis déjà client chez d'autres éditeurs et pas les moindres (Dxo...).
- Il me sera assez facile de migrer de lightroom dans l'hypothèse où celui-ci rejoint le sort de Photoshop, car je me suis formé, non seulement à ce logiciel, mais également à l'imagerie numérique en générale. Si j'ai construit mon parcours de connaissance sur des thèmes d'ordre général, la migration ne devrait pas me poser de soucis, juste le temps d'adaptation. N'étant pas pro, cette perte de temps n'est pas rédhibitoire...juste énervant!
Oui j'ai bien dit énerver. Je crois que ces mots sont sortis sous la plume de Gilles T. et de Patrick.
Votre article, même s'il est bien construit, me laisse un gout amer. Si je quitte Adobe, je n'y reviendrais pas de sitôt. Même si Photoshop est le meilleur du monde....La raison est simple: je n'ai pas les moyens d'aller vers ces systèmes d'abonnements contrairement à ce que vous avez laissé sous-entendre. C'est un peu pour cela que j'ai écrit qu'il y avait de la mauvaise foi. Veuillez m'en excuser.
Cyril
Oui, cette orientation est sinon inévitable, en marche. Google fonctionne comme ça (fini les Google Apps gratuites), Microsoft s'y oriente (Office 365). Dans le domaine de la mobilité où les modèles économiques de cherchent, c'est aussi un modèle qui émerge, voir aussi toute l'industrie des jeux.
Alors j'admet être entre 2 feux sur la question. D'un point de vue utilisateur, je suis pour l'indépendance vis à vis des outils, mais si j'ai à conseiller un éditeur, évidemment que je lui propose de considérer ce modèle. Mon opinion idéologique est dans la conclusion de mon article ("respectez l'utilisateur") mais il serait hypocrite de ma part de ne pas admettre que si il y a moyen de rendre l'utilisateur captif, cela assure les revenus d'une société...
Je suis d'accord avec Patrick quelques posts plus haut, l'approche d'Adobe est trop violente, d'autres arrivent à ce point de manière plus... pernicieuse. Ca leur coutera peut être sauf si ils mettent les moyens marketing, ce dont on les connait capable.
Au delà même de l'aspect tarifaire, le plus gênant dans l'abonnement est pour moi "l'emprisonnement" des fichiers PSD.
Aujourd'hui, si j'ai une licence perpétuelle, tant que mon logiciel fonctionne (contrainte éventuelle d'évolution de l'os du pc par exemple mais cela reste relativement de mon choix...) je peux ouvrir et modifier mes fichiers ... et éventuellement prévoir une migration.
Avec l'abonnement, à partir du moment ou je ne veux plus payer .... je n'ai plus d'accès à mes fichiers PSD. L'accès plein à mes fichiers est donc totalement conditionné au paiement d'une redevance mensuel ( et je ne parle même du stockage cloud).
D'autant que l'on peut supposer qu'au fur et à mesure des évolutions logiciels, les formats de fichiers évolueront ... rendant plus difficile l'éventuel ouverture de ces formats propriétaires par d'autres logiciels ...
Si Adobe n'avait pas change son modèle économique, croyez vous que vous auriez échappe aux maj perpétuelles?
Croyez vous que vous pouvoir utiliser CS6 indéfiniment jusqu'à ce que microsoft nous impose la migration?
Convertir vos PSD ? Mais vous perdrez vos calques .
Quelque soit le modèle économique , ne sommes nous pas déjà pris au piège avec ces satanes formats propriétaires?
Selon moi, le débat est ailleurs. C' est l'offre inadaptée au métier du photographe ou inadaptée à l'amateur .
Quand j’achète une version en licence perpétuelle libre à moi de faire des maj ou non et mon travail reste valide avec ma configuration os/matérielle actuelle.
A charge au fournisseur de fournir une conversion dans la nouvelle version et d'assurer la comptabilité des documents (ce que fait MS par exemple).
Dans l'autre cas j’arrête de payer et je perds tout, je peux même plus consulter mes fichiers !
D’ailleurs que devienne les fichiers déposés sur le cloud si d’aventure on avait l’idée saugrenue d’utiliser cet espace?
Moi si LR passe dans ce mode ça ne fera ni une ni deux je change de soft.
Avec l'abonnement, à moins de refuser les maj, on est toujours dans la dernière version avec donc des risques de problème de rétro compatiblité.
Après nous sommes bien d'accord sur le "piège" des formats propriétaires, mais je pense qu'en plus les formules "abonnements" le rende encore plus pernicieux.
Par contre si l'editeur n'assure pas le portage des anciennes versions de fichier d'une maj à l'autre la oui c'est pernicieux et on pourra parler de piège.
MS par exemple a toujours assuré la continuité de ses fichiers word et avec finalement ces dernières années une ouverture de son format parce que justement il y a d'autres concurrents.
Moi j'attends ce qu'il va en être pour LR
si on part sur le même système de location son format dng ouvert sera enterré avec LR.
Je ne suis pas persuadé que si l'utilisateur saute les versions qu'il soit gagnant financièrement au bout du compte lors de la maj....
Mais dans le modèle de distribution classique, le client est maître de ses dépenses, maître du calendrier de maj.
Mais mon intervention est surtout portée par une vision sur le très long terme. Avec les formats propriétaires, par principe, l'utilisateur est pieds et mains liés.
Que fera-t-on si LR passe sous le régime de l'abonnement. Il n'existe aucune solution pour convertir les Lrcat en autres formats. Lire les Lrcat depuis un autre soft....Pire, imaginez que dans le moyen terme le nouvel OS ne tolère plus LR5. Que fera-t-on? Oui on maîtrise son budget, mais le principe reste le même. On est lié à vie à ces foutus formats....véritables gagne-pain des éditeurs.
On le voit, les éditeurs n'ont pas intérêt à ouvrir leurs formats (PSD) ....ou a adopter un format ouvert (DNG).
Pour la portabilité, c'est pareil. Comment voulez-vous ouvrir un format ancien avec un logiciel exclusivement distribué sous forme d'abonnement?
Que ferais-je avec mes anciens PSD le jour où l'OS ne tolère plus mon CS6 et que je n'acquière pas de licence sur le Cloud?
Le travail ne restera pas valide sur le long terme. Hors la gestion des archives numériques se réfléchit sur le très long terme.
Appréciez la subtilité : le fichier est ouvert puisqu'il utilise sqlite (qui est gratuit et opensource et que j'utilise moi même)mais le contenu est celui qu'adobe a bien voulu mettre dedans rien n’empêche un autre éditeur de récupérer les données dedans et de tenter de les exporter et récupérer quoi ? les corrections effectuées ? c'est loin d’être évident, tant les logiciels et le rendu des réglages sont différents.
Donc pour LR ce n'est pas impossible de récupérer quelque chose comme les métas données...
pour les fichiers psd je ne sais pas s'il existe quelque chose...
Pour les métadonnées de développement, rien n'est directement récupérable, car chaque curseur, chaque fonction a un comportement particulier basé sur des algorithmes qui ne sont pas les mêmes que ceux d'éventuels outils semblables d'autres logiciels.
Pourquoi le xmp qui contient des métadonnées de réglage est partageable entre plusieurs logiciels comme ACDSee et XNView (sauf erreur de ma part)?
J'ai juste eu un doute sur la capacité des logiciels tiers à lire ces corrections paramétriques.
C'est exactement ce à quoi je faisais référence par "la licence perpétuelle n'a pas de sens" que vous me reprochiez :)
Mais globalement, les formats propriétaires et/ou non documentés sont le réel fléaux pour les utilisateurs. J'écris bien propriétaire et/ou non documentés car les 2 ne sont pas forcément liés. C'est eux qui nous dépossèdent de nos données et nous rendent dépendants d'un produit. Je faisais référence à certains logiciels industriels, leurs éditeurs ont aussi une astuce : les fichiers sont modifiés à chaque mise à jour et il n'y a une prise en charge qu'aux versions n-1 voir -2. Vous sautez plus d'une (ou 2) mises à jour, vous avez tout perdu...
Sinon, sur Lightroom, il ne faut pas oublier qu'il y a 2 aspects sur cet outil : le DAM (Digital Asset Management soit la gestion du catalogue) et le développement. Entre nous, le DAM ne pose pas de soucis. Non pas par le fichier lrcat qui est juste horrible mais par le fait que Ligthroom a un support correcte des XMP sidecars ce qui permet un bon export/import des métadonnées. Par contre, en ce qui concerne le développement, on perd tout. Non pas du fait de la perte des données mais de la méconnaissance des maths qu'il y a derrière. Les variables bien que semblables entre Lightroom, Aperture, Digikam... sont semblables mais sont loin d'être les même.
Vous allez me dire, il y a 10 ans, ce n'est pas parce qu'on avait son réglage pour un Krokus que c'était directement adaptable à un Durst...
Pour ce qui est de la licence perpétuelle, c'est évidemment une vue de l'esprit car rien ne dit qu'on pourra installer la CS6 dans 10 ans sur Windows 12. La notion de perpétuel signifie surtout la liberté de faire une mise à jour ou pas. J'ai des copains qui sont toujours avec leurs CS2 et en sont très contents, d'autres qui ont fait toutes les mises à jour. C'est cela dont nous prive le Creative Cloud, en plus de faire exploser les tarifs.
Pour ce qui est des fichiers PSD, la compatibilité ascendante est totale. La compatibilité descendante est très variable, même lorsqu’aucun outil récent n'a été utilisé. C'est bien pour ça que tester Photoshop CC pendant 1 an ou 2, créer des tas de fichiers PSD et redescendre vers la CS6 peut être une loose totale.
Pour le support "correct" des fichiers sidecars, il est évident que l'on pourra récupérer ces données descriptives dans une solution concurrente.
Mais les Tiffs et JPEG intègrent ces métadonnées dans leurs en-têtes. Cela signifie que je dois écrire dans ces fichiers image afin de créer un second niveau de sauvegarde, comme dirait Gilles...
Sauf que, et j'ai déjà soulevé le problème, si j'exporte ces métadonnées dans l'en-tête, mon Tiff ou mon JPEG sera détecté comme étant modifié. Toute opération de sauvegarde réécrira le fichier sur les supports de sauvegarde avec les risques de corruption que l'on connait.
Peter KROGH écrivait qu'il fallait choisir entre la véracité des derniers réglages ou l'intégrité absolue des fichiers. En d'autres termes, réécrire le fichier modifié en risquant à tout moment la corruption liée au matériel ou préserver le fichier original vierge dans une archive définitive....
Je suis complètement d'accord avec ce commentaire. C'est ce que je tentais d'expliquer.
C'est bien pour ça que je n'ai pas parlé de récupérer les données de catalogage :) En fait, si on souhaite le faire, c'est la même démarche que pour la migration d'un gestionnaire de contenu vers un autre. Ca peut se faire mais il faut définir la correspondance pour certains concepts (Projets/dossier/Albums Aperture n'ont pas le même sens que Catalogue/dossier/Collections Lightroom).
Pour le reste, j'ai raté cotre intervention de 22h54 que je répète en partie...
HS : j'ai un peu arrêté la presse papier, mais grâce à votre article précédent je vois que vous avez l'aire d'avoir réalisé un beau dossier sur la gestion photos :)
Sinon oui, ça fera un dossier de 50 bonnes pages avec le second volet que je suis en train d'écrire entre deux coups de calcaire contre Adobe...
La position de Adobe me praît simplement en contradiction avec le droit europée,
Je suis surpris que personne n'en parle.
C'est un abus de position dominante, sans parler de l'escroquerie d'une location perpétuelle, qui est permise dans le droit anglo-saxon, mais beaucoup moins dans l'Union Européenne,
Ce serait peut-être plus simple de prévenir Adobe et la commssion.
Amicalement,
Je ne comprends pas pourquoi on parle d’escroquerie dans ce système de location.
De plus, cette location n'est pas perpétuelle. Chacun est libre de se désabonner du strict point de vue légal. Du point de vu de la continuité du travail et de la pérennité des fichiers c'est autre chose, la contrainte à la location est quasi obligatoire (en l'état). Mais rien d'illégal pour autant.
Peut être s'est-il trompé?
Au mois de novembre 2012 j'ai appelé le service commercial d'Adobe. Je me rappelle avoir été renseigné par un marchand de tapis qui ne déviait pas de son boniment. Il m'a fortement incité à me précipiter sur la solution CC au prétexte que la promo ne durerait pas et que ce prix préférentiel serait permanent au fil des années pour les possesseurs d'une licence CS4. Ce "conseiller" m'avait déjà mis le stylo virtuel dans la main. J'ai dû brailler fort : "Pas question ! Je garde mon baril !". En fait, j'avais un gros doute : j'étais quasiment sûr d'avoir lu quelque part que la promo ne s'appliquait qu'une seule année.
Pour en avoir le cœur net, j'ai rappelé un jour ou deux plus tard, après avoir décortiqué le site de fond en comble et avoir retrouvé l'info : la promo est valable un an. Lors de ce deuxième appel j'ai eu affaire à un bonimenteur escroc (le même ?) qui me soutenait sans broncher, malgré l'évidence devant laquelle je le mettais, que la promo était valable à vie pour les possesseurs de licence CS ! Préférant me fier à ce qui est écrit j'ai laissé tomber.
Adobe est une société à deux têtes : d'un côté la technique, qui produit de très bons logiciels, de l'autre la commerciale, insupportable au possible, à tel point que chaque fois que je fais une mise à jour j'ai l'impression de payer le prix d'une version plein pot comme si je partais de rien. Et maintenant avec des méthodes à deux doigts de l'escroquerie.
Je pense que le niveau de réaction envers adobe est justifié ils ont oubliés que leur client sont des photographes des gens passionnés avec une sensibilité et quand ils utilisent un logiciel pour améliorer une photo c'est par plaisir et pas par contrainte du moins pour les amateurs.
En face on se retrouve avec des gens qui vendent des contrats sans considération pour le produit, ils vendraient des abonnements de mobiles ça serait pareil.
J’imagine la tristesse des programmeurs de ces produits qui demandent un niveau de compétences extrêmes en mathématiques appliquées, pour s’en convaincre jetez un œil au comité de scientifiques chez DXO ça vaut le coup d’œil : www.dxo.com/fr/corporate/home/committee.
Adobe a de merveilleux produits vendus par une bande de financier et de commerciaux sans scrupules qui ont oubliés que …, en fait non qui ont compris qu’ils avaient une position dominante sur ce marché et que maintenant qu’ils ont les coudés franches ils écrasent tout le monde avec mépris.
Un extrait de la newsletter à laquelle je suis abonné en tant que client.
"Nous sommes très fiers de vous annoncer que DxO Optics Pro 8, le logiciel de traitement d’image de référence de DxO Labs pour tous les photographes exigeants, vient de se voir décerner le prestigieux Prix TIPA 2013 dans la catégorie « Meilleur logiciel photo ». La Technical Image Press Association (TIPA) rassemble 28 des plus grands magazines photo d’une quinzaine de pays. Le jury, composé de rédacteurs en chef expérimentés, élit chaque année les meilleurs produits photo et image dans 40 catégories. L’obtention du prix photo et image le plus convoité de la profession est une formidable reconnaissance pour DxO Labs, dont l’objectif est de repousser toujours plus loin les limites de la qualité d’image tout en donnant à tous les photographes les solutions les plus abouties pour exprimer pleinement leur passion."
Et oui aussi, je crois que l'équipe de scientifiques qui développe Lightroom et Camera Raw doit être vraiment très triste de constater ce divorce entre Adobe et les photographes... :confused:
www.dpreview.com/news/2013/05/17/10-photo-editing-programs
Par exemple je dispose de Corel PaintShop Pro X5 que je n'ai pas vraiment eu le temps de creuser, à la base il m’intéressait parce qu'il traite les raw en 16 bits à la différence PSE11.
j’espère que la nouvelle situation d'adobe incitera les éditeurs a sortir du tout adobe et de proposer enfin du matériel de lecture pour ces logiciels alternatifs. par exemple pour corel il n'y a pas un seul livre sur amazon sur le sujet.
Petite parenthèse, je connais Philippe Durand et son travail est sacrément bon.
Par rapport au graphique, il est un paramètre qu'il faut prendre en compte: historiquement, les mises à jour de Photoshop sont plus souvent séparées de 18 mois. Les 24 mois sont des exceptions, comme lors de la transition vers OS X ou lors de celle vers Photoshop CS6 (mais il y avait eu une mise à jour vers CS5.5 pour les applications vidéos). http://en.wikipedia.org/wiki/Adobe_Photoshop_version_history
Et aussi, il avait été annoncé que les mises à jour seraient dorénavant annuelles (ce qui fut le cas entre CS5 et CS5.5, entre CS5.5 et CS6, et entre CS6 et CC) http://prodesigntools.com/adobe-creative-suite-release-schedule-cs6.html ... d'où les récents graphiques sur de nombreux sites.
Bon, tu connais le fait que je collabore avec Adobe sur leur forums, etc. mais je vise ici des données les plus précises possible pour tes graphiques très explicites.
puisqu'il faut être précis, soyons précis. Entre la première Creative Suite sortie en octobre 2003 et la sixième sortie en mai 2012, il s'est écoulé 8 ans et 7 mois, ce qui fait en moyenne entre deux versions CS à peu près 21 mois. Ce n'est, certes, pas tout à fait 24 mois, mais cela ne modifierait que peu mon graphique en repoussant de quelques semaines ou de quelques mois le moment où inéluctable où le client d'Adobe devient perdant financièrement avec le Creative Cloud.
Pour ce qui est de la CS5.5, il est vrai qu'elle est arrivée au bout d'un an, mais avec un tarif de mise à jour divisé par 2 (idem pour le passage de la CS5.5 à la CS6). Cela ne change donc pas le principe de calcul.
Certes, mais le CC était sans doute déjà dans les tuyaux à l'époque… On pourrait presque penser que cette accélération du rythme des màj était destinée à rendre plus attractive la future offre d'abonnement alors en préparation (ils se doutaient bien que le premier réflexe des clients seraient de faire ce calcul!). Ce sont des supputations, mais vu le coup qu'ils viennent de nous faire, je n'en serais guère surpris…
merci pour tout ces articles fort complets et argumentés autour de la "nouvelle donne" Adobe…
Il me semble que tu aurais pu ajouter dans tes calculs la valeur vénale des licences achetées…
En effet, si pour une raison ou l'autre, on décide d'arrêter d'utiliser les softs Adobe après quelques années, il est toujours possible de revendre sa licence "Suite CS" et d'ainsi récupérer une partie de sa mise. Par-contre, dans le cas de l'abonnement, c'est à fonds perdus…
Je viens de lire votre intéressante conversation.
Je voudrais intervenir sur un point.
Je suis responsable d'un club Photo et nous sommes hébergés dans un local sans internet ...
à tous les maux que vous évoqués, il me faudrait ajouter une installation complète Internet et un abonnement chez un provider.
Finalement, nous continuerons probablement à souscrire aux MàJ de Litgroom, mais nous allons chercher les alternatives à Photoshop pour les inclure dans nos formations dès la saison prochaine afin de laisser à nos adhérents une possibilité de choisir...
Ce n'est pas nous qui abandonnons Adobe, c'est Adobe qui nous perd en route.
J'avais retenu un prix de 16€/mois, ce qui me paraissait honnête.
Et puis au moment de payer : 25€/mois ! WTF?
Si vous regardez les tarifs en $, un logiciel seul est à 20$/mois... Ce qui fait environ 16€.
Mais chez Adobe, le taux de conversion est fixé par quelqu'un d'autre : 20$ = 25€ !
Bref, à ce prix là, ils m'auront pas !
D'une part hors promo il n'y a pas d'engagement
la version educ donc pour ceux qui sont aussi formateurs ou étudiants, n'est pas a 20 euros par mois pendant un an, il faut justifier chaque année de son statut tout simplement ... j'en ai fais l’expérience étant formateur certifié.
ca ne change pas grand choses au fait qu'il est plus intéressant d'avoir une version "boite" pour les users de tous les jours, néanmoins adobe promet des mises a jours plus régulières sur CC, bon on est d'accord, c'est pas essentiel
question promos adobe en fait a condition de s'engager, c'est intéressant.
après j'ai fais des économies en partageant mon abo avec un ami avec qui je travail, la licence autorise deux postes, et on travaillent pas dessus tous le temps y'a eu 2 mois sans abo mon année m'a coûte 100€ ... suis je perdant ?! je ne crois pas et je suis pas tout seul dans ce cas
pour les plus astucieux... un nouveau mail tous les mois et le cloud est gratuit 30 jours... c'est limite comme methode mais ca marche et c'est moins illegal que le piratage
Sinon vous semblez croire que grâce à vos astuces vous n'êtes pas perdant. Hélas, c'est une illusion, car vous avez mis le doigt dans l'engrenage et ce que vous aurez créé avec Photoshop CC ne sera plus lisible à coup sûr par Photoshop CS6. Vous êtes désormais contraint à la fuite en avant. Bonne route... :confused:
Lien trouvé là :
http://inexten.so/post/81409320466
qui renvoie ici :
http://blog.inig-services.com/archives/1552
Autre démonstration de l'arnaque marketing mise en place par les éditeurs, cette fois Microsoft, et exposée ci-dessus par Patrick Moll pour Adobe.
Les arguments avancés par les éditeurs pour les nouvelles formules de distribution c'est du pipeau pour nous vendre la pompe à finance. Les nouvelles fonctionnalités seraient de toute façon arrivées avec les mises à jour.
Chacun ferait ce que je fais : PAS d'abonnement !, eh bien ni Adobe ni Microsoft n'aurait pu activer la combine et ils seraient revenus à la formule de licence traditionnelle, et vite fait !
Il semble trop tard pour renverser le phénomène (peut-on lutter contre la loi du fric ?), il ne reste plus qu'à prier, très fort parce qu'il y a du boulot, pour voir l'émergence de solutions alternatives.
Ce qui rapproche les deux situations, c'est le fait qu'une entreprise est obligée de s'abonner à la totale alors qu'elle n'en a peut-être pas besoin. L'avantage avec Office, c'est qu'il est toujours possible d'acheter une licence perpétuelle, ce qui n'est plus le cas avec Adobe... :confused:
Pour les photographes qui ont besoin de Lightroom et Photoshop, la situation est désormais bien différente grâce à l'offre Photo qui est financièrement avantageuse, même si le principe de l'abonnement reste.
La plupart des produits Adobe — InDesign, Illustrator et Photoshop — ont atteint leur maturité il y a plusieurs années déjà (les fonctions que j'utilise quotidiennement dans Photoshop ou InDesign étaient déjà présentes dans la version CS 3 ou même CS 2). Cela explique que, pour beaucoup d'utilisateurs, il n'était pas nécessaire de faire de mises à jour systématiques. Et il y a peu de chances que ces produits apportent des fonctionnalités réellement nouvelles dans les années qui viennent… C'est donc une rente à vie pour Adobe qui n'a que peu de raisons d'innover si de véritables concurrents ne se présentent pas.
Enfin, lorsqu'on voudra mettre fin à l'abonnement, on se retrouvera avec des documents par exemple InDesign qu'on ne pourra même plus ouvrir : il aura fallu bien prévoir des exports en tout genre (texte, pdf, etc…)
Pour ce qui est d'InDesign, il est clair qu'il faut faire tous les exports nécessaires AVANT de stopper l'abonnement...
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.